Le streaming du jour #82 : Evak & Edison - ’Six Pack O’ Death EP’
Deuxième chapitre de l’épopée 667 – une série d’EP de six morceaux chacun, composés par le producteur californien Edison où s’invitent les textes et le flow d’un MC différent à chaque fois – Six Pack O’Death poursuit la voie initiée par 667 : The Guild We Hold Close (qui associait alors Edison à Babel Fishh), celle d’un hip-hop nomade, incisif et d’une belle fraîcheur. Cette fois-ci, c’est Evak qui s’y colle et le moins que l’on puisse dire, c’est que la collaboration a fonctionné à merveille.
Cet EP est sorti en février via Decorative Stamp, déjà responsable de la parution du très beau Foreshore Reverie de Murmur Breeze. Les six morceaux qui constituent Six Pack O’Death sont toutefois complètement différents de ceux que donne à entendre le duo franco-anglais. Ici, pas vraiment de place pour la poésie rêveuse et contemplative, c’est même plutôt l’inverse. La musique d’Evak & Edison est, elle, fortement ancrée dans le réel et décline toutes les nuances d’un hip-hop franchement underground et on ne peut plus efficace. En revanche, comme Foreshore Reverie, il s’agit-là d’une incontestable réussite. C’est que le flow percutant d’Evak et le dédale de beats sales et jusqu’au-boutistes d’Edison s’emboîtent parfaitement l’un dans l’autre. Il en résulte un alt-rap à la fois tendu et décontracté, sombre et ensoleillé qui provoque l’irrémédiable envie de pousser le volume à fond et de brailler des punchlines imaginaires à tue-tête.
Pas de titres, juste des numéros qui annoncent pourtant de vrais morceaux et ceux-ci montrent invariablement à quel point le prolifique producteur de la Bay Area (impliqué dans un nombre impressionnant de projets dont les formidables Les Swashbuckling Napoleons) et le non moins prolixe MC texan (qui nous gratifiait de l’excellent Offset Register en 2007) étaient faits pour s’entendre. D’ailleurs tous deux font partie du mystérieux collectif 667 (the Cleaver League) qui, comme son patronyme l’indique, « n’adore pas Satan mais vit assez près de lui ». Un collectif comprenant de talentueux MC, producteurs et graphistes (on citera entre autres Filkoe aka Dug Yuck ou encore Babel Fishh sans oublier le monstrueux Papervehicle réunissant Edison, Mildew, Home et The Beastmaster) partageant l’envie irrépressible de s’évader, de s’affranchir des normes et de mettre à mal les frontières. À ce titre, Six Pack O’ Death est assez représentatif de l’esprit du crew, fondamentalement hip-hop, certes, mais ouvert à tous les vents comme en témoignent les formidables 01, 03 ou 05 où s’invitent respectivement guitare malingre, boucles obsédantes et piano mélancolique, et ce n’est là que pour s’en tenir aux nombres impairs car les pairs sont eux aussi des plus réussis... La preuve en musique ci-dessous.
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