Of Montreal - Hissing Fauna, Are You The Destroyer ?
Loin de la vague des groupes en The, le meilleur groupe du monde en Of publie l’un de ses meilleurs albums en injectant une bonne dose de disco et de funk dans sa pop psychédélique.
1. Suffer for Fashion
2. Sink the Seine
3. Cato as a Pun
4. Heimdalsgate Like a Promethean Curse
5. Gronlandic Edit
6. A Sentence of Sorts in Kongsvinger
7. The Past is a Grotesque Animal
8. Eagle-Shaped Mirror
9. Faberge Falls for Shuggie
10. Labyrinthian Pomp
11. She’s a Rejector
12. We Were Born the Mutants Again With Leafling
Hissing Fauna, Are You The Destroyer ? est déjà le 10ème album d’Of Montreal, groupe issu de la nébuleuse Elephant 6 qui a engendré une quantité impressionnante de petits groupes cultes tels que Neutral Milk Hotel, The Apples In Stereo, Essex Green, Elf Power ou The Olivia Tremor Control tous traumatisés par la pop psychédélique des années 60. Depuis quelques albums, Of Montreal a élargi son champ d’influences au glam et au disco pour donner naissance à une sorte de musique qui évoque des Beach Boys qui se seraient mis en tête de conquérir les pistes de danse.
Hissing Fauna, Are You The Destroyer ? est un album en clair-obscur où Kevin Barnes, chanteur et leader du groupe rumine sa dépression sur des chansons aux mélodies imparables taillées pour le dancefloor. La moitié des morceaux de l’album pourrait facilement faire office de tubes dans un monde plus juste où les pénibles Scissor Sisters seraient pendus pour mauvais goût. Ici la mystérieuse alchimie de Kevin Barnes tient du miracle, le disque accumule tous les clichés qui pourraient faire fuir le fan de base de l’écurie Elephant 6 : rythmique disco-funk, surcharge de claviers, voix de fausset... mais le talent de composition de Kevin Barnes évite à son groupe de tomber dans le mauvais goût.
Le postulat du disque est simple : après une grosse déprime, quoi de mieux que de pousser les meubles, fixer une boule à facette au plafond, se faire un cocktail drogues/alcool et danser jusqu’au bout de la nuit sur ces 12 chansons irrésistibles aux noms totalement absurdes. Hissing Fauna, Are You The Destroyer ? est tout simplement un album de fête livré clé en main qui s’ouvre sur l’imparable Suffer For Fashion, morceau parfait pour sauter contre les murs. Après cette tornade qui emporte tout sur son passage, le psychédélique Sink the Seine arrive à point nommé pour vriller les neurones avec ses chœurs béats, avant Heimdalsgate Like A Promethean Curse ode aux anti-dépresseurs totalement jouissive avec ses « Come On Chemicaaaaals ! ». S’ensuit Gronlandic Edit et sa basse funk, où Kevin Barnes paie son tribut à Prince une des principales influences du disque, qui précède le génial A Sentence Of Sorts In Kongsvinger, parfaite invitation aux chorégraphies les plus improbables. Mais pourtant rien ne peut préparer à la pièce centrale de l’album, ce Past Of Grotesque Animal, morceau épique de plus de 10 minutes, totalement fou avec ses « Wou Hou Hou » enregistrés sous hélium. La suite du disque est moins évidente, les idées fourmillent de partout, pas toujours au service des mélodies, le tempo se ralentit un peu et les derniers morceaux sont moins accessibles. We Were Born The Mutants Again With Leafling qui termine le disque fait office de retour à la réalité avec cette sensation douce-amère qui surgit quand la piste de danse se vide et que les effluves de toutes sortes retombent brusquement.
Avec Hissing Fauna, Are You The Destroyer ? , Of Montreal réussit là un disque épatant, quitte à laisser de côté certains fans de la première heure. Kevin Barnes a peut être saisi mieux que personne la schizophrénie de son époque : tout va mal, éclatons nous.
Comme son nom l’indique, 22 chansons, avec du chant donc par définition, et puis des mélodies qui font bouger la tête, halluciner à jeun ou tressauter le cœur. Les plus belles, saisissantes et/ou efficaces de l’année donc, pour moi, hormis celles de la future compil’ Twin Peaks d’IRM évidemment, qui compteront pour 2017 (...)
Kevin Barnes est visiblement dans l’une de ces périodes fastes qu’un artiste peut parfois connaître. Aussi bien qualitativement que quantitativement, sa production est actuellement au niveau des attentes que nous étions en droit de formuler après les premiers disques du combo dont il est le (...)
Vous pensiez Kevin Barnes encore malade du fabuleux Hissing Fauna, Are You the Destroyer de 2007 ? Vous pensiez qu’il serait impossible de faire plus barré, schizophrène et psychotique ? Et bien vous vous êtes trompés !
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