2024 à la loupe : 24 labels
Du beau monde de tous horizons, entre valeurs sûres et nouveaux venus aux goûts et univers déjà bien affirmés. Certes, 24 labels à explorer ça fait beaucoup - tout de suite un peu moins ceci dit si vous nous suivez tout au long de l’année - mais on va faire court et concis pour faire honneur à tout le monde sans trop décourager, avec un "highlight" pour chacun histoire de favoriser les découvertes (et un lien d’écoute, voire celui menant à notre chronique lorsqu’il y en a une de dispo).
1. Room40
Très très grosse année pour le label de l’Australien Lawrence English, toujours l’une des plus belles têtes de pont des musiques ambient versant expérimental, avant-gardiste et mélangeur sans que cette ambition ne prenne jamais le pas sur l’atmosphère. Notamment chroniqués dans nos pages, les albums de David Grubbs (Gastr Del Sol) aux côtés de Loren Connors ou de Liam Keenan, ceux de Mike Cooper et Pinkcourtesyphone, et pourtant certains des plus fascinants sont passés à l’as jusqu’ici, de Madeleine Cocolas à Olivier Cong sans oublier bien sûr l’absolu chef-d’oeuvre qui suit. À retrouver dans mes futurs tops albums !
Highlight : David Shea - The Ship
2. Mahorka
Je le disais ici il y a encore quelques jours, Mahorka est le "seul label de l’univers connu dont la réussite dans l’éclectisme parvient à tutoyer - si ce n’est dépasser cette année - celle d’un Thrill Jockey." Un label qui "aura brillé aussi bien en 2024 dans l’electronica, la drum’n’bass ou l’ambient que dans le post-rock, la dream-pop ou l’expérimentation bruitiste" et donc aussi le jazz. Probablement l’un des défricheurs les plus passionnés qui soit, le Bulgare Ivo Petrov en a tout le mérite et on l’en remercie.
Highlight : Particules - Escape Path
3. Thrill Jockey
Inutile de présenter le cultissime label de Chicago, maison-mère historique de Tortoise, Oval, Matmos, Trans Am et bien d’autres encore. Particulièrement impressionnant depuis quelques années dans le champ des musiques extrêmes, ce fut une fois de plus le gros point fort de Thrill Jockey en 2024 avec les derniers opus de The Body (x2), Endon, Black Pus, Sumac (même si ce nouveau cru du trio d’Aaron Turner m’a légèrement déçu) et on en passe, entre deux petits bijoux plus mélodiques et/ou délicats (Jim White & Marisa Anderson, Mary Lattimore & Walt McClements).
Highlight : The Body - The Crying Out of Things
4. Lotophagus
3e en 2022, 4e cette année (derrière 2 des mêmes lauréats d’ailleurs), le label du 78 conserve toute sa pertinence en nous abreuvant de sorties expé/drone/ambient voire electronica portées sur le côté obscur de la force, pour l’essentiel d’une très belle qualité et caractérisées par une certaine vibe lo-fi et spontanée. Et encore, tout ça sans tenir compte des structures "cousines" La Voix dans le Désert (hip-hop et beatmaking) et Klendathu Records (musiques à guitares, rock, metal, stoner etc.. une incarnation moins active cette année ceci dit), histoire de ne pas défavoriser la "concurrence" !
Highlight : NLC - Layers of Indecision (mais c’est bien parce qu’un a gardé Hopeful Mutants pour les compères et co-éditeurs Foolish Records, cf. plus bas)
5. Musique Moléculaire
"L’écurie du Montréalais Iann Troalen, sur laquelle on pouvait régulièrement retrouver les sorties de son défunt projet homonyme Musique Moléculaire et pas mal d’artworks signés par ses soins, publie et défend tellement de disques dans le champ des musiques expérimentales à tendances ambient, électronique ou noise que l’on peine à suivre (ce qui ne nous empêche pas d’y dénicher un gros coup de coeur de temps en temps, cf. pour cette année Ssaphia, Grosso Gadgetto ou NLC)", écrivais-je en septembre dans un IRM Expr6ss spécialement dédié au label. Depuis, un autre Ssaphia est sorti (encore plus réussi), on est plus que jamais en retard sur l’actualité toujours aussi constante et foisonnante de la structure canadienne, et cette 5e place s’est solidement cimentée même si tout n’est pas systématiquement du même intérêt, ultra-productivité oblige.
Highlight : Ssaphia - Buried in Sphaxx
6. Gondwana
Désormais un peu plus connu et reconnu grâce au buzz autour de la pianiste Hania Rani qui a d’ailleurs sorti sur le label mancunien un excellent album live cette année, Gondwana est avant tout un grand label de jazz moderne infusé d’electronica, à l’image de l’univers de son fondateur Matthew Halsall, trompettiste influencé par le trip-hop. On y a retrouvé en très belle forme cette année, entre autres découvertes (Kessoncoda, Jasmine Myra), deux valeurs sûres du label et plus si affinités : Svaneborg Kardyb, et surtout Jack Wyllie des géniaux Portico Quartet avec un nouvel opus de son passionnant side project "afro-ambient-jazz" Paradise Cinema. Dans un monde idéal, Gondwana deviendrait le Ninja Tune 90s des années 2020... peut-être y viendra-t-on qui sait !
Highlight : Paradise Cinema - returning, dream
7. Whitelabrecs
Eternel défricheur d’ambient pastorale aux soundscapes évocateurs, le label du Britannique Harry Towell (ex Spheruleus) a encore fait une superbe année que l’on n’a d’ailleurs pas fini d’explorer, avec quelques favoris maison tels que Francis Gri, Glacis, Simon McCorry... ou Towell lui-même qui s’était finalement révélé être le mystérieux musicien caché derrière le fameux alias Glåsbird, avec lequel il signait en novembre un nouvel opus, quelques mois après le best of A Sonic Expedition de ses 8 sorties géographiques initiées en 2019.
Highlight : Giannis Gogos - Linger
8. Quiet Details
Encore un label britannique d’ambient onirique et délicate (quoique parfois plus hantée, cf. le Duet de Tomoyoshi Date & Bill Seaman dont on reparlera, ou même l’étrange Exotopia de Joseph & Luke Sanger sorti ces derniers jours), mais avec Quiet Details la trajectoire est météoritique, moins de deux ans d’activité au compteur et encore une fois des artistes du calibre de Seabuckthorn, Maps and Diagrams, øjeRum ou encore James Murray (en solo ainsi qu’avec Ian Hawgood pour leur duo Slow Reels) parmi les grands noms du genre mobilisés cette année par ce petit poucet en pleine expansion.
Highlight : zakè - Lapis
9. BLWBCK
On parlait d’éclectisme pour Thrill Jockey et Mahorka, le label du Toulousain Romain Barbot (moitié de Saåad et tiers de FOUDRE !) n’a pas grand chose à leur envier en la matière : drone/ambient, post-punk, hip-hop, electronica, black metal... ce cru 2024 fut beau et varié du côté de BLWBCK, en témoignent notamment nos chroniques de MAR ou EUS mais aussi les sorties de Houses Of Worship, Adrien Kanter, Pragher ou Ressac.
Highlight : EUS - Vergel
10. International Anthem
On se doutait que ça finirait par arriver depuis ses interventions sur les disques de Daniel Villarreal (cf. ici), Anna Butterss a tout buté cette année, en particulier avec SML et on en reparlera bientôt dans le bilan idoine. Ajoutons pour 2024 l’album en quartette du grand Jeff Parker (Tortoise), Tomlin, le fantastique EP de Cassie Kinoshi’s seed. et bien sûr tout ce que l’on n’a pas encore eu le temps d’écouter, de quoi permettre au label de jazz chicagoan le plus aventureux des 10 dernières années de conserver son titre sans trop de difficulté.
Highlight : SML - Small Medium Large
11. Def Pressé
Quelques années à peine au compteur pour ce label londonien de hip-hop métissé tirant sur le jazz et l’abstract, et déjà dans leurs rangs des pointures telles que Blockhead, Damu the Fudgemunk, Pan Amsterdam, Raw Poetic, Dizraeli, Tom Caruana ou Giallo Point, les deux premiers ayant livré cette année leur contribution à la série d’albums instru "Def Pressé Editions x KPM" basés sur des samples de library music de la compagnie du même nom (cf. ici).
Highlight : Dizraeli - Joy Machine
12. Moderna
Second label montréalais de la liste (mais pas de Constellation cette année, c’est comme ça), Moderna est désormais un incontournable des sphères modern classical, et même sans nouvelles d’Ed Carlsen cette année, grâce et émotion furent au rendez-vous avec notamment les EPs de John Thomas Remington (avis aux amoureux du regretté Sakamoto ou de Joe Hisaishi), Linus Alberg et Daniel Schrage, ou les longs formats de Julia Gjertsen, d’Oliver Patrice Weder ou encore de l’habitué Daigo Hanada, associé cette fois à un certain Yoko Komatsu pour un charmant recueil introspectif de piano à quatre mains.
Highlight : John Thomas Remington - Pavements
13. Foolish Records
Jamais facile de se prononcer sur la juste place du label d’Arnaud Chatelard dans un tel classement, puisqu’il est avant tout dédié à ses propres sorties, notamment sous le pseudonyme Innocent But Guilty. Mais comme souvent, 2024 nous a valu suffisamment de collaborations de haute volée dans le champ des musiques electronica/ambient/expé chères au Bordelais (de Hopeful Mutants avec Nouvelles Lectures Cosmopolites au projet Ocean Teeth en duo avec le New-Yorkais Eddie Palmer de Cloudwarmer, en passant par Egogas avec l’Américain Hell Is Carbon, Welcome to the Machines avec le Tchèque RDKPL ou encore le superbe EP Remote Exploration cosigné par Djane Ki), pour pleinement justifier l’inclusion de Foolish Records parmi les plus passionnants pourvoyeurs de musiques électroniques cette année encore.
Highlight : NLC & Innocent But Guilty - Hopeful Mutants
14. Hymen/Ant-Zen
Les labels de l’Allemand Stefan Alt peuvent remercier Frank Riggio et ses deux chefs-d’oeuvre d’IDM mutante auxquels est même venue s’ajouter une compil de chutes de haute volée. Pour autant Ant-Zen, avec Anatoly Grinberg & Andreas Davids, Flint Glass ou Room of Wires notamment, n’a pas plus démérité que son sous-label, lequel comme souvent lui vole la vedette (citons outre le Français les EPs de Defrag et Jérôme Chassagnard ou encore la découverte du prometteur Parisien Maxime de Bollivier).
Highlight : Frank Riggio - DRI
15. Erased Tapes
Petite année par la quantité (à l’exception d’une flopée de singles) mais qualitativement imparable pour le label électro/ambient londonien que l’on suit faut-il le rappeler depuis ses tout débuts il y a 17 ans déjà. Masayoshi Fujita, Kiasmos (x2), Ben Lukas Boysen, que des valeurs sûres et aucune n’a déçu, ce qui n’était pourtant pas gagné au regard du virage inattendu pris par ce dernier.
Highlight : Masayoshi Fujita - Migratory
16. Kranky
Entre deux rééditions en vinyles de classiques de son propre catalogue (Tim Hecker et son fabuleux Harmony in Ultraviolet, Loscil, Windy & Carl ou encore le Common Era de Belong), le mythique label chicagoan de musiques atmosphériques à penchant ambient a égrené les sorties de qualité, du dub ambient onirique d’Earthen Sea aux soundscapes abrasifs sur rythmiques new wave de Belong (duo de la Nouvelle-Orléans dont on n’avait justement plus de nouvelles depuis le susnommé Common Era) en passant par le shoegaze serein à la Slowdive des débuts de Clinic Stars ou le nouvel album solo cinématique et aérien du grand Adam Wiltzie (Stars of the Lid, Aix Em Klemm, A Winged Victory for the Sullen, Sleepingdog etc).
Highlight : Earthen Sea - Recollection
17. Backwoodz Studioz
D’un côté les patrons billy woods et ELUCID qui font des infidélités (le génial album "bonus" d’Armand Hammer était une autoproduction seulement destinée au merch des concerts du duo, quant à REVELATOR il est sorti chez Fat Possum), de l’autre AKAI SOLO qui publie son meilleur opus dans son coin, autant dire que Backwoodz a perdu quelques points potentiels. Qu’importe, un ShrapKnel en pleine ascension et un collectif jazz nordique puissant et transversal aux featurings rap bien sentis (ØKSE) ont rattrapé le coup, avant que le trop rare k-the-i ??? épaulé par le brillant Kenny Segal aux productions ne vienne transformer l’essai ces jours derniers avec un Genuine Dexterity libertaire et inspiré, qui devrait se tailler une place de choix dans mon bilan hip-hop à découvrir bientôt.
Highlight : ØKSE - ØKSE
18. Tzadik
Comme pour Foolish Records, Tzadik est surtout un véhicule pour les nombreux projets de John Zorn - par ailleurs quelque peu inégaux cette année, mais il faut dire qu’il continue d’en sortir tous les mois, cf. ici). Ainsi, à l’exception du superbe Hit Parade Of Tears de Phantom Orchard (aka Ikue Mori et Zeena Parkins), c’est essentiellement à deux sommets du saxophoniste et compositeur new-yorkais que le label doit son inclusion ici, le mélodique mais joliment intranquille Ballades et surtout Samsara, marquant le retour inattendu et en grande forme d’un Painkiller en pleine mutation façon transe électro-chamanique.
Highlight : Painkiller - Samsara
19. Sacred Bones
Je n’ai jamais pu tout aimer de Sacred Bones, le label versant parfois dans une pop gothique un peu racoleuse, mais il faut avouer que Pharmakon tient efficacement la baraque avec en prime cette année d’excellents opus de Thou et Uniform pour compléter le panel "musiques extrêmes", le grand John Carpenter tempérant tout ça de quelques synthés évocateurs quoique un brin datés sur un Lost Themes IV : Noir en dents de scie.
Highlight : Pharmakon - Maggot Mass
20. Facture
Le sous-label de Fluid Audio qui vit transiter quelques-uns de nos chouchous du genre, d’Andy Cartwright (Seabuckthorn) à Field Rotation en passant par Matthew Collings, Moss Covered Technology, Tape Loop Orchestra ou même notre Frédéric Oberland national, a fait une plutôt belle année lui aussi, citons notamment les albums de Tropic of Coldness, Pepo Galán ou James Osland & Andrew Heath mais surtout celui d’Alex Smalley (aka Olan Mill, autre projet croisé sur Facture à l’époque du merveilleux Paths), céleste et impressionniste à souhait.
Highlight : Alex Smalley - Wave Particles
21. Drag City
J’ai hésité à inclure Drag City, qui fut un bien plus grand label dans les 90s et jusqu’au milieu des années 2000, mais outre les deux belles sorties de Six Organs of Admittance (dont celle-ci) et le chouette Papa M dont les morceaux les moins "blues à papa" font leur petit effet, deux disques ont tiré leur épingle du jeu : le Ghosted II aux transes tribales/ambient d’Oren Ambarchi, Johan Berthling et Andreas Werliin dont on finira probablement par toucher un mot, et le dernier solo Stereolab-esque de la reine Laetitia Sadier qui décidément ne déçoit jamais (cf. ici également).
Highlight : Laetitia Sadier - Rooting for Love
22. Hand’Solo Records
Une année sans Backburner et affiliés, forcément ça manque du côté du label indie hip-hop canadien... mais on a eu droit au retour de l’iconoclaste Epic avec Rob Crooks aux productions baroques, et surtout au sommet instru de The Dirty Sample bardé d’atmosphères anxiogènes et de samples horrifiques, entre autres petites choses bien sympathiques (l’EP de Magick Show, ou encore l’album de Fortunato avec le même The Dirty Sample aux manettes).
Highlight : The Dirty Sample - Beats To Murder Rappers 2
23. Lost Tribe Sound
C’était parti un peu mollement ce coup-ci pour l’écurie de Ryan Keane, habitué de ce classement depuis une douzaine d’années : un nouvel ARROWOUNDS seulement disponible pour les abonnés puis plus rien jusqu’en octobre... mais s’en est suivi un bel enchaînement pour les amateurs du genre de soundscapes à dominante acoustique auquel le label nous a habitués, avec les sorties successives de mastroKristo, civic hall (aka The Humble Bee et Glacis) et ses récollections fragiles et délicates, et enfin - surtout ! - William Ryan Fritch, plus ambient et austère que jamais sur un Adhesion néanmoins de toute beauté.
Highlight : William Ryan Fritch - Adhesion
24. Closed Casket Activities
Deux doublés surprenants pour le label metal ricain cette année avec du Dylan Walker à tous les étages : ceux du groupe Full of Hell emmené par ce dernier (d’un côté avec le vétéran DIY Andrew Nolan et son duo power electronics Intensive Care mais aussi Justin K. Broadrick pour un Scraping the Divine très indus et atmosphérique, de l’autre sur un Coagulated Bliss plus classiquement hardcore/grind mais irrésistible) ; et surtout ceux de Collapsed Skull, trio grind auquel participe aussi le susnommé et qui s’est brillamment essayé au hip-hop versant boom bap 90s borderline horrorcore via un Truth Serum faisant la part belle aux flows féminins, sorti le même jour que leur dernier concentré de powerviolence expéditive.
Highlight : Full of Hell & Andrew Nolan - Scraping the Divine
Bonus : Old Soul Music
Pas eu la place de le caser mais la sortie récente du nouvel opus de Skyzoo a enfoncé le clou d’un bel effort pour le tout jeune label hip-hop nord-carolinien, responsable cette année, outre quelques singles prometteurs, des disques de Real Bad Man & Lukah, Sadistik, Desert Camo (aka Heather Grey et Oliver the 2nd), de Televangel avec Lord OLO ou Nacho Picasso (plus inégaux mais pas inintéressants, surtout le premier), ou récemment du premier volet d’une trilogie d’EPs des CunninLynguists qui constituera leur prochain long-format, The Heartstring Theory.
Highlight : Skyzoo - Keep Me Company
- Sulfure Session #1 : Aidan Baker (Canada) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Sulfure Session #2 : The Eye of Time (France) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Aidan Baker + The Eye of Time (concert IRM / Dcalc - intro du Sulfure Festival) - Le Vent Se Lève (Paris)
- Darko the Super & steel tipped dove - Darko Cheats Death
- Leaf Dog - When Sleeping Giants Wake
- Stefano Guzzetti - Marching people
- Leaf Dog - Anything is Possible
- youbet - Way To Be
- Leaf Dog - Outstanding In My Field
- Leaf Dog - Year Of The Leaf
- Ghostvolume - Ondeando (feat. Nuse Tyrant)
- Roc Marciano & The Alchemist - Chopstick
- Novembre 2024 - les albums de la rédaction
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- Leaf Dog - Anything is Possible
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