Décidément c’est jour de rattrapage à Indie Rock Mag. Et on a eu chaud. Parce qu’après la sortie la semaine dernière du nouvel album d’Emilíana Torrini c’est carrément celle du huitième album solo du grand Brian Wilson qu’on avait laissé échapper en début de mois. Oui, bon, personne n’est parfait.
Enregistré entre janvier et avril dernier, That Lucky Old Sun (voir le tracklisting), qui tire son nom de la reprise éponyme d’un standard popularisé par Louis Armstrong servant de fil conducteur à l’album, est né d’une série de concerts donnés au Royal Festival Hall de Londres il y a tout juste un an, commandés à l’ancien leader des Beach Boys par le Southbank Centre.
L’album, hommage à la Californie des 60’s co-écrit par le collaborateur de longue date de Wilson, Van Dyke Parks, déjà architecte de la renaissance en 2004 de leur fameux Smile tué dans l’oeuf en 67, et par Scott Bennett, musicien sur Smile notamment, a été produit comme il se doit par l’auteur de Pet Sounds lui-même, et se compose de cinq parties distinctes emboîtées à la manière de Smile justement, délimitées par quatre transitions narrées par Wilson.
On vous rassure tout de suite si vous étiez restés sur le déception du peu inspiré What I Really Want For Christmas, compilation de reprises de chansons de Noël qui fait décidément bien pâle figure à côté des EPs de Sufjan Stevens, ce nouvel opus particulièrement concis (38 minutes) de l’orfèvre californien renoue avec le grâce de ses plus belles réussites le temps des merveilles romantiques et nostalgiques que sont Forever She’ll Be My Surfer Girl et surtout l’extraordinaire Midnight’s Another Day, tandis que Morning Beat ou Good Kind Of Love, hymnes de poche à la ferveur candide, perpétuent la marque de fabrique de ce musicien et vocaliste d’exception sur lequel le temps ne semble avoir aucune prise. Attention chef-d’oeuvre.