Thierry Arnal & WHΛLTHISИEY - TEMPUS FUGIT

1. 4_33
2. 4_04
3. 4_55
4. 6_09
5. 4_37
6. 3_10

2025 - Adventurous Music

Sortie le : 10 février 2025

Avec le temps, va, tout s’en va... sauf le talent

Désormais un peu moins productif qu’il y a quelques années, l’ex Amantra Thierry Arnal, aka Scorched Earth Policy Lab (SEPL) pour la plupart de ses sorties abrasives depuis 2018, nous avait laissés l’an dernier sur l’anxiogène TERRA NULLIUS, gros EP dystopique sous la forme d’une piste unique de près de 25 minutes défendu par le label montréalais Musique Moléculaire. Pour sa première sortie de 2025, le musicien lyonnais que les fidèles de notre défunte orga Sulfure avaient pu découvrir en concert à Paris il y a une demi-douzaine d’années a conservé son patronyme, probablement pour marquer le coup d’une approche plus arrangée que l’on doit à sa collaboration avec le Lisboète Fernando Cerqueira aka WHΛLTHISИEY, patron d’une paire de labels portugais et musicien ambient aux influences modern classical plus ou moins marquées.

Méditation sur la fuite du temps comme n’en fait pas mystère la citation de Virgile qui accompagne le disque et lui donne son titre, Tempus Fugit tranche ainsi quelque peu avec le minimalisme papier-de-verre que l’on connaît à SEPL, même si les saturations et autres grouillements demeurent au premier plan des mélodies délicates et pensives de WHΛLTHISИEY dès l’entame 4_33 aux crépitements proéminents. Du clavier manipulé de 4_04, malmené par des vents dronesques et autres interférences entêtantes, au maelstrom évanescent de 3_10 avec son agrégat de field recordings percussifs et de pianotages hypnotiques en boucles noyées dans la reverb, en passant par l’éthéré 6_09 au background de hiss numérique et de craquements de vinyle ou le plus hanté 4_37 frottant ses harmonies spectrales et dissonantes à diverses séquences abstraites et mouvantes de textures organiques, ce mini-album (28 minutes à tout casser) n’en introduit pas moins une bonne dose d’onirisme et d’introspection dans l’univers généralement oppressant et sans concession de Thierry Arnal. À ce titre, même les bourdons plutôt bruitistes de 4_55 sont déjoués par l’atmosphère cotonneuse d’une loop principale presque caressante, seuls les intitulés des morceaux, simples transcriptions de leur durée, renouant véritablement avec l’aridité des projets solo du Français. Un bien joli pas de côté !


( RabbitInYourHeadlights )


Disques - 20.02.2025 par RabbitInYourHeadlights