The Lord - Worship : Bernard Herrmann Tribute

1. Worship : The Church of Herrmann
2. Psycho : Marion & Sam
3. Vertigo : The Forest
4. Vertigo : The Dream
5. Citizen Kane
6. Cape Fear : Main Title
7. Fahrenheit 451 : The Reading
8. The Bride Wore Black : Moranes’ End
9. Vertigo : Scottie Tails Madeline (Madeline’s first appearance)

2024 - Southern Lord

Sortie le : 30 juin 2024

Quand le patron de Southern Lord brûle un cierge pour le compositeur d’Hitchcock

Lorsque l’Américain Greg Anderson, fondateur du label de metal - entre autres musiques extrêmes - Southern Lord, décide de reprendre des thèmes de bandes originales de films de Bernard Herrmann (composeur attitré d’Hitchcock notamment) avec son projet The Lord, on peut s’attendre à ne pas reconnaître grand chose sous les chappes d’électricité saturée et autres riffs doomesques.

Eh bien étonnamment, le mini-album Worship : Bernard Herrmann Tribute s’avère plus révérencieux que prévu et à l’exception peut-être du doom très épuré de Psycho : Marion & Sam emprunté bien sûr à "Psychose" dont seuls les connaisseurs identifieront sans coup férir la mélodie, et d’un Citizen Kane également sous le signe d’une guitare saturée très minimale, la patte d’Herrmann demeure fortement présente, même sur l’intro originale qui donne le ton avec son orgue presque carillonnant et ses basses fréquences évoquant les cuivres menaçants typiques du musicien.

Sur Vertigo : The Forest, on retrouve ainsi les distos fantasmagoriques du morceau original, vraisemblablement samplées et étirées jusqu’à flirter avec le dark ambient, tandis que The Bride Wore Black : Moranes’ End (extrait de "La mariée était en noir" de Truffaut) mêle l’électricité pesante à une délicatesse plus insidieuse directement tirée du soundtrack. Quant à Cape Fear : Main Title, le fameux thème des "Nerfs à vif" (la version de J. Lee Thompson, revisitée quasi à l’identique ceci dit par Elmer Berstein dans le remake de Scorsese), il sort également de sa bulle orageuse à intervalles réguliers pour laisser poindre les breaks orchestraux à l’onirisme tourmenté du morceau d’origine, sur lequel le Californien applique une reverb assez vertigineuse.

De la belle ouvrage pour les fans d’Herrmann comme pour les néophytes en somme, à l’équilibre sur les autres morceaux (Fahrenheit 451 : The Reading et Vertigo : Scottie Tails Madeline notamment) entre les singularités des deux artistes.


( RabbitInYourHeadlights )


Disques - 21.05.2024 par RabbitInYourHeadlights
 


On a rongé 2022 : top albums - #80 à #61 (par Rabbit)

Troisième partie de mon bilan des albums avec une dizaine de nationalités représentées et des univers toujours aussi multiples et mélangeurs, seulement réunis par leur sens de l’atmosphère, leur singularité et leur absence de concession aux tendances du moment - Big Thief compris car honnêtement, qui dans les cercles indie pop/folk/rock célébrés par la (...)