Nick Drake, Massive Attack, Jeff Buckley, DJ Shadow ou plus récemment DM Stith... ils se comptent sur les doigts d’une main chaque décennie ces artistes capables de sortir le parfait album de chevet dès leur premier essai. Felix, pourtant en fait assurément partie et bien qu’étant l’une des signatures les plus "pop" du très exigeant label Kranky c’est aussi l’une des plus saisissantes et ensorcelantes, capable de mêler évidence mélodique et liberté créatrice comme peu de formations étaient parvenues à le faire depuis la grande époque de Talk Talk.
Le (désormais) trio de Nottingham sera-t-il donc capable de faire aussi bien avec Oh Holy Molar qu’avec le sublime You Are The One I Pick loué trois ans plus tôt dans ces pages ? Il faudra attendre le 23 avril pour le savoir, date à laquelle la petite souris Lucinda Chua viendra livrer sous notre oreiller ses nouvelles miniatures "chamber americana" aux horizons larges comme un paysage des Midlands.
Enregistré en compagnie du fidèle guitariste Chris Summer (croisé l’an dernier dans un tout autre registre stoner et psychédélique au sein de Kogumaza) et du nouveau venu Neil Turpin, batteur de Yann Tiersen, dans un ancien cinéma des années 40 situé juste au dessus d’un laboratoire dentaire abandonné d’où ce nom de "Oh Sainte Molaire", l’album révèlera néanmoins certains de ses secrets dans l’intervalle grâce à un calendrier mis en place sur le site du groupe. Disponibles jusqu’ici, quelques photos de sessions et ce court extrait en vidéo tendant à laisser penser que l’atmosphère un peu hantée qui a présidé à leur création a laissé des traces sur les compositions du trio, idéales à n’en pas douter pour chasser les esprits mauvais :