Avril 2024 - les albums de la rédaction
Electronica, jazz, ambient, folk, noise rock, hip-hop... une belle diversité au programme de cette sélection en 7 disques, pour un mois d’avril sur lequel on a eu bien du mal à se mettre d’accord dans l’équipe comme vous le constaterez aisément à la lecture de nos sélections individuelles en bas d’article. Une nouvelle preuve s’il était besoin (comme l’est également chaque mois notre agenda des sorties) de la vitalité jamais démentie des niches indépendantes et underground dans un contexte où l’alternative aux canons commerciaux, plus que jamais invisibilisée par le suivisme confortable et vénal des gros médias, apparaît particulièrement essentielle.
1. Kelpe - LP10
Elnorton : Peut-être moins démonstratif qu’à l’accoutumée, Kelpe privilégie sur ce LP10 les atmosphères, et je dois bien avouer que cela me correspond tout à fait puisque j’ai toujours été très sensible aux ambiances en matière d’electronica. Et puis, cette batterie en bonne et due forme, là où les beats digitaux sont quasi-exclusivement utilisés par tous ses acolytes, confère une dose suffisante de singularité pour se laisser embarquer par l’univers de Kel McKeown, à la fois délicat et rempli de savoureux télescopages électroniques.
Rabbit : "À la mesure de son titre minimaliste jusqu’à l’abstraction, le 10e long-format en 20 ans du Londonien Kel McKeown est un précis d’electronica ligne claire, sans chichis, qui voit le groove aux arythmies alambiquées du génial Fourth : The Golden Eagle et les harmonies ambient luxurieusement arrangées de Run With the Floating, Weightless Slowness laisser place à une forme d’ascétisme, repli sur des sonorités synthétiques presque trop homogènes et sur une dynamique privilégiant l’efficacité à la virtuosité, tandis que l’atmosphère s’installe, onirique jusque dans les rares moments d’emballement rythmique."
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Ben : Ignorant tout des travaux précédents de Kel McKeown, je découvre Kelpe par le truchement de sa dernière livraison. Si je suis d’accord avec Elnorton pour le bon point décerné à la vraie batterie, je reste cependant moins sensible aux compositions, sans doute trop en dehors de mon spectre musical habituel. Jamais désagréable (notamment un Dunderhead de très bonne facture), mais jamais transcendant non plus.
2. Second Seasons - Immense Heaven
Rabbit : "Plus encore que le très réussi R Def 1, c’est avec ce bien-nommé Immense Heaven que se révèle à nous cette année le mystérieux Second Seasons, projet d’un New-Yorkais inconnu au bataillon. L’album, entre deux instrus du même acabit quoique plus dynamiques et accrocheurs (p !nch, squiggles , B ECO) ou au contraire suffisamment downtempo et enivrants pour caresser l’amateur d’electronica dans le sens du poil (4j, mesh overlay), tente et réussit ce télescopage contre-nature d’IDM ultra-texturée et de pop aérienne sur lequel plus d’un musicien s’était cassé les dents ces dernières années à force d’emphase émotionnelle et de maximalisme tape-à-l’oeil, à commencer par feu Sophie. Une électro-pop d’un genre nouveau, débarrassée des excès ostentatoires et/ou saccharinés qui plombent souvent le genre aujourd’hui en particulier dans le microcosme grandiloquent et globalement indigeste de l’"hyperpop".
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Elnorton : Tout est dit par mon compère s’agissant des influences aussi ambitieuses que variées de ce disque. Pourtant, je suis resté interloqué au fil de l’écoute du premier morceau. Cette voix me semblait jouxter de manière permanente les limites de l’excès de lyrisme. Et puis, à l’image de cet album, la seconde partie du morceau permet de s’assurer que l’on a affaire, même si je n’aime pas ce terme, à un banger en puissance. La complexité des textures et des structures ne constitue pas une simple posture, mais le talent du producteur permet à celles-ci de s’inviter dans la boîte crânienne de l’auditeur jusqu’à le hanter dans le plus fascinant des sens du terme. A recommander aux amateurs d’IDM et de dream-pop. Et surtout de fusions électroniques intrigantes.
3. Bill Baird - Soundtrack
Rabbit : "Si la psyché-pop mi-acoustique mi-synthétique d’Astral Suitcase semble avoir suscité davantage d’intérêt, c’est bien avec ce Soundtrack que l’on retrouve le Bill Baird que l’on admire depuis maintenant plus de 15 ans, celui des méditations ambient du superbe Silence ! comme des grandes heures de son défunt projet Sunset. Ce nouvel opus manque quelque peu de ligne directrice par-delà son ambition de compiler divers morceaux considérés par l’Américain comme des mini bandes originales de films imaginaires doublées de références aux éléments et autres phénomènes naturels, mais qu’il s’agisse d’ambient ascensionnelle et luxurieusement arrangée ou de pop instrumentale au lyrisme désarmant, de nappes éthérées aux arrangements jazz évanescents ou de kosmische musik introspective au diapason de cette pochette très space rock, le résultat trouve rapidement dans un certain onirisme en cinémascope le soupçon de cohérence nécessaire pour pleinement apprécier ces compos toutes plus vibrantes et majestueuses les unes que les autres."
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Elnorton : Bill Baird a tout bon ce mois-ci. Non seulement il signe deux albums majestueux, mais en plus ceux-ci lorgnent vers les univers d’artistes que je tiens en haute estime. Ce Soundtrack fera penser au () de Sigur Rós par moments, bien qu’il brasse des univers bien plus larges, précisément décrits par Rabbit ci-dessus. Ma (légère) préférence, contrairement à mes collègues, se portera néanmoins vers cet Astral Suitcase dont les influences se situent entre les meilleures périodes de STRFKR (Future Past Life, donc) et Tame Impala (Lonerism, donc), deux plaisirs un petit peu coupables mais néanmoins parfaitement assumés de mon côté.
Ben : Le bon goût de l’artwork augurait un contenu au diapason. Le moins que l’on puisse dire est qu’il n’y a aucune tromperie sur la marchandise. Tour à tour majestueux (Water, Air (1)) ou mélancoliques (l’introductif Pyre, idéal pour accompagner la lecture du "Désert Solitaire" d’Edward Abbey), les morceaux de Soundtrack déploient une large palette d’émotions et de sensations. Et lorsque Bill Baird flirte avec la pop ou le néoclassique (le diptyque Invisible (1) & (2)), c’est avec autant de richesse que de qualité. Je rejoins Rabbit sur la relative hétérogénéité de l’ensemble, mais elle ne nuit pas, à mon sens, à l’écoute de ce projet au parfum nostalgique des bandes originales de films des années 70 façon Pink Floyd ou Popol Vuh.
4. B R A H J A - EEG Coherence
Rabbit : "Deux ans après le superbe Watermelancholia (cf. #47 ici), on retrouve Janice Lowe à la flûte et aux harmonies vocales sur un morceau mais pour le reste le line-up de ce nouvel album diverge entièrement de celui de l’opus précédent, avec Sam Shalabi croisé l’an dernier sur le side project Kadef à la guitare, Liam O’Neill à la batterie et un certain Morgan Moore à la basse. En parlant de Kadef et de son blues-jazz saharien, on en trouve d’ailleurs de belles réminiscences sur le tendu Apollo-gy tout en fingerpicking du désert mais pour le reste, retour à cette intensité plus feutrée et volontiers hantée (la palme au très psyché Medicine Woman Meets Father Sky) qui doit toujours pas mal au Ornette Coleman de la grande époque (NOOO, dont le crescendo rythmique se fait néanmoins assez martial) et flirte à son meilleur avec la densité mélangeuse de big band expé contemporain, tantôt lyrique ou dissonante, du Fire ! Orchestra (Jitters)."
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Le Crapaud : C’est dans un esprit de liberté totale que s’expriment ces musiciens autour de leur leader Devin Brahja Waldman (saxophone et clavier). Je pense exactement aux mêmes références que Rabbit en écoutant ce groupe : Ornette Coleman pour la réf historique, Fire ! Orchestra pour la comparaison actuelle. D’autant qu’à sa tête on trouve également un saxophoniste. Mais la formation sait trouver sa propre voie, par son psychédélisme multiculturel puisant tantôt dans un groove suintant rappelant les Doors ou Jimi Hendrix et le blues touareg, ou le free jazz scandinave... C’est notamment par la place qu’elle accorde à la guitare que la formation se démarque : fougueuse, saccadée, planante, palpitante, elle couvre un spectre important. Il y a par exemple le trépidant Apollo-gy, mené tambour battant, incitant autant à la danse qu’à la transe. Ce n’est certes pas incompatible. Mais la transe dans laquelle verse le groupe, notamment dans le morceau suivant, est beaucoup plus cérébrale. Avec une batterie qui ne s’engage jamais à proprement parler dans un “rythme”, mais plutôt dans un accompagnement percussif, la musique de cet EEG Coherence réchauffe par volutes. Elle swingue enfin, sur un Care qui sonne étonnamment comme un jazz traditionnel, mises à part quelques perturbations rythmiques incongrues et certaines salves de guitares venues du rock.
Ben : Que dire de plus que Rabbit et Le Crapaud à propos de cet album, sinon que ma préférence irait davantage à l’excellent morceau introductif ? S’il baisse en intensité ensuite, EEG Coherence reste un bon album de jazz contemporain avec ce qu’il faut d’originalité pour accrocher l’oreille aventureuse. On n’est pas loin d’un très grand disque sans pour autant l’atteindre. D’où une légère frustration au final. Ecoute tout de même hautement recommandée.
5. E - Living Waters
Rabbit : Après les deux immenses classiques noise rock en devenir que furent coup sur coup Negative Work et Complications, on pourrait d’abord céder à la relative déception en découvrant ce 4e long du trio composé de Thalia Zedek (Come, Uzi), Jason Sanford (Neptune) et désormais Ernie Kim qui remplace Gavin McCarthy de Karate derrière les fûts, avec une paire de compos moins acérées (dont l’étrange instrumental déstructuré Deep Swerve ou les 9 minutes d’un morceau-titre aux relents de psychédélisme guitar-héroïque). Mais voilà, sans le voir égaler tout à fait ses illustres prédécesseurs, les écoutes répétées font leur office et Living Waters, toujours parfaitement équilibré entre les voix et songwritings complémentaires de ses deux guitaristes (en alternance ou en duo), entre intensité rêche et lyrisme tourmenté, finit par s’imposer comme une nouvelle déflagration d’une belle densité, culminant sur son impeccable triplette d’ouverture, l’hypertendu Names Upon a List ou le Gain of Function final, menaçant et anxieux à souhait.
Le Crapaud : E (ce nom m’étonnera toujours !) joue un noise rock qu’on pourrait presque qualifier d’académique, s’il y avait une académie du larsen bien sûr. Mais un noise moins froid et moins désincarné que bon nombre de formations dans la même veine, même parmi les plus légendaires (comme Shellac dont on parlera bientôt pour d’autres raisons). Le chant du duo Zedek/Sanford, tout en étant rageur et menaçant, sait se faire attachant, ose l’émotion, la nuance, et touche par son incarnation sincère. Les riffs de guitare sont crachés sur un mode mineur. Mêmes les vrilles suraiguës flirtent avec la mélodie. Par ailleurs, l’apport de quelques notes de saxophone, jouées par le nouveau batteur Ernie Kim, est une bonne idée qui fait naviguer le trio dans les eaux troubles du free rock. Un Living Waters plein de bons riffs et de distorsions qui mérite qu’on y plonge les oreilles.
Elnorton : En écoutant l’album, je me suis d’abord dit que ce n’était absolument pas pour moi, la faute à des relents de prog-metal (vous pardonnerez, je vous en prie, l’approximation des étiquettes, le genre étant éloigné de mes terrains de prédilection), et puis, chemin faisant, j’y ai trouvé mon compte... Avec parcimonie (Clarion, notamment, est un vrai bon titre), tant je reste parfois allergique à la débauche d’effets voire à la voix. Mais il y a indubitablement quelque chose sur ce disque. Pas suffisant pour que je me prive de la facétie suivante : il n’y aura toujours qu’un seul E, et il s’appelle Mark Oliver Everett !
6. Seabuckthorn - this warm, this late
Rabbit : S’il est plutôt logique de retrouver Andy Cartwright sur le foisonnant label ambient londonien Quiet Details, qui semble décidément avoir l’ambition de cartographier à lui seul le meilleur de l’ambient actuelle à en juger par la teneur de ses quelques 17 références en à peine plus d’un an, on peut s’étonner que le guitariste ait choisi cette occasion pour renouer partiellement avec le fingerpicking de ses débuts chez Lost Tribe Sound. Qu’importe, d’autant que ce this warm, this late ne pouvait justement mieux rendre compte de l’ampleur du talent de l’Anglais, entre sérénades plus ou moins saturées à la Gustavo Santaolalla (Serre Long, Sage Word, More Time Than Not), folk primitiviste joliment déglinguée voire psyché aux entournures façon Mike Cooper (Rising With The Sun, The Shadow Self, Stones As Voices) et bien sûr en deuxième partie d’album le genre d’élégies aux cordes frottées, cinématographiques et crépusculaires, qui dominaient sur les opus précédents (Ley Line, Passes, Ceased To Be), entre autres morceaux un peu à l’intersection de tout ça (Serre Noir).
Elnorton : Je crois ne jamais tant aimer les productions ambient que lorsqu’elles intègrent, ici et là, des éléments plus mélodiques. J’avais perdu de vue Seabuckthorn depuis quelques années durant lesquelles il aura publié une belle poignée de disques, et c’est avec un plaisir non dissimulé que je le retrouve dans une veine qui renoue, sans tout à fait y revenir, avec le fingerpicking d’un sommet tel que The Silence Woke Me. Un bon cru, en équilibre entre les facettes des travaux de l’auteur de A House With Too Much Fire.
Notre EP du mois
SCVTTERBRVIN - Blunt Raps 2
Rabbit : "Sur Blunt Raps II, suite d’un EP d’il y a dix ans tout juste, le désormais New-Yorkais originaire de San Diego sous-traite encore, dans un format 100% identique - 6 titres, 6 producteurs différents dont lui-même sous l’alias historique d’Infinity Gauntlet -, avec la même modestie sur le papier mais, dans les faits, en pleine stratosphère si tant est que l’on puisse ainsi qualifier ce hip-hop du caveau raccord avec l’écorché clope au bec de sa cover. Des samples insidieux à souhait d’orchestrations ciné (A Rock and A Hard Place, Pacific Highlander) y côtoient d’étranges comptines psyché aux sonorités gondolées (More Blunt Rapping), et de boucles entêtantes (Antique Clocks) en boom bap poétique aux mélodies rétro (le superbe Hard Boiled produit par ses soins), le MC/producteur pour l’essentiel cantonné au micro retrouve sa verve menaçante et un brin hallucinée, particulièrement sur le fantomatique Goose Gossage, morceau final troussé par l’excellent V-Don.’"
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Elnorton : Tellement de chouettes EPs ce mois-ci (Odd Nosdam, I,eternal, Innocent But Guilty & Antonella Eye Porcelluzzi, Kid Presentable !!! et Blueprint) que ce court format de SCVTTERBRVIN échappe de peu à mon podium mensuel du genre. Pourtant, entre hip-hop sombre et boom-bap (Antique Clocks étant le sommet de cet EP), les six courts morceaux qui composent Blunt Raps 2 tirent, chacun à leur manière, leur épingle du jeu, et les parties vocales posées par le beatmaker, habitées comme jamais, y sont pour beaucoup.
Les classements des rédacteurs pour Avril 2024
Ben :
1. Mohamed Abozekry - Roh El Fouad
2. Le Laboratoire Des Vents Solaires - LAIKA - Un Poème Musical
3. Shrineburner - Solitude
4. Niningashi - Heavy Way
5. Iron Blanket - Astral Wanderer
6. Fred Gales, Walter Marioli - Javakade 8485
7. Acid Mammoth - Supersonic Megafauna Collision
8. Ocean Teeth - Many People You Meet Tomorrow Will One Day Drown You In The Sea
9. Dylan Houser - There is a light that always goes out
10. Weedian - Trip to Washington DC
+ EPs :
1. pôt-pot - Going Insane
2. Inhum’Awz - Bradypus
3. Patrick Corcoran - Treeline
Elnorton :
1. Bodega - Our Brand Could Be Yr Life
2. Mount Kimbie - The Sunset Violent
3. Kelpe - LP10
4. Second Seasons - Immense Heaven
5. Bill Baird - Astral Suitcase
6. Tropic of Coldness - These Were Failed Assumptions
7. Bill Baird - Soundtrack
8. Grosso Gadgetto, Julien Ash & Antonella Eye Porcelluzzi - GROSSOMODO 2 : SUCCESS
9. Seabuckthorn - this warm, this late
10. B-Maltais & Konejo - Piper Mâché
+ EPs :
1. Odd Nosdam - False Hood
2. I,eternal, Innocent But Guilty & Antonella Eye Porcelluzzi - Du monde et de rien
3. Kid Presentable !!! - Entre La Tierra Y El Sol
Le Crapaud :
Irnini Mons - Une habitante touchée par une météorite
Greg Saunier - We Sang Therefore We Were
Françoiz Breut - Vif !
Cyril Cyril - Le futur ça marche pas
B R A H J A - EEG Coherence
Oren Ambarchi, Johan Berthling & Andreas Werliin - Ghosted II
Whores. - War.
Echoplain - In Bones
E - Leaving Waters
Seabuckthorn - this warm, this late
Rabbit :
1. Kingbastard - Beg Your Pardon...
2. 9T Antiope - Horror Vacui
3. Bill Baird - Soundtrack
4. Second Seasons - Immense Heaven
5. Madeleine Cocolas - Bodies
6. Pinkcourtesyphone - Arise in Sinking Feelings
7. E - Living Waters
8. B R A H J A - EEG Coherence
9. KHΛOMΛИ - DΛRK EИD
10. Einstürzende Neubauten - Rampen (apm : alien pop music)
+ EPs :
1. SCVTTERBRVIN - Blunt Raps 2
2. Defrag - Lost Skies
3. Boxguts X 7th Galaxy - Global Scalding
Riton :
1. Meat Beat Manifesto & Merzbow - Extinct
2. Amalie Dahl’s Dafnie - Står op med solen
3. Kelpe - LP10
4. Love Sex Machine - TRVE
5. Still House Plants - If I don’t make it, I love u
6. BIG|BRAVE - A Chaos Of Flowers
7. Bancal - L’Eau Qui Dort
8. Black Pus - THEY WON
9. Valgidrà - Warplush Vol. 3
10. Full of Hell - Coagulated Bliss
Kelpe sur IRM - Site Officiel - Bandcamp
Second Seasons sur IRM
Bill Baird sur IRM - Bandcamp - Site Officiel
BRAHJA sur IRM
(A Band Called) E sur IRM - Site Officiel - Bandcamp
Seabuckthorn (Andy Cartwright) sur IRM - Site Officiel - Bandcamp
Scvtterbrvin sur IRM
- Sulfure Session #1 : Aidan Baker (Canada) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Sulfure Session #2 : The Eye of Time (France) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Aidan Baker + The Eye of Time (concert IRM / Dcalc - intro du Sulfure Festival) - Le Vent Se Lève (Paris)
- Oliver Barrett - Splinters
- Jak Tripper - The Wild Dark
- your best friend jippy - Unidentified Friendly Object
- Fennesz - Mosaic
- TVAŃ - Каюсь ?!...
- Mantris - I'm So Many People
- NLC & Wolf City - Turning shadow into transient beauty
- Nala Sinephro - Endlessness
- Félicia Atkinson - Space As An Instrument
- Jlin - Akoma
- 2024 à la loupe : 24 albums pop/rock/folk (+ bonus)
- Azimutez votre réveillon avec cette sélection musicale de Noël !
- Theis Thaws - Fifteen Days EP
- 2024 à la loupe : 24 EPs (+ bonus)
- Laura Marling - Patterns in Repeat