Lloyd Cole - New Morning (Paris)
le 13/10/2006
Lloyd Cole - New Morning (Paris)
Ce vendredi soir là, j’avais rendez-vous avec celui qui agrémentait les classeurs et agendas d’une de mes meilleures amies de lycée. Ce n’est pourtant pas mon genre d’empiéter sur la chasse gardée d’une copine, mais l’occasion était trop belle, alors pourquoi me serais-je privée ?
C’est donc dans la petite salle du New Morning que Lloyd Cole m’avait invitée avec quelques personnes (500 tout au plus) pour nous présenter les titres de son nouvel album fraîchement sorti. J’avoue même qu’en allant à ce concert je n’avais pas encore eu le temps de découvrir cet Antidepressant sur platine.
La première constatation quand je rentre dans la salle est que, surprise, le concert est assis, et le monsieur ponctuel. 21 heures était annoncé sur le billet, j’arrive à 21 h 05 et il est déjà sur scène, bidouillant quelques sons sur son ordinateur, avant d’être rejoint quelques minutes plus tard par Neil Clark (ex-Commotions) qui le soutiendra à la guitare tout au long du concert.
En guise d’entrée, il nous propose deux chansons issues de Love Story , et ce n’est pas pour me déplaire étant donnée l’affection particulière que j’ai envers cet album. Traffic ouvrira donc la soirée, Lloyd Cole à la guitare acoustique et son compère à l’électrique, et sera suivie par Like Lovers Do, dans une version toute aussi épurée que la précédente et le reste du concert. Le public semble ravi et applaudit dès qu’il reconnaît les premières notes des chansons.
Comme plat de résistance nous avons droit à une bonne partie du répertoire d’ Antidepressant , et les nouvelles compos, à l’instar de Woman In A Bar, How Wrong Can You Be ? ou Travelling Light, s’inscrivent dans la parfaite continuation des derniers albums du dandy anglais, tout en douceur et mélancolie.
Durant le concert, Lloyd Cole n’est pas très bavard, s’amuse par moments avec le public, mais reste très concentré (inspiré ?) sur sa musique. Il s’interrogera par ailleurs sur l’anormalité de la chaleur qui règnait dans la salle, moiteur qui se traduira par quelques dérapés sur le manche de la part de Neil Clark, et par la chemise archi trempée de notre hôte.
Pour le dessert, il ne pouvait nous proposer autre chose qu’Are You Ready To Be Heartbroken ? où aux guitares s’ajouteront des rythmes synthétiques produits par l’ordinateur. Le public composé pour la majeure partie de trentenaires et quadra exulte littéralement, et continuera à communiquer sa joie lorsque résonnera Jenny Said. Un peu plus tard, il fredonnera timidement les ’lalalala’ de Music In A Foreign Language. Un faux départ et une unique chanson en guise de rappel, le concert aura duré un peu plus d’une heure et quart.
Ce fût un instant agréable mais bizarre, déjà il y avait cette configuration assise que je n’apprécie pas trop, même si comme l’ensemble des retardataires j’ai assisté au concert debout, il y aussi cette chaleur limite supportable, mais surtout il y avait cette rencontre, la première, avec cet homme à la tête de poupon sur laquelle j’avais posé tant de fois mon regard pendant les cours de maths, et dont la musique m’avait accompagnée durant mes années lycée, et après, forcément. Et ce soir il se tenait tout en humilité et retenue si près de moi. C’était un peu étrange, ce mélange de musique attachante et apaisante et ces souvenirs lointains mais néanmoins intacts. Sentiment agréable mais bizarre donc, et sûrement plus mélancolique que je n’oserai jamais l’avouer.
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