Durant l’année qui a suivi la parution de l’excellent We Are Empty,, Anthony Do Khac n’a probablement pas chômé, en témoigne la sortie d’un nouvel opus intitulé Between.

S’il est évident que la musique de S.H.I.Z.U.K.A., basée sur des ambiances sombres et déconstruites, ne s’imposera jamais entre les écoutilles du plus grand nombre, on ne pourra que regretter le fait que, même au sein des cercles d’initiés, la sortie de Between ne suscite pas l’attention et l’intérêt qu’elle mérite.

Le disque a pourtant tout pour plaire aux fans d’électro sombre lorgnant tantôt sur une forme clinique de techno, tantôt sur une IDM quasi-névrotique, à commencer par ceux qui ont apprécié son prédécesseur We Are Empty. Sur Between, S.H.I.Z.U.K.A. repousse encore les limites des ambiances dérangeantes mises en place.

Anthony Do Khac puise dans une palette de plus en plus étoffée les différents éléments qui lui permettent d’alimenter ses compositions à tiroirs. A ce titre, on ne pourra qu’être admiratif, par exemple, du malaise abyssal engendré par Obake. Plus S.H.I.Z.U.K.A. avance dans sa discographie, plus il est difficile et désuet d’user de quelconques comparaisons. Le Messin s’éloigne de plus en plus des sentiers balisés et se constitue un chemin tout à fait personnel.

Le recours à des phases plus ambiantes d’IDM n’est utilisé que pour user du crescendo narratif et renforcer le sentiment oppressant de gêne inhérent à la plupart des quinze compositions qui forment ce disque. S’il n’était pas instrumental, on imagine assez aisément que le champ lexical des paroles de Between tournerait autour des notions de folie et de troubles mentaux. Quoi qu’il en soit, même en l’état, la santé psychique de l’auditeur est ici mise à rude épreuve et il n’est pas impossible qu’à l’instar de sa pochette, ce disque réussisse à lui faire tourner la tête.