Richard Kapp - Short Songs
Pourquoi donc faire long et très bien quand on peut faire court et encore mieux ? Ç’aurait pu être ma devise pour cette chronique, si ce n’était un minimum de modestie et surtout le talent insolent de Richard Kapp, dont on a décidément pas fini de parler.
1. Each Day Is A Gift
2. You Don’t Suit Me
3. Wasting
4. Join My Ride
5. The Knocking
6. The Independent Artist
7. Time
8. When They’re Sleeping
9. Parents Song
10. Days And Weeks
11. Late At Night
12. End Of The Day
A dire vrai, ma chronique ne sera pas plus courte que la précédente. Non, pas même pour être en adéquation avec les tout juste 30 minutes pour 12 chansons qui feraient presque passer Short Songs pour un EP, ainsi d’ailleurs que le présente son auteur... un vrai modeste, lui.
J’avais bien pensé me limiter à une idée par jour selon mon humeur du moment, tout comme chaque chanson de Short Songs a été écrite, composée et enregistrée en une journée dans un esprit de captation du présent des pensées et des sentiments, mais ça n’aurait rien eu d’une telle gageure. Car on peut véritablement parler ici de challenge artistique, les vocals ayant même été enregistrés en une seule et unique prise, et le tout laissé tel quel mis à part quelques parcimonieux arrangements ajoutés après coup. D’ailleurs Richard Kapp, déjà seul aux manettes ou seulement accompagné du bassiste Peter Kearns sur la plupart des titres de son premier album A Tie For Free, ne délègue ici que violon et alto, joués par Bernadette Ott, et se charge d’absolument tout le reste.
Alors quoi ? Chanter ma chronique et l’enregistrer en une prise ? Non, décidément tout le monde n’a pas le talent de Richard Kapp. Je me contenterai donc de vous présenter un peu ces Short Songs.
Confondantes d’authencité et de naturel dès la formidable ouverture sur les cordes de l’intro de Each Day Is A Gift (la seule chanson du disque à dépasser les 3 minutes, et dont le "carpe diem" sonne comme une profession de foi) jusqu’aux dernières notes de guitare égrénées du End Of The Day final, il s’en dégage une impression de confiance en soi des plus rassurantes, et totalement justifiée quand on voit avec quelle facilité le songwriter viennois, et ce malgré les contraintes qu’il s’est imposé (ou grâce à elles ?), nous cueille au gré de ses micro-pop-songs tantôt enjouées (You Don’t Suit Me) tantôt mélancoliques (Parents Song) voire désespérées (le bouleversant Wasting), simples et apaisées (The Knocking) ou tortueuses et fiévreuses (The Independant), vibrantes (Time) ou faussement légères (Days And Weeks), quand elles ne sont pas suspendues dans un moment de grâce sur lequel le temps n’a plus de prise (le magnifique Late At Night).
Voilà, plutôt qu’une seule prise justement j’ai fait une seule phrase, un peu longue j’en conviens mais il faut ce qu’il faut. Encore qu’il me reste à vous dire que si la voix et l’univers de Richard Kapp sont immédiatement reconnaissables, la recette de A Tie For Free se trouve ici largement épurée : toujours ce même talent de mélodiste, une dominance du piano et autres claviers, et ces compositions le plus souvent quelque part entre pop de chambre, folk et jazz, mais des constructions forcément moins complexes de par le choix du format court, et un travail de studio volontairement limité.
Alors certes Short Songs, un peu court on l’a dit et moins approfondi donc forcément moins riche que A Tie For Free, demeure légèrement en deça de ce brillant prédécesseur. Mais si Richard Kapp le présente comme un EP sur sa page myspace, c’est justement parce qu’il en retravaille actuellement les chansons en vue d’une prochaine réalisation, qu’on imagine déjà doser en un mélange idéal science et instinct, richesse et évidence.
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