Ce 4 novembre au Point Ephémère, finalement plutôt bien rempli pour un concert électro/jazz un samedi soir voire pratiquement complet (unique date en France oblige pour les Écossais), l’excellent Arms and Sleepers aka l’Américain Mirza Ramic seul aux manettes depuis maintenant une grosse demi-douzaine d’années, ouvrait les hostilités avec un vrai best-of de sa disco abstract/chillwave des derniers albums. Au programme, pas mal de Find the Right Place (dont les imparables It Was Us et Be This Way avec la piste vocale de Steffaloo, on aurait aimé qu’il fasse de même avec le merveilleux diptyque The Moon/Hollow Body Hold et le rap de Serengeti mais on ne peut pas tout avoir) et les piloérectiles Time Will Tell et Love is Everywhere extraits de Life Is Everywhere notamment, autant dire qu’on n’aurait pas choisi mieux.

Dommage toutefois pour le son très peu qualitatif du lieu qui a dû gâcher l’expérience aux néophytes ne connaissant pas suffisamment bien les morceaux pour se raccrocher aux lignes mélodiques et autres arrangements féériques étouffés par les basses et les beats.

S’ensuivit un show puissant à deux batteries du génial Hidden Orchestra en petit comité, malheureusement sans la pianiste et violoniste Poppy Ackroyd mais une autre fois qui sait. Quelques accalmies gazouillantes à l’image de Nightfall avec ses chants d’oiseaux, extrait du superbe dernier album To Dream is to Forget dont le trio a joué pas mal de morceaux (de Hammered dont les cascades acoustiques étaient malheureusement un peu faiblardes en volume en comparaison des batteries avant que Joe Acheson ne pousse les décibels de ses machines pour trouver le meilleur équilibre possible dans les conditions pas folichonnes de la salle, au presque drum’n’bass - sans basse - Broken, en passant par l’imparable crescendo de Skylarks), mais pour l’essentiel on était plutôt entre abstract et post-rock, loin du trip-hop jazzy attendu sans que ce ne soit un mal.

Tous les albums y sont passés y compris l’excellent EP Flight via son capiteux morceau-titre, et même des remixes de titres antérieurs. Quant aux deux batteurs récurrents de la formation de Glasgow, proprement impressionnants, ils se complétaient à merveille : Tim Lane plus rigide, métronomique et tout en puissance sur la droite de la scène, et Jamie Graham à gauche tout en groove et roulements virtuoses, dans une organisation rythmique absolument millimétrée et pourtant pleine de liberté.

Une belle soirée en somme, suivie pour nous d’échanges fort sympathiques au merch avec Mirza Ramic déjà croisé à Shanghai en 2016, Jamie Graham et bien sûr Joe Acheson, avec quelques mots de circonstance sur mon EP favori de l’année 2016, sans suite dans les cartons a-t-il malheureusement confirmé...