Sans vouloir être péremptoire - enfin si, un peu quand même... - Wires Under Tension est peut-être avec Algernon et Terminal Sound System l’un des trois seuls groupes à avoir maintenu le post-rock à niveau entre la dernière salve de Tortoise et le retour inespéré de GY !BE.
Non pas que les sorties de qualité aient manqué ces dernières années, on parlait à l’instant des Bordelais de Z’’ukr comme on pourrait citer Blueneck, God Is An Astronaut, Braveyoung ou encore Collapse Under The Empire. Mais voilà, force est de de constater que trop peu de formations sont encore capables de faire voler en éclats les codes auxquels Mogwai et ses nombreux suiveurs ont paradoxalement réduit le genre, ou de l’ouvrir aux quatre vents à l’image des New-Yorkais Christopher Tignor et Theo Metz sur Light Science, acclamé l’an dernier dans ces pages pour ses envolées foisonnantes brassant cordes, cuivres et synthés dans un maelström à la fois élégiaque et glorieux.
Dans la continuité de ce premier opus, The Light Behind Your Light Is Changing, septième et dernier titre de Replicant à paraître le 12 novembre chez Western Vinyl, révèle néanmoins des accents pop marqués dans les rythmiques plus cadrées de Metz aux allures de clappements de mains et dans les mélodies de synthés de Jared Bell, moitié des excellents Lymbyc Systym toujours présent en renfort de luxe parmi une demi-douzaine de musiciens additionnels (dont le trompettiste Phil Rodriguez, déjà remarqué sur l’opus précédent, ou encore le bassiste de jazz Max Stehr) :
Un titre offert au téléchargement qui n’en conserve pas moins les velléités libertaires (cf. les cuivres étendus au cor de Roy Femenella) du duo échappé de Slow Six qui s’est inspiré ici de la dynamique de son quartier du Bronx mais surtout du fameux roman de Philip K. Dick Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? et de son adaptation ciné Blade Runner pour questionner l’identité mi-synthétique mi-organique de sa musique, programmée par Tignor à l’aide de logiciels customisés, samplers et autre séquenceurs et pourtant fraîche et spontanée à l’image des performances d’un groupe que l’on accueillerait bien volontiers sur nos scènes hexagonales... l’appel aux organisateurs de concerts est lancé !