Le streaming du jour #1547 : aitänna77 - ’Any Place But Here’
aitänna77 fait partie de ces artistes dont la créativité passe par un refus du surplace. Quitte à être radical. Ainsi le producteur ne se lasse-t-il pas de se remettre en question à chaque sortie discographique, passant volontiers de la folktronica initiale à des circonvolutions ambient voire abstract hip-hop.
Si l’Espagnol aime varier les plaisirs concernant les registres musicaux qu’il arpente, il est également volage dans son rapport aux labels. Aussi, Any Place But Here pourrait faire figure d’exception dans la discographie de son auteur puisque, après l’EP Dried Flowers, aitänna77 signe une deuxième sortie consécutive pour la même maison de disque, en l’occurrence Dusted Wax Kingdom.
Tout sauf une habitude pour celui qui depuis ses débuts en 2005 a signé, outre ses douze EPs, la bagatelle de cinq LPs pour autant de labels. Cette instabilité trouve également un versant sur la construction même des titres qui viennent composer Any Place But Here.
En effet, à l’abstract relativement épuré et aux boucles répétitives mais non moins captivantes (This Year, Next Year, Sometime) répondent des titres aux sonorités tribales pas si éloignés de l’univers de Man Mantis (3 a.m.), sans occulter des morceaux à l’esprit menaçant (Harvest of Shame) ni les délicieux intermèdes à la Boards of Canada tels Educational Archive II (Take Something) ou (Feel Like) Crying dont la déstructuration des synthés et des samples vocaux rappelle clairement l’univers de Geogaddi.
Usant volontiers de textures granuleuses cinématiques (X-Ray Film) sans néanmoins en faire une généralité, aitänna77 n’applique aucune recette et maintient une cohérence d’ensemble assez jouissive. Les dix-neuf morceaux sont très courts et s’étirent sur seulement 31 minutes, si bien que la répétition des thèmes, au sein de chacun des titres, est une nécessité pour éviter tout éparpillement démesuré.
L’artiste basé à Castellón De La Plana aime donc emprunter les sens interdits, mais il le fait de manière suffisamment habile pour que la mixture proposée soit accessible à tous les amateurs d’abstract et de trip-hop.
- Sulfure Session #1 : Aidan Baker (Canada) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Sulfure Session #2 : The Eye of Time (France) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Aidan Baker + The Eye of Time (concert IRM / Dcalc - intro du Sulfure Festival) - Le Vent Se Lève (Paris)
- Robin Guthrie - Astoria EP
- Maxence Cyrin - Passenger
- Le Crapaud et La Morue - La Roupette
- Nappy Nina & Swarvy - Out the Park
- Greg Cypher - Hello, I Must Be Going
- Hugo Monster feat. Paavo (prod. LMT. Break) - Checks In The Mail
- Bruno Duplant - du silence des anges
- Roland Dahinden performed by Gareth Davis - Theatre Of The Mind
- Hochzeitskapelle - We Dance
- Adrian Younge - Linear Labs : São Paulo
- Tarwater - Nuts of Ay
- Le Crapaud et La Morue - Sur le Ciel EP
- IRM Expr6ss #14 - ces disques de l’automne qu’on n’a même pas glissés dans l’agenda tellement on s’en foutait : Primal Scream ; Caribou ; Tyler, The Creator ; Amyl and the Sniffers ; Flying Lotus ; The Voidz
- Laura Marling - Patterns in Repeat
- Painkiller - Samsara