Le streaming du jour #1529 : Almeeva - ’Unset EP’
Membre actif des projets Kid North, Dawnshape, Painting By Numbers ou Radius System, Gregory Hoepffner nous offre régulièrement de somptueuses récréations contemplatives à la tête de son projet solo Almeeva.
Insaisissable, le Parisien refuse depuis longtemps le surplace. Cela justifie probablement cette tendance à multiplier les projets, mais aussi celle de rompre les habitudes dès lors qu’elles tendent à s’ancrer. Ainsi, après le minimalisme sec et technoïde d’un premier EP qui nous charmait déjà en 2011 confirmé par un second court-format l’année suivante, Gregory Hoepffner empruntait un virage electro-pop sur l’EP Anamorphic en 2014 et accentuait cette tendance l’an passé sur Oblite EP.
De nouveau, c’est la forme d’un maxi qu’emprunte la nouvelle production d’Almeeva. Dès l’introduction de Clense, le Parisien reprend les choses là où Oblite les avait laissées. En effet, un post-dubstep est perceptible dès la rythmique étouffée qui ouvre le morceau et sur laquelle se greffe rapidement une ligne synthétique principale névrotique rappelant l’electronica du Caribou de Swim. Peu avant la moitié du titre, celui-ci évolue vers un registre encore plus labyrinthique mêlant souffles, réverbérations et percussions tribales.
Comme toujours, Gregory Hoepffner part de territoires familiers pour nous entraîner vers le précipice et la surprise. A la manière de Burial, la voix masculine mêlant désillusion et mélancolie sans pour autant verser dans le pessimisme de Some Revelation s’installe sur une instru plus aérienne. Décidément plus ténébreux au cœur de cet EP de 23 minutes, Almeeva propose ainsi une électronica plus dense sur Thames et une ambient dronesque aux effets cristallins sur Arches.
Il conclut enfin Unset de manière étonnante, sans jamais considérer les qu’en dira-t-on et se moquant éperdument de ce que pourront penser les brigades du bon goût avec What Is Love, reprise du hit de Haddaway, dans une version mêlant une once de sonorités cheap à une trame électronica forcément plus profonde que l’originale. Le Français s’offre ainsi une nouvelle reprise marquante après celle du There Is A Light des Smiths sur Oblite EP ou le Tonight, Tonight, Tonight de Genesis paru sur notre compilation Clashes. Il nous propose surtout un nouveau court-format passionnant sur lequel, à mi-chemin entre électronica et post-dubstep, il crée des ambiances dansantes jamais décérébrées et toujours sincères.
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