Le streaming du jour #1507 : Bank Myna - s/t
Décidément, cette année 2016 fut tellement riche sur le plan musical que l’on se demande s’il sera possible un jour d’en faire le tour. A ce titre, près d’un an après la sortie de son premier EP, Bank Myna s’invite dans nos colonnes.
Un article en décalage avec l’actualité ? Certes, mais pas totalement puisque le clip de Lighthouse, second titre de l’EP, n’est sorti qu’il y a quelques jours et nous vous laissons d’ailleurs en apprécier tout le pouvoir onirique. Ou quand la musique se met au service de l’image. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si cette cavalcade consacrée aux relations père/fils alternant montées en puissance et apaisements dronesques s’inspire de films aussi marquants que Midnight Special et surtout Mr Nobody. Nous ne serons guère plus étonnés de découvrir que Claire Denis, collaboratrice de longue date des Tindersticks est citée comme référence.
Mais ce titre n’est pas le seul de ce calibre sur le premier EP éponyme de la formation parisienne. C’est d’ailleurs avec un Ghosts & Arrows qui s’étend lui aussi sur plus de huit minutes que démarrent les hostilités. Les boucles de ce morceau ne sont pas sans rappeler l’univers froid et parfois même un peu glauque de The Cure, mais l’emphase contenue - et retenue - évoque surtout Robin Foster, particulièrement les titres sur lesquels, tel le récent The Hardest Party, le Britannique s’appuie sur une voix féminine tourmentée mais néanmoins envoûtante.
Après l’intermède Sea Of Horses, Horses At Sea lorgne davantage vers une indie pop psychédélique. Bien que tout à fait accessible, les détails léchés et les breaks bien sentis justifient absolument le fait que ce morceau s’étire sur sept minutes sans jamais se répéter. Les Parisiens concluent cette sortie avec Silence, autre titre à tiroirs de huit minutes qui était initialement paru sur une compilation du collectif nøthing. Entre les chœurs élégiaques et les boucles lunaires, difficile de ne pas s’adonner à un voyage mental que l’électricité finale vient interrompre pour nous ramener les pieds sur terre.
En somme, prenez le spectre musical qui va de Tame Impala à Sigur Rós et vous saisirez, outre l’ampleur du grand écart qui vous attend, la diversité des registres dans lesquels évolue Bank Myna. La seule donnée intangible reste la capacité de la formation à nous faire rêver et à nous transporter très loin. Si loin qu’il nous a fallu près d’un an pour en parler dans nos colonnes.
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