Charlotte Gainsbourg - 5:55
Quand Charlotte Gainsbourg se décide finalement à suivre les traces de son illustre paternel sans les suivre vraiment, elle ne fait pas les choses à moitié. Pour preuve ce 5:55, classique instantané d’électro-pop orchestrale renouvelant l’amitié franco-anglaise de la plus belle des manières.
1. 5 :55
2. AF607105
3. The Operation
4. Tel que tu es
5. The Songs That We Sing
6. Beauty Mark
7. Little Monsters
8. Jamais
9. Night-Time Intermission
10. Everything I Cannot See
11. Morning Song
On savait Charlotte Gainsbourg passionnée de musique anglo-saxonne, comme son compagnon Yvan Attal dont les deux films la mettant en scène avaient donné lieu à une paire de bandes originales en forme de compilations au goût très sûr (de Radiohead aux Clash, du Velvet Underground à Sparklehorse).
Dans "Ma femme est une actrice", on pouvait même entendre un Badly Drawn Boy tout juste révélé au "grand public", et deux ans plus tard la fille de Serge Gainsbourg cédait une première fois depuis les duos familiaux de son enfance à l’appel de la musique, en venant participer aux choeurs sur la chanson Using Our Feet pour le deuxième album de l’Anglais, Have You Fed The Fish ? . Mais depuis lors, à quelques exceptions près (notamment la jolie reprise avec Etienne Daho de la chanson If signée Ginger Ale), pas de suite jusqu’ici.
Il fallait sans doute encore du temps à Charlotte pour se libérer d’un héritage paternel qu’on imagine sans mal source de complexes, surtout quand de plus en plus d’artistes même anglo-saxons, de Beth Gibbons à Beck, citent comme référence majeure le compositeur et songwriter d’ Histoire de Melody Nelson .
Pourtant, à l’écoute de 5:55 , on est très vite rassuré. Si les bons génies de Air (rencontrés à un concert de Radiohead en 2004, tiens tiens), à qui l’on doit la réalisation musicale de la totalité d’un album en forme de petit frère de leur génial Talkie Walkie (et produit comme celui-ci par Nigel Godrich, homme de l’ombre justement de... Radiohead) n’ont pas oublié les lignes de basse de Gainsbourg père, il s’agira de l’unique patronage évident de ce dernier, Charlotte apparaissant ici totalement émancipée.
Voix douce et profonde, léger accent cockney, elle chante à 90% en anglais sur des mélodies où l’on reconnaît sans mal la patte des deux co-auteurs de ses chansons, Jarvis Cocker (Pulp) et Neil Hannon (The Divine Comedy, dont l’album Regeneration avait été produit en 2001 par... Nigel Godrich - la boucle est bouclée), figures cultes de la pop orchestrale anglaise. Du lumineux single The Songs That We Sing au sublime Everything I Cannot See, sommet épique et habité, en passant par le magnifique Beauty Mark, dans la droite lignée des chansons du Absent Friends d’Hannon, ou un Night-Time Intermission convoquant le meilleur de Lali Puna, Charlotte se met à nu et se chante telle qu’elle est, chante ses doutes, ses certitudes, ses envies ou encore son amour pour l’homme de sa vie. Sans temps mort, en avançant, ne jetant un regard vers le passé que le temps d’un Morning Song en forme de déclaration d’amour à peine voilée à son père trop tôt disparu.
On est happé, ébloui, touché, revigoré par cet album qui pourrait être le nôtre et dans lequel Charlotte nous invite chaleureusement à entrer un peu dans sa vie, avec l’impression de proximité que l’on aurait à partager son petit-déjeuner, en ami. Pour tout ça on lui dit merci, en lui souhaitant d’avoir pris suffisamment de plaisir à l’expérience pour très vite avoir envie de la renouveler, comme une évidence.
L’overd00’s du Forum Indie Rock ici retranscrite par la rédaction est le fruit de deux mois passés par nos membres à dresser le bilan de la décennie qui vient de s’achever. Tout au long des semaines à venir, nous allons vous faire replonger dans le meilleur des années 2000, 11 articles qui viendront fleurir la Une du Mag, résultat d’une élection (...)
Visiblement, les deux années ayant suivi la sortie d’IRM n’ont pas été de tout repos pour Charlotte Gainsbourg. Déjà reporté deux fois, le projet d’immortaliser sa récente tournée voit finalement le jour puisqu’une quarantaine de minutes de concert est disponible depuis ce matin sur un DVD accompagnant le magazine Le Courrier International. Pour ceux (...)
Tout a déjà été dit ou presque sur ce Rest avec lequel Charlotte Gainsbourg prend soin de ne pas somnoler. Parfois, il convient pourtant de prendre son temps - deux mois constituant désormais une éternité - pour appréhender une oeuvre, particulièrement lorsque celle-ci est amenée à (...)
- Sulfure Session #1 : Aidan Baker (Canada) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Sulfure Session #2 : The Eye of Time (France) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Aidan Baker + The Eye of Time (concert IRM / Dcalc - intro du Sulfure Festival) - Le Vent Se Lève (Paris)
- Robin Guthrie - Astoria EP
- Maxence Cyrin - Passenger
- Le Crapaud et La Morue - La Roupette
- Nappy Nina & Swarvy - Out the Park
- Greg Cypher - Hello, I Must Be Going
- Hugo Monster feat. Paavo (prod. LMT. Break) - Checks In The Mail
- Bruno Duplant - du silence des anges
- Roland Dahinden performed by Gareth Davis - Theatre Of The Mind
- Hochzeitskapelle - We Dance
- Adrian Younge - Linear Labs : São Paulo
- Tarwater - Nuts of Ay
- Le Crapaud et La Morue - Sur le Ciel EP
- IRM Expr6ss #14 - ces disques de l’automne qu’on n’a même pas glissés dans l’agenda tellement on s’en foutait : Primal Scream ; Caribou ; Tyler, The Creator ; Amyl and the Sniffers ; Flying Lotus ; The Voidz
- Laura Marling - Patterns in Repeat
- Painkiller - Samsara