C’est souvent la même chose lorsqu’il est question d’ambient dépouillée et granuleuse. Les déstructurations soniques forment des entrelacs sur lesquels nappes synthétiques et souffles sous-jacents se disputent l’attention de l’auditeur.

Pour autant, lorsqu’elles sont conçues avec autant de labeur et de sincérité, ces déstructurations, à défaut d’être foncièrement surprenantes, procurent généralement d’agréables sensations. Dédié à Ray Bradbury, le successeur du très réussi Her Name In A Language Of Stars paru il y a deux ans propose ainsi un délicat voyage où l’étrangeté se mêle à une contemplation toute naturelle (Sunflower Wildernesses).

Après des passages au sein des écuries Preserved Sound ou 1631 Recordings, l’Ukrainien qui avait déjà accouché de l’EP For au mois de mars 2017 voit ce disque défendu par Hidden Vibes, label basé à Kiev. Endless Melancholy joue avec des soufflements qui peuvent être naturels ou instrumentaux, parfois agrémentés de quelques ponctuations au piano. L’ensemble est délicat et gracieux. Profond. Il accompagnera aussi bien les distraits farnientes que les écoutes attentives.

Ce type de disque évolue dans un registre devenu courant, ce qui n’en fait certes pas un bien rare. Son écoute n’en est pas pour autant anecdotique et nous ne pouvons que remercier les artistes qui, tel Oleksiy Sakevych, croient en la nécessité d’incessamment expérimenter, agencer et recréer des sons.