Le quintet d’Oslo a de solides références. Lorsqu’il revendique celles d’Elliott Smith, Yo La Tengo, Sparklehorse, The Flaming Lips, Radiohead ou Sufjan Stevens, cette assertion devient incontestable. De tous ces artistes prestigieux, Ludvig Moon parvient à faire une forme de synthèse parfaite.

Il y aura bien, ici ou là, un accord, une rythmique ou une intonation vocale qui évoqueront l’un des pionniers précités. Pour autant, au petit jeu des comparaisons, il serait bien difficile d’en extraire un du lot.

Les Norvégiens ne proposent pas quelque chose de fondamentalement différent. Sans disposer de l’information, il serait ainsi difficile de déterminer si cet EP initial est sorti en 1994 ou fin 2014, comme c’est le cas. Ce caractère intemporel atteint probablement son sommet sur un Anywhere/Anything qui reprend quelques gimmicks chers à Elliott Smith ou plus encore sur un Swim Dream à mi-chemin entre le versant le plus accessible des Flaming Lips et le plus tourmenté de Bon Iver.

Cet EP éponyme à peine digéré, nous sommes déjà curieux de voir comment les Osloïtes parviendront à reproduire sur long format cette brillante synthèse d’influences des plus recommandables.