Sorti en catimini à la fin de l’été 2017, le premier long-format de Jack Cooper n’en recueille pas moins son lot de morceaux dépouillés et désarmants, dans un registre plus apaisé que celui du combo Ultimate Painting dont il était la moitié.

Alors que le duo avait enregistré un premier disque homonyme en 2014 avant de récidiver avec Dusk deux ans plus tard, Jack Cooper s’est lancé dans une première aventure solitaire qui n’a rien d’une simple récréation. Sandgrown n’est pas un disque enregistré entre deux portes, encore moins entre les excès de deux concerts.

Il s’agit au contraire d’un recueil de neuf compositions évoluant entre indie rock doux et folk songs électriques et brumeuses. Dédiés à Blackpool, ville décrite par le Britannique comme étant "le Las Vegas du Nord", ces titres évoquent autant Eels, particulièrement au niveau vocal (North Of Anywhere et Stranded Fleetwood Blues) que Yo La Tengo ou Lou Reed, comme sur la ballade constituée d’à-coups On A Pier In The Wind.

Essentiellement articulé autour d’une guitare dont il sait faire varier la progression et de parties de batterie assurées par Juan Jacinto et Aaron Neveu, Sandgrown est un album aussi délicat et mélancolique que positif et résilient, Estuary constituant sans doute l’exemple le plus parlant de cette fascinante ambivalence.