Deux petites limites à ce nouvel opus du féroce trio ricain toujours emmené par le vocaliste Michael Berdan et le guitariste Ben Greenberg : passer après deux impressionnantes rencontres avec The Body (cf. ici et là) ainsi que leur meilleur album hors collaborations, Shame  ; et ouvrir les hostilités sur un mastodonte, ce morceau-titre de 21 minutes à la fois volatile, massif et mélodique. Autant dire qu’au sortir de cet American Standard à la croisée du sludge et du shoegaze, étonnant contrepied au metal/indus dont le groupe est coutumier avec ses guitares presque éthérées aux textures paradoxalement opaques, les trois titres qui suivent, sans faire pâle figure pour autant, pourront d’abord sembler quelque peu anecdotiques.

C’est le cas, malgré son urgence, ses drums tribaux et beuglantes habitées, de This Is Not A Prayer, et d’un Clemency brutal et très sludge également... mais pas tant que ça, finalement, pour ce qui est de la conclusion Permanent Embrace, pourtant le morceau le plus court de ce 5e long-format en 10 ans signé des seuls New-Yorkais : avec sa dynamique proche du black metal et ses radiations de fin de monde visant l’au-delà entre deux breaks chaotiques, il ouvre une fois de plus une nouvelle voie pour la formation du label Sacred Bones, définitivement moins brute de décoffrage mais plus évocatrice dans sa mélodicité funeste. Pas vraiment de quoi faire la fine bouche en somme.