Alors que depuis ses débuts, et de manière presque métronomique, Ratatat avait pris l’habitude de livrer un opus tous les deux ans, Magnifique se sera fait désirer. La dernière livraison du duo new-yorkais est en effet partagée cinq ans après son prédécesseur LP4.

Ce temps n’a pas été mis à profit par Mike Stroud et Evan Mast pour entamer une quelconque mue artistique. Aussi, Magnifique réemploie certains des gimmicks chers au groupe et, dans la lignée de LP3 et LP4, les guitares et synthés sont omniprésents tandis que les compositions à tiroirs prennent une forme labyrinthique.

Si les musiciens abusent parfois de la saturation, flirtant parfois avec l’auto-caricature, force est de constater que ces effets ne confèrent pas pour autant un caractère répétitif à cet opus homogène. Entre les perles les plus immédiates (Cream On Chrome, Abrasive, ou Nightclub Amnesia) se cachent ainsi des hymnes psychédéliques urbains oscillant entre abstract hip-hop (Countach) et électro tribale (Cold Fingers).

Malgré ses quatorze titres, Magnifique n’est nullement le lieu d’un remplissage quelconque et, malgré un aspect légèrement emphatique et dénué de toute modestie, porte finalement bien son nom.

En somme, le cinquième opus de Ratatat n’est pas le plus indispensable, loin s’en faut, mais il constituera néanmoins un très agréable compagnon de route estival.