Autant le dire d’emblée, à la sortie de White Flight en 2007 et à entendre ces pop songs bancales à la production lo-fi et aux claviers colorés dont le psychédélisme extravagant n’aurait pas détonné du côté d’Of Montreal, on n’imaginait pas forcément l’ami Justin Roelofs (photo), ex emo kid au sein de The Anniversary, s’accoquinant avec le duo Ratatat, adepte quant à lui des envolées électro-rock les plus géométriques et abstraites.
Et pourtant, plus d’un point commun entre les deux formations partageant un goût immodéré pour le maximalisme, le son analogique, les rythmiques hip-hop et autres musiques tribales ou "altermondialistes", au point qu’on retrouve aujourd’hui le natif du Kansas en plein trip péruvien, peyotl et toge d’illuminé à l’appui à la façon d’un disciple défroqué du Polyphonic Spree, et les deux new-yorkais avec un quatrième opus particulièrement impressionnant dont la cover affiche sur fond noir d’ébène une chorale de perruches blanches.
Entretemps, la rencontre aura eu lieu fin 2007 aux Old Soul Studios dans les Catskills sous l’impulsion de Roelofs, ces mêmes studios où Evan Mast et Mike Stroud allaient donner naissance dans la foulée à la trentaine de démos qui serviraient de matériel à leurs deux derniers opus en date LP3 et LP4, pour enregistrer ensemble une majeure partie des morceaux du deuxième album de White Flight. Le label Range Life Records, déjà responsable de la parution à grande échelle du premier effort de Roelofs, devait se charger du reste et distribuer ce White Ark, un projet finalement tombé à l’eau après que notre aventurier hippie se soit mystérieusement évanoui dans les tréfonds de la jungle sud-américaine.
Mais c’est alors que l’on pensait devoir se contenter de la version non mastérisée apparue sur le web l’an dernier que la bonne nouvelle est tombée : le bonhomme est de retour, plus allumé que jamais à en juger par son myspace mais bel et bien là pour superviser la finition de ce concentré de grand tout et n’importe quoi à tendance onirico-tropicaliste pour ne pas dire mystico-hallucinatoire, qui devrait donc voir la lumière d’ici la fin de l’année.
Et puisque l’heure est à la mise en bouche de rigueur, les auteurs de Wildcat - et d’un certain Shempi, mais toute ressemblance avec un titre de news serait purement fortuite - et leur prophète à la crinière dorée ne pouvaient nous offrir autre chose qu’une Panther :
Un premier single d’ores et déjà disponible du côté de Range Life Records qui propose par ailleurs à l’écoute quelques extraits et remixes de l’album précédent pour ceux qui découvriraient, à commencer par ce renversant Pastora Divine :