Le streaming du jour #227 : Big Pauper - ’Broke As Me (Tom Waits Beat Tape)’
D’un côté Tom Waits, figure d’un blues déglingué revenue en forme olympique après 7 années de hiatus discographique avec Bad As Me le mois dernier, 17ème opus aussi lapidaire qu’inspiré qui balaie toute une tripotée d’atmosphères, de fables rocailleuses en ballades avinées entrecoupées de comptines jazzy, d’incantations tribales et autres hymnes rock’n’roll (en écoute ici).
De l’autre, Big Pauper, espoir montant du hip-hop instrumental révélé par des mixtapes de relectures de Beck et Radiohead sur le label Token Recluse (Controller 7, Brad Hamers...) en tant que Panzah Zandahz au milieu de la décennie passée, et auteur au printemps dernier chez Fake Four d’un Beyond My Means kaléidoscopique et virtuose à souhait, premier véritable album aux allures de Blockhead du côté obscur qui fusionnait dans un grand bain psychédélique un abstract hip-hop cinématique bourré de tripatouillages vintage et des expérimentations plus électriques et dissonantes (en écoute également).
Soit deux artistes singuliers et gourmands d’ambiances enfumées, originaires de la Côte Ouest américaine mais rien d’autre à priori n’aurait dû les rapprocher... si ce n’est l’admiration du second pour le premier et son projet un peu fou de remixer à coups de télescopages analogiques l’intégralité de Bad As Me en une quinzaine de jours à peine et avec les moyens du bord, mêlant au matériau d’origine quelques influences personnelles telles que des samples de films de gangsters japonais des années 60 et de la Nouvelle Vague tchèque de la même époque (Milos Forman et compagnie), un minimum d’instrumentation live et quelques références aux albums précédents de notre crooner rincé au bourbon.
Intitulé Broke As Me, le résultat est effectivement disloqué, délicieusement drogué, souvent sombre mais parfois plus funky et truculent, manipule avec audace un chant toujours présent quoique relégué au second plan, mais réussit surtout le petit exploit de respecter ou presque l’esprit cabossé de l’original tout en n’ayant absolument pas l’air d’un album de remixes :
- Sulfure Session #1 : Aidan Baker (Canada) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Sulfure Session #2 : The Eye of Time (France) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Aidan Baker + The Eye of Time (concert IRM / Dcalc - intro du Sulfure Festival) - Le Vent Se Lève (Paris)
- Accasari + July in January - All Journeys Are Entwined
- Simon Fisher Turner - Under The Arches
- Ellen Reid - Big Majestic
- How To Disappear Completely - Motionless Constant EP
- Ian Hawgood - The Shattered Light
- Ian Hawgood - Savage Modern Structures
- Li Yilei - NONAGE
- Jim Noir - 1 Big One (Surprise EP)
- Their Divine Nerve - Ars Moriendi
- Chris Weeks - Machinations EP
- Pour débattre de 2024 (3/3)
- Li Yilei - NONAGE
- Ellen Reid - Big Majestic
- Laurent Santi : "J’y passe une grosse partie de mon temps, j’y ai perdu pas mal d’argent, mais je crois bien que ça vaut le coup."
- 2024 à la loupe : 24 albums jazz/library music (+ bonus)