Hype, c’est un groupe parisien, composé de Mike au chant et à la guitare, de Thom à la guitare et aux choeurs, de Dim à la basse et de Jay à la batterie qui existe depuis 2004.

Leur musique est distribuée gratuitement via Jamendo (license Creative Commons). Ce qui fait que vous pouvez télécharger ce EP ici :

http://www.jamendo.com/fr/album/1289/

Mais ce serait dommage, car un des atouts de ce disque, c’est son artwork (oui, je sais, c’est pas beau les anglicismes) très réussi.

Et la musique alors ?

Bon. Le premier morceau est très bon. Efficace, avec une voix bien posée, façon Michael Stipe, par dessus. Pop rock sans concessions ni ambition démesurée, à l’américaine, simple et agréable à l’écoute... mais je rejoindrai sur ce point un des lecteurs de Jamendo, c’est "convenu mais pas mal". Ha, mais, se dira le lecteur étonné de tant de sécheresse, pourquoi pas mal seulement, alors que Lloyd se vautre dans les phrases dithyrambiques habituellement ?

Parce que j’ai le sentiment que ce disque n’est pas totalement pour moi, voilà. Il y a un petit quelque chose qui me gêne. Et ce petit quelque chose est dans la voix. Car dès le deuxième titre, "My Innocence", un manque évident de sobriété me fait sauter au plafond : ce n’est plus R.E.M. que j’entends comme référence, mais des groupes "rock américain" beaucoup moins agréables à l’oreille. Arg, pourquoi vouloir sonner comme du Live, mon dieu ? Ce titre fait très lourdingue, il faut l’avouer, et contraste avec le très bon premier.

Heureusement que le groupe rattrape la donne avec un excellent "(scream)" tendu et lyrique, même si, encore une fois, en faire un chouïa moins au niveau vocal n’aurait pas nui à l’ensemble. Mais, n’empêche, c’est un titre que j’aime beaucoup, surtout dans les fulgurances un peu trash de la fin. Alors je me sens un poil rassuré sur le coup. "Anybody Here" est ensuite une ballade à l’américaine typique avec acoustique légère et chant posé, au refrain héroïque, qui pourrait se tailler un beau succès sur une college radio... Le disque se termine sur la même veine avec "Get there" finalement un peu pataud et attendu, et un beau final sous la forme de "Spirits Above", jolie ballade acoustique faisant echo à "Anybody Here". Finalement, ce sont ces titres plus acoustiques sur lesquels la voix de Mike passe le mieux, sorte de mutant étrange entre Michael Stipe et Peter Gabriel période seventies.

Ceci dit, amis lecteurs, attention, il y a quand même là derrière une forte tentation de faire dans le heavy rock à l’américaine... méfiance donc pour ceux dont les oreilles sont allergiques aux hululements romantiques et aux "American Guitars" que chantait si bien Luke Haines. S’il s’était agi d’un disque commercial, la critique eût été un peu plus rêche. Mais là, amis rockeurs qui, au fond, ne pouvez résister de temps à autres à une petite dose de rock mainstream, surtout quand il est offert, comme dans notre cas, l’indulgence est de mise. Avec encore un peu d’expérience, et en se démarquant un peu de leurs influences américaines, Hype pourrait bien un jour produire de très bons titres.