Le streaming du jour #1666 : National Screen Service - ’Hotels Of The New Wave’
Bassiste du sextet noise-rock de Leicester Prolapse depuis sa création en 1993 jusqu’à sa mise en sommeil discographique six ans plus tard, Michael Harrison s’était fait particulièrement discret depuis le début du siècle.
S’il est sorti de se réserve en 2014 avec la publication de l’EP Feathering sous l’alias National Screen Service, le Britannique propose aujourd’hui son premier long-format sous ce même pseudonyme. La première aventure solitaire de Michael Harrison le voit néanmoins collaborer avec quelques proches qui apportent une diversité bienvenue aux variations brumeuses qu’il fait apparaître sur Hotels Of The New Wave.
Les parties de guitares assurées aussi bien par Örn Ingi Ágústsson, Michael Donaldson, Tony Fisher et Patrick Marsden, lesquels apparaissent chacun sur une poignée de titres au maximum, et le violon étiré de Hildur Ársælsdóttir confèrent un caractère onirique encore plus perceptible au milieu des odyssées planantes du Britannique.
A l’instar de Claudia (Spring), guitares et basses cohabitent, et les suites d’accords peuvent aussi bien être parfaitement distinctes qu’étouffées par de forts effets de réverbération. Le mélange est déroutant, trop mélodieux pour être classifié sans réserve dans le shoegaze, mais bien trop vaporeux pour que cette tentation puisse être ignorée.
Au fond, peu importe le style auquel appartient Hotels Of The New Wave. Pour clore le débat et se concentrer sur l’essentiel, arrêtons-nous sur le dronegaze, et évoquons un lien avec certaines des constructions de Nadja ou Aidan Baker. Mais les étiquettes, ce n’est pas nouveau, ont tendance à enfermer plutôt qu’à élargir le champ des possibles.
Et c’est précisément de cela qu’il est question sur ce disque. Les ondulations électriques ressemblent aux frémissements des vagues lorsque le soleil tente de résister à l’émergence de la nuit et que seuls quelques reflets permettent de maintenir une luminosité minimale. Ce spectacle se contemple avec une certaine distance. On sait précisément que l’on ne va pas entrer en scène, le contact avec cette eau glaciale serait trop désagréable. Malgré cette opacité naissante, la tentation de se mêler aux éléments et de devenir acteur de ce tableau est réelle tant celui-ci est stimulant. Et beau. Hotels Of The New Wave ne dit pas autre chose de la vie. Le syndrome de Stendhal n’est jamais très loin, et il convient de se retenir pour ne pas céder à nos pulsions les plus auto-destructrices.
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