Braids - Native Speaker
Ça nous pend au nez. Bientôt on ne supportera peut-être même plus de les voir cités un peu partout. Alors avant de risquer l’overdose, profitons au maximum de la fraîcheur relative à la découverte de ce Native Speaker.
1. Lemonade
2. Plath Heart
3. Glass Deers
4. Native Speaker
5. Lammicken
6. Same Mum
7. Little Hand
Petit à petit ça monte. Il se murmure qu’un groupe de jeunes montréalais à peine echappés du lycée aurait sorti l’une des sensations du moment. Un album de dream pop expérimentale qui appelle à de multiples comparaisons. On entend d’ailleurs déjà les noms d’Animal Collective, Björk, The Radio Dept. ou Au Revoir Simone siffler dans nos oreilles.
Mais comment peut-il être encore possible de nos jours de conjuguer autant de belles références tout en obtenant quelque chose d’à la fois digeste et singulier ? Probablement en se démarquant de toute tentative de rapprochement justement. Il est à ce titre à souligner que Native Speaker est le fruit de neuf mois passés en studio, ça fait beaucoup ! De longues et successives semaines durant lesquelles la formation a peaufiné ses compositions, les a retravaillées dans tous les sens, apportant un peu de reverb’ par-ci, ou d’écho par-là, pour se rapprocher de l’idée-même que ces canadiens se sont faits de leur propre son.
En résulte un album passionnant et soigné, fait de boucles incessantes et de vocalises éclatantes traduisant des textes obscurs et angoissés. Raphaelle Standell-Preston possède un organe puissant, qu’elle utilise avec brio, capable des mêmes justesses dans des registres de douceur, de force ou même de rage. Le groupe s’essaye à diverses atmosphères, variant les artifices sur fond de drone et de rythmiques ensorcelées, tout en parvenant à homogénéiser l’ensemble. Le tout semble bouillonner littéralement, comme entretenu par un feu permanent, donnant parfois l’impression d’assister à un rite mystérieux animé par des mélodies tribales.
Et si Native Speaker interpelle dès ses premières notes, c’est en plein cœur d’album que le talent des quatre jeunes pousses dévoile son plus beau visage. Quand Glass Deers démontre toute l’étendue du potentiel vocal de notre chanteuse, c’est avec le morceau éponyme suivant que la minutie apportée aux arrangements révèle tout son éclat. Quant à Lammicken, ce morceau résume à lui-seul le bienfondé de la comparaison avec la géniale Islandaise. Avec toutes ces belles promesses, les attentes risquent d’être nombreuses autour de Braids. Prudence et patience semblent pourtant bien être les principaux pré-requis à conserver pour prendre soin de cette musique qui se plaît à s’étirer tout en longueur autant qu’elle a réclamé de persévérance auprès de ses protagonistes. L’exercice du deuxième album sera donc probablement plus difficile pour eux que pour n’importe qui d’autre. Mais ce premier opus a d’ores et déjà largement de quoi nous contenter un moment.
A l’heure de présenter le premier bilan annuel de l’un de nos rédacteurs, il y a de quoi se perdre devant l’étendue des possibilités et des richesses offertes par ce volet 2011 sur le point de se refermer. Quand on jette un œil à notre agenda CD de l’année, on aurait vraiment de quoi écrire une encyclopédie avec toute l’équipe d’Indie Rock Mag. De A à Z, (...)
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