Alvvays : "On trouverait terriblement prétentieux de se considérer comme Lynchiens"
Alvvays divisait déjà en 2014 avec la sortie d’un album homonyme dont les singles Adult Diversion, Next of Kin et surtout Archie, Marry Me constituaient autant d’uppercuts portés au visage d’auditeurs qui n’étaient pas tous prêts à digérer cette pop à la fois rageuse et onirique.
Trois ans plus tard, la démarche est peu ou prou la même. Antisocialities transforme l’essai avec une pop solaire, psychédélique aux entournures, à la fois vindicative et spontanée. Pour autant, il n’est pas question de faire du surplace et, comme nous l’indiquions dans notre chronique, "Alvvays ne se renie nullement avec Antisocialites, que ce soit sur le fond ou au niveau de l’inspiration. L’amorce de quelque chose de légèrement différent apparaît et cette causticité émergente pourrait accoucher de nouvelles pérégrinations passionnantes".
Aucun membre de la rédaction n’ayant pu faire le déplacement jusqu’à Paris, c’est Ingrid Viple, attachée de presse de Pias que nous remercions vivement, qui a posé nos questions à la chanteuse Molly Rankin et au guitariste Alec O’Hanley. Évoquant leurs influences extérieures et la singularité de leur démarche, ces interrogations sont parfois posées de manière alambiquée, comme si nous souhaitions éclaircir tous les mystères du son du combo. Les excès de la passion, probablement.
Interview
IRM : La question est basique, mais l’évolution entre Alvvays et Antisocialites étant évidente, qu’est-ce que vous avez eu en tête au moment de vous attaquer à l’Everest que constitue le second album ? Entre une évolution trop marquée qui dérouterait les fans et un surplace peu intéressant, comment avez-vous pu trouver le juste milieu ?
Molly : Il y a beaucoup de choses que nous aimions sur le premier album que nous ne voulions pas forcement abandonner seulement pour faire un second album différent. On s’est retrouvé face à de nombreux obstacles quand nous avons enregistré le premier album, et nous étions contents de ne plus y être confrontés cette fois-ci. Et en même temps Alec a rencontré de nouveaux obstacles. Il a dû apprendre à mixer, à faire du overdubbing, à donner un bon son à la batterie, et vraiment ce n’est pas notre spécialité. Je pense que nous voulions être fidèles à notre musique tout en ne nous fermant aucune porte. Le premier album, je l’ai écrit alors que j’étais seule et isolée. C’était une façon d’essayer de me connecter au reste du monde. Alors qu’avec ce second, j’ai surtout essayé de m’éloigner de tout. Du coup, chaque album a comme racine l’isolement et la solitude. De deux manières opposées (rires).
La scène canadienne met habituellement à l’honneur des univers plus lents, à l’instar du post-rock du label Constellation ou même la coolitude de Mac DeMarco. Cela correspond en quelque sorte au cliché que les Français peuvent se faire du flegme canadien. Comment expliquez-vous le fait que vos compositions se dirigent plutôt vers une surf-pop solaire et entraînante ?
Alec : C’est clairement un point de vue basé sur la scène de Montréal qui est assez calme. Ce côté a clairement été cultivé par cette ville, même s’il y a aussi une scène punk à Montréal. On essaie aussi de pas avoir l’air trop canadiens, sauf si tu veux nous comparer à Neil Young ou Joni Mitchell. Dans ce cas là, ça va, on accepte la comparaison (rires).
On a grandi dans ce qui s’apparente à une version un peu plus froide de la Californie où il y a de très belles plages aussi, et du coup on écoute très souvent les Beach Boys. On est allé voir Brian Wilson et Al Jardin jouer Pet Sounds pour le cinquantième anniversaire cette année au Massey Hall... C’était probablement la chose la plus proche d’une expérience religieuse à laquelle j’ai assisté. On écoute beaucoup de groupes de la côte Est, en particulier des groupes du New Jersey des années 80, et aussi Yo La Tengo, les DBs et les Feelies, mais aussi des groupes néo-zélandais. Du coup, ça nous va si on a l’air moins canadiens à cause de ça.
Molly : En tout cas, je ne crois pas que l’on ait voulu se limiter à quelque chose de régional.
Alec : En fait, tu aurais presque envie de ne pas percer au Canada en premier quand tu es Canadien. Sinon tu es catalogué "Can-Con" (artiste canadien) pour les radios, qui doivent jouer un quota de musique canadienne selon cette loi bien conservatrice. Du coup, par défaut, on se retrouve avec des stations qui ne passent que du Nickelback, ce qui est un effet pervers au final.
Oui mais vous tombez bien dans cette catégorie quand même ?
Alec C’est vrai, mais on ne voudrait pas... On a percé en Angleterre avant d’être connus au Canada et ce n’était pas un accident. On voulait vraiment se différencier et ne pas forcement avoir cette étiquette d’artistes canadiens.
En écoutant Antisocialites, c’est à Tennis ou Best Coast que j’ai pensé parmi la scène musicale contemporaine. De quels artistes vous sentez-vous le plus proche actuellement ?
Molly : Bonne question...
Alec : Stereolab, Broadcast ou Yo La Tengo sont des groupes dont on se sent très proches. Mais vraiment, quand on crée, ce sont nos influences qui se collent à nous et pas nous qui les choisissons.
Molly : On écoute aussi beaucoup REM. Ce n’est pas parce que les chansons sont chantées avec une voix féminine que l’on se sent forcément plus proches de groupes dont les leaders sont des femmes.
Je ne sais pas si vous connaissez Camp Claude, un groupe français de synthpop au sein duquel on retrouve, aux claviers, Mau, qui était la moitié du duo britannique Earthling. Quand je parlais de votre disque, j’écrivais que vous pourriez être les deux faces d’une même pièce, le yang étant Alvvays, plus mélodieux et lumineux, alors que Camp Claude serait le yin. Que pensez-vous de l’aspect positif de votre musique ? Est-il délibéré ?
Molly : Instrumentalement, nos chansons ont probablement un côté optimiste, comme tu le dis, mais ce n’est pas vraiment le cas de nos paroles. C’est le côté cool de la pop : tu peux y glisser des paroles très dark et profondes sans que personne ne s’en rende vraiment compte. Tant mieux si des gens trouvent notre musique plutôt optimiste, ce n’est pas souvent le cas.
Alec : Oui, je crois qu’il y a un yin et un yang à l’intérieur de notre musique aussi, comme l’a expliqué Molly. On en revient toujours à la puissance subversive de la pop et il y a toujours la possibilité d’ajouter des choses très sombres dans un enrobage sucré.
Je parlais d’Earthling plus haut, mais la voix de Molly rappelle parfois celle d’Alison Goldfrapp. Quel rapport entretenez-vous avec cette scène qui se situe aux alentours du trip-hop ? Vous a-t-elle inspirée ?
Molly : Wow, je ne sais même pas ce que c’est que le trip-hop, tu sais, toi ?
Alec : Je crois que notre lien avec le trip-hop est très ténu. Je ne pourrais pas le traduire précisément, mais je pense qu’il y a malgré tout une connexion, comme sur cette chanson de Goldfrapp, Rocket. Est-ce que c’est du trip-hop ? Ce morceau a aussi un côté accrocheur très pop, comme nous l’aimons.
Les harmonies et la rythmique de Dreams Tonite font à mon sens partie des sommets de l’album, et sa structure est ce que j’aime appeler « en escalier », c’est-à-dire qu’elle évolue de manière progressive et presque nonchalante, mais toujours régulière, carrée et presque métronomique. Comment accouche-t-on d’un tel morceau dont le pouvoir de séduction grandit à chaque écoute ?
Molly : Sur Dreams Tonite, on a essayé de créer des mélodies qui se décomposent et se démêlent à chaque écoute.
Alec : Quand on écrit, on essaye d’obtenir une chanson, la plus pure possible. Au fil des écoutes, le morceau dévoile sa complexité.
Not My Baby possède une ligne vocale imparable et intègre une bonne dose de réverbération, qui correspond à une certaine mode sur la scène actuelle. Entre céder aux modes et s’en éloigner pour continuer à rester différents, comment parvenez-vous à trouver le juste milieu face à ces effets de mode ?
Alec : Je crois que si on reste au courant des musiques actuelles, c’est seulement pour savoir ce qu’il faut éviter. Cela nous importe peu d’être anachroniques ou de ne pas correspondre à l’esthétique musicale actuelle. On est un peu fétichistes de ce qui est rétro, fans des années 60 et 70. Mais vraiment, la seule règle que l’on a lorsqu’on compose de la musique, c’est de rester fidèles au morceau sur lequel on travaille. On essaie de réaliser la meilleure chanson possible, sans se préoccuper d’avoir un son dans l’air du temps ou pas.
Autre sommet du disque, In Undertow comporte une ligne de synthés qui revient en arrière-plan dans la deuxième partie du morceau et qui me fait penser au Beautiful Freak de Eels. Sur ce disque, l’Américain expliquait brancher ses synthés sur des amplis de guitare pour obtenir des sonorités plus tremblantes. Fait-il partie de vos influences et avez-vous, comme lui, eu recours à des innovations techniques pour vous singulariser ?
Alec : En ce qui concerne les amplis, on a essayé de les réutiliser sur cet album. On a parfois tendance à jeter un truc sur un mur pour voir si ça colle ou pas. C’est pareil avec un morceau, on ne sait jamais si ça va marcher ou non jusqu’à qu’on l’expérimente. On a vraiment essayé des choses sur le plan technique pour cet album et parfois on s’est laissé prendre au jeu. Parfois, ça nous a conduit vers quelque chose de plus intéressant que ce qu’on imaginait au départ. Pour la comparaison avec Eels, on ne le connait pas tant que ça.
Le pendant graphique de vos compositions est toujours soigné, et un clip comme celui de In Undertow est à la fois cheap et psychédélique. Il revêt également un caractère Lynchien qui se retrouve également dans votre musique. Ce titre aurait pu être retenu pour illustrer une scène au Bang Bang Bar dans la dernière saison de Twin Peaks, où l’on retrouve notamment l’onirisme de Julee Cruise ou Chromatics. Cette série fait particulièrement écho à notre webzine puisque nous venons de délivrer une compilation réunissant près de 200 artistes ayant composé un morceau original inspiré par Twin Peaks. Que connaissez-vous de cette série ? A-t-elle pu vous inspirer d’une manière ou d’une autre ?
Alec : Quand on a aménagé sur Toronto, Molly, Kerri et moi n’avions aucun meuble, alors on se posait par terre et on regardait Twin Peaks sur notre ordinateur. Twin Peaks, ça tourne essentiellement autour de l’esthétique, il n’y a pas vraiment d’histoire. C’est une série captivante. Vraiment, on trouverait terriblement prétentieux de se considérer comme Lynchiens. Je ne sais pas si tu regardes Louis CK, mais dans plusieurs épisodes de la saison 3, David Lynch joue le rôle d’un gars qui dirige Louis CK pour qu’il devienne le prochain David Letterman. C’est vraiment hilarant.
On revendique vraiment le caractère “lo-fi” de notre son. C’est ce qui nous a séduit la première fois qu’on a entendu la musique de Kerri. Ça nous donne vraiment un son très spécifique.
Pour finir sans aucune originalité, après Antisocialites, comment pouvez-vous continuer à surprendre votre fanbase avec un prochain album ? S’agit-il de questions que vous vous posez régulièrement ou entretenez-vous un rapport plus spontané avec votre musique ?
Alec : En musique, l’élément de surprise est vraiment très important. On essaye surtout d’écrire des chansons intenses. Je crois que beaucoup de gens étaient surpris que l’on ait réussi à écrire un album comportant tant de chansons pop.
Molly : On cherche toujours comment rendre un morceau plus efficace. Si on arrive à garder notre son intact tout en innovant un petit peu dans notre propre sous-sol, alors c’est top. Le but ultime c’est que les gens qui écoutent nos chansons aient des frissons.
Merci à Molly Rankin et Alec O’Hanley pour leur patience et leur courtoisie, ainsi qu’à ainsi qu’à Ingrid Viple pour sa disponibilité et son aide dans la transcription et la traduction.
English Version
IRM : This is a basic question, but as the evolution between Alvvays and Antisocialites is so obvious, what was in your mind when you decided to conquer the Mt. Everest that is a second album ? Between a too heavy evolution that would throw the fans off balance and an uninteresting stand-still, how could you strike a balance ?
Molly : There were a lot of things we liked about the first record and we didn’t want to necessarily leave them behing just for the sake of making a second record and alienating this group of songs. There were a few challenges/obstacles that we had with the first album that we were glad to not have with the second album (this time around) but at the same time Alec was confronted by a lot of new challenges with this second record. He basically learned how to mix, so he did a lot of the mixing and a lot of the overdubbing and basically learned how to make “drums” sound right, which is not something we were specialized in. I think we wanted to make a slight fidelity leap so that we were not closing any door to ourselves. The first album was me trying to be part of something , whereas the second is me trying to get away from everything, so they’re both rooted in isolation but in different ways.
The Canadian Scene is usually comprised of slower acts, as for example post-rock bands from the Constellation label or even Mac DeMarco’s cooler-than-cool attitude. And this goes hand in hand with the Canadian phlegm that is still very present as a cliché in French peoples’ mind. How do you expect the fact that your compositions are leaning towards a sunny and lively kind of surf-pop ?
Alec : That seems like a Montreal centric assessement, more sedate.. or i mean, relaxed sound , it is something that the city has cultivated even though there is a good punk scene in Montreal... We try not too sound too overly canadian, except if you talk about Neil Young, Joni Mitchell, in that case we take it all the way but, we find ourselves like, you know, any other contemporary art form, we’re kinda like the product of colonization, so you know... certainly we grew up in a colder version of California, during the summers we have beautiful beaches to go to and... we go back to the Beach Boys a lot, Molly and I went to see Brian Wilson and Al Jardin play Pet Sounds on the 50th anniversary this year at the Massey Hall... it was the closest to a religious experience... we listen to a lot of East Coast US stuff like a lot of New Jersey bands that doubled down on jangle in the 1980’s like The DBs and Yo La Tengo and The Feelies, and New Zealand... if as a result we sound less canadian, it’s fine.
Molly : We also don’t want to limit ourself regionnally , yeah and you don’t want to be too canadian.
Alec : Yeah, you almost don’t want to break in Canada first as a Canadian or you get lumped in to what’s called Can-Con, meaning "Canadian Content", it’s a regular Tory poilcy, where radio stations have to play a certain amount of Canadian music on the radio legally and by default that ends up going all to Nickelback, which is a perverse sort of thing, but yeah you can...
Still you fall in this category, don’t you ?
Alec : We do, but you don’t wanna... We broke in England first and it wasn t by accident we wanted to break somewhere else before making it in Canada.
Listening to Antisocialites, it reminded me of Tennis or Best Coast, as far as modern bands are concerned. Which artists do you feel the closest to at the moment ?
Molly : Good question.
Alec : We don’t really particularly relate to either of those bands. You know, there’s, I think we’re indebted to, if we’re in (Paris ?) some bands like Stereolab from time to time we really go back to... we don’t pick our influences, they pick us but there are other current bands like Yo la Tengo, Broadcast, or... just...
Molly : I don’t know we also listen to a lot of R.E.M. and I think I don’t know if just because I have a female set of vocal chords doesn’t make (? Alec talks at the same time, says "sounds any closer to") to what I sound...
I don’t know if you know Camp Claude, a French synthpop band in which Mau, half of the English duo Earthling, plays keyboards. When I wrote about your record, I said that you could both sides of a same coin, the yang would be Alvvays, more melodic and radiant, the yin would be Camp Claude ? How do you feel about this positive aspect in your music ? Is it deliberate ?
Molly : Instrumentally we do sound more optimistic than in our lyrics. We are drawn to cathartic moments and big chorus and hooks. The point is that you can put dark subject matter underneath those and sneak this in. It’s fine if people see our music as optimistic.
Alec : Yeah, I think there is a yon and a yang that exist in our music internally too and I think Molly articulated it. We always go back to the subversive power of pop and you can sneak some nasty dark stuff in a sugary exterior
I was talking about Earthling, but Molly’s voice reminds me of Alison Goldfrapp. What kind of link do you have with this scene that revolves around trip-hop ? Did it inspire you ?
Molly : Wow, I don’t even know what trip-hop is ! Do you ?
Alec : I think we have a fairly tenuous connection to trip-hop. I couldn’t articulate what it is but we do, you know, like that song Rocket by Goldfrapp. Is that trip-hop ? She has good big pop hooks, you know, we like that.
Dreams Tonite’s harmony and rhythm are one of this album’s highlights for me, I like its structure that I compare to stairs, progressively and almost casually evolving, but always regular, straight and metronomic. How do you write such a song that grows with each listening ?
Molly : We did put some melody and hooks that does unravel each time you listen to it.
Alec : When we write we try to get the “purest” document, song possible. Basically the song shows its complexity overtime.
There are impossibly catchy vocals and a good dose of reverb on Not My Baby, which is in phase with a certain trend on the actual scene. Between following trends and getting away from them just to stay different, how do you strike a balance ?
Alec : We keep ourselves aware of trends only to know what to avoid. We don’t mind being anachronistic and not fitting to the contemporary esthetic. We considered ourselves “retro-fetishist” fans of the 60’s and the 70’s . The only rule we have when we compose is to “deserve” the song we are working on, trying to make the best document possible, without really caring about sounding like anything else.
Another high of the record, In Undertow, features a synth line which comes back in the second half of the track et makes me think about Eels’ Beautiful Freak. On this record, Mark Oliver Everett explained that he plugged his synths in guitar amps to get more shaky sounds. Did he influence you and did you, as he did, resort to technical innovations as a means to stand out of the crowd ?
Alec : We learned to “re-amp” on this album. We’re prone to stick stuff on the wall and see if they stick or not. You never really know if something is gonna work or not until you try it. We tried to push our technical prowess on this record, sometime we get caught up into it. Sometime it actually transport us toward a place where it is better than it was before. We don’t know much of Eels.
The visual match to your tracks is always carefully crafted, and a video like In Undertow’s is cheap and psychedelic at the same time. It also has a very Lynchian tone to it which is also present in your music. This track could have been used to match a scene in the Big Bang Bar in Twin Peaks’ last season, in which one can find the dreamlike quality of Julee Cruise or Chromatics’ work. This series is especially echoing our webzine, as we just released a compilation comprised of over 200 artists who composed an original track inspired by Twin Peaks. What do you know of this series ? Could it have inspired you in one way or another ?
Alec : When we first moved to Toronto, Molly, Kerri and I, we had no furniture, and basically just sat on the floor watching some episodes of Twin Peaks. Twin Peaks is all about the surface/the esthetics, there is no plot to think of : it’s a very exciting thing to dive into. We would feel terribly pretentious to consider ourselves lynchian in any respect but we certainly appreciate being compared to it. I really loved the episode where David Lynch coaches Louis C.K. in the season 3, to turn him into the next David Letterman.
We fancy Low-frequency ensemble, our pitch , that what we liked about Kerri ensemble, it gives the band a specific tone
To end this interview with zero originality, how can you carry on surprising your fanbase with the next album ? Are these questions you frequently ask yourself or do you have a more laid-back and spontaneous attitude towards music ?
Alec : We value surprises. We try to write strong songs, and probably a lot of people were surprise that we came up with an album full of pop songs.
Molly : We always are finding new ways to elevate a song. If we can keep or sound intact but still feel like innovators in our own basement. No one can really be original in music at this time but we try to be inventive. The ultimate hope is that anyome get the chills from listening to our song. We are total thrills junky.
Thanks to Molly Rankin and Alec O’Hanley for their patience. Thanks to Ingrid Viple for asking our questions to the band and helping with the transcription and translation.
Interviews - 08.10.2017 par
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