Cinéphile avertie, Emilie Plaitin a bon goût dans tous les domaines culturels et voue ainsi un culte aux univers d’auteurs tels que Charles Bukowski et Bret Easton Ellis, sans occulter les réalisateurs Alfred Hitchcock et David Lynch.

C’est d’ailleurs à l’hôtel de Twin Peaks qu’est dédié le titre initial de cet EP composé de deux titres, le premier de la discographie de la Belge qui n’avait pas eu besoin de produire un quelconque matériel original pour être invitée à l’affiche de différents festivals tels que les Trois Baudets ou Les Francofolies de Spa.

C’est qu’Emilie Plaitin possède cet atout indéfinissable qui lui permet de prendre de la hauteur par rapport au reste de la mêlée des chanteuses francophones. A l’écoute de ces deux titres, l’électro-pop mâtinée de basses rondes, de claviers suspendant le temps et d’une batterie martiale déroulant à l’unisson un spleen rageur ferait presque de l’artiste le pendant féminin de Benjamin Biolay.

Une similitude renforcée par un phrasé appliqué où se mêlent nonchalance, gravité et attrait pour certaines tournures bien senties, mais aussi par un caractère et un charisme que l’on devine à la simple écoute de cette paire de compositions hypnotiques.

Deux titres, c’est donc ce qu’il aura fallu à Emilie Plaitin pour s’affirmer comme l’une des artistes à suivre au sein d’un paysage pop francophone qui regorge finalement de joyaux dès lors que l’on prend le temps de s’aventurer au-delà des sentiers les plus exposés.