Sole à l’abordage d’Indie Rock Mag

Quand l’un des musiciens les plus foisonnants et passionnants des années 2000 accepte de se confier à un admirateur avoué de ses albums enregistrés sous les alias Sole et Mansbesfriend, il ne fait pas les choses à moitié. Ses sources d’inspiration, ses engagements personnels, politiques et musicaux, les débuts d’Anticon et son mode de fonctionnement, l’état du monde et du music business, autant de sujets évoqués par Tim Holland au fil de cette interview-fleuve concoctée par nos soins. L’occasion également pour le co-fondateur du label à la fourmi de nous révéler en exclusivité quelques-uns de se prochains projets...

Indie Rock Mag : Les paroles de vos chansons sont très intimes, souvent métaphoriques et parfois même allégoriques, y a-t-il des artistes, écrivains ou poètes par exemple, que vous admirez et dont la plume a nourri votre façon d’écrire ?

Tim Holland : Absolument. Bien sûr je suis inspiré par Bob Dylan, Pete Seeger, le vieux blues, le rap du sud comme Lil Wayne ou Young Jeezee, les vieux poètes romantiques comme Lord Byron et Villon. Mais aussi les poètes americains comme David Berman, Bob Kaufman, Gregory Korso, Galway Kinnel et Ishmael Reed. J’aime tout particulièrement Ishmael Reed en ce moment, il a écrit un poème intitulé “mort d’un gangster” qui, je pense, parle de Kennedy et dit “Walt Whitman, tu dis que tu entends l’Amérique chanter, mais comment quelqu’un peut-il chanter si sa gorge est tranchée ?”.

Indie Rock Mag : Votre collaboration avec Skyrider a donné un album particulièrement riche et abouti. Pensez-vous renouveler un jour l’expérience ?

Tim Holland : Oui, on a travaillé dur sur un nouvel album.

Indie Rock Mag : Y a-t-il d’autres artistes, toujours en dehors du label Anticon, avec lesquels vous aimeriez travailler ?

Tim Holland : Pas vraiment. J’aime travailler avec des gens que je connais et qui comprennent ce que je veux. J’aime travailler avec mon groupe et nourrir ce son, je ne m’éclate pas vraiment à collaborer avec des grands noms, c’est pas mon style, je bosse mieux dans un environnement intime.

Indie Rock Mag : Et au sein du label, nourrissez-vous des projets de collaboration ?

Tim Holland : J’ai fait des trucs avec SJ Esau et Bracken ces derniers temps. C’est fun travailler avec eux. On bosse sur un album collectif pour Anticon, ça devrait être intéressant.

Indie Rock Mag : Et Sixtoo ? Pensez-vous retravailler avec lui un de ces jours ?

Tim Holland : J’en doute. J’aimerais bien néanmoins, alors on verra.

Indie Rock Mag : En parlant de collaborations, n’avez-vous pas un peu de nostalgie vis-à-vis des albums collectifs de Deep Puddle Dynamics et So-Called Artists ?

Tim Holland : La chose dont je suis le plus particulièrement nostalgique dans tout ça, c’est ce sentiment qu’on avait à ce moment-là. On était pleins d’espoir, on croyait pleinement à ce qu’on faisait, il y avait peu de doutes. Il n’y avait que la musique, faire sortir ces idées, essayer de faire de la musique qui pourrait changer les choses. C’était la ligne de front, il y avait une guerre culturelle, nous étions des soldats, tous prêts à donner nos vies, et c’est ce que nous avons fait.

Indie Rock Mag : Comment s’étaient passés ces enregistrements ? Chacun venait avec ses idées, la composition était collégiale ou y avait-il toujours quelqu’un pour décider de la direction à prendre ?

Tim Holland : Les sessions d’enregistrement étaient rapides et fluides. Rien de trop cérébral. On choppait juste un beat, on écrivait une chanson, et on l’enregistrait. J’ai écris mon verset pour The Scarecrow Speaks [NdlR : sur l’album de Deep Puddle Dynamics, The Taste Of Rain... Why Kneel ? paru en 1999] en à peu près 5 minutes. Le processus de décision était collectif, c’est pour ça que les collaborations sont si variées.

Indie Rock Mag : Avez-vous une anecdote particulière à nous raconter sur l’une ou l’autre de ces aventures collectives ?

Tim Holland : Hmmm. Je crois que tous les meilleurs morceaux sont sortis d’une manière ou d’une autre. Attendez un moment. Tout ce que je peux dire c’est qu’on vivait comme des merdes à ce moment-là, dans des conditions sordides, et qu’on s’en foutait.

Indie Rock Mag : Des influences cinématiques de Selling Live Water (la BO du Messager par Michel Legrand samplée sur Pawn In The Game Pt. 1, les accents à la Lalo Schifrin du poignant Teepee On A Highway Blues) ou de votre album avec Skyrider jusqu’aux ambiances à la Carpenter du dernier Mansbestfriend en passant par les références au western de votre EP Exhile (les vocaux à la Morricone sur I Can’t Stand, la guitare de chevauchée épique sur sa suite Nothing Wrong), vous semblez être particulièrement sensible aux atmosphères cinématographiques. Y a-t-il des compositeurs, des cinéastes qui vous inspirent ou dont vous vous sentez proche sur le plan artistique ?

Tim Holland : Des compositeurs que je ressens ? Pour le sampling j’aime Vangelis et Tamata, et j’ai toujours adoré écouter des trucs comme Godspeed. J’ai toujours aimé les ambiances dramatiques, les trucs épiques. Le genre de beats sur lesquels tu t’imagines William Wallace battre des pirates. En ce qui concerne les réalisateurs, Werner Herzog me tue à chaque fois.

Indie Rock Mag : Vous sampliez également Portishead sur le morceau Respect Pt. 3 de Selling Live Water. Le "son de Bristol", des groupes comme Massive Attack, The Third Eye Foundation, Flying Saucer Attack, Roni Size, c’est quelque chose d’important pour votre background musical ?

Oui, quelques-uns. Portishead était important pour moi il y a 15 ans, j’aimais les deux premiers albums, mais rien des autres trucs qu’ils ont sorti ne le fait vraiment pour moi, et le nouvel album est horrible. Portishead a changé ma conception du hip-hop en 1994. J’aime aussi Flying Saucer Attack et Third Eye Foundation néanmoins.

Indie Rock Mag : Vos concerts avec Skyrider sont plutôt dans l’intensité que dans la recréation des ambiances de l’album. La scène, est-ce le meilleur exutoire pour vous, le moment où vous pouvez laisser libre cours à votre colère, ou l’écriture vous permet-elle déjà cela ?

Tim Holland : Le LP Skyrider/Sole était un peu atténué de ma part. Je sais pas trop pourquoi. Je crois que ça a à voir avec un certain sentiment de je-m’en-foutisme vis-à-vis de tout ce qui se passe. J’ai appris à ne pas m’attacher trop à tous les malheurs du monde et je voulais faire ressortir ça sur le disque. Après la tournée mondiale pour cet album je me sens prêt à cracher les flammes de l’enfer. Ça a un rapport avec le fait de jouer ces morceaux soir après soir et de vivre avec toute la tristesse de l’économie actuelle… c’est facile alors d’être en colère.

Sole & The Skyrider Band : A Hundred Light Years And Running (live)



Indie Rock Mag : Pouvez-vous nous éclairer un peu sur Desert Eagle Vol. 1, que l’on peut se procurer à vos concerts ? Le considérez-vous comme un album à part entière de votre discographie ? Comment sont nés ces enregistrements ? C’est un superbe album... sortira-t-il un jour plus officiellement sur le label Anticon ?

Tim Holland : Je suis content que vous aimiez Desert Eagle. Je l’ai enregistré en environ un mois dans ma maison ici à Rimrock (Arizona). Ma femme était partie pour quelques semaines, et il n’y a pas de magasins à moins de vingt kilomètres à la ronde, on vit au bout d’un chemin de terre de dix bornes de long… Je suis juste monté dans les montagnes et j’ai enregistré jusqu’à ce que j’aie un disque. Cette musique a été faite avec un style différent des autres trucs que je produis moi-même, j’ai composé la plupart des beats sur une pédale d’effet loop, ce qui explique pourquoi le disque a un côté moins mécanique et plus cool, il y a peu de choses dessus qui avaient été planifiées, et il contient pas mal de sons acoustiques. Le truc marrant c’est que c’était supposé être mon album de rap mainstream, et qu’il ressort plus libre et noisy que tout ce que j’ai fait auparavant. Cet album a été distribué via mon label indépendant par l’intermédiaire de Revolver, mais à l’heure actuelle j’essaie de me concentrer sur le prochain album de Sole & Skyrider et de faire en sorte qu’il ait l’attention qu’il mérite.

Indie Rock Mag : Toujours à propos de Desert Eagle, votre femme Yasamin Holland y est créditée sur certains morceaux aux claviers et aux backing vocals, a-t-elle également joué un rôle dans leur écriture et leur composition ? Plus généralement, est-elle une source d’inspiration pour vous sur le plan artistique ?

Tim Holland : Ha. C’est ma femme ! Bien sûr qu’elle est une inspiration ! Ha ha ! Elle est une de ces personnes perpétuellement créatives qui peuvent tout faire. Pour une raison iconnue, elle a une très bonne oreille musicale, et un bon feeling pour trouver de bons riffs de clavier, et de manière surprenante des bonnes merdes gangsta. Je tends toujours vers un certain type de mélodie et quand elle s’assied et fait de l’art pendant que je fais de la musique elle entend son propre truc, alors des fois quand je suis coincé sur un beat je l’appelle et elle y ajoute la mélodie dont il a besoin.

Indie Rock Mag : Vous êtes souvent ouvertement critique vis-à-vis de la politique extérieure du gouvernement américain à travers vos chansons, mais elle reflète également un autre engagement qui semble vous tenir particulièrement à coeur, la cause des indiens d’Amérique ("natifs américains"). Est-ce aussi pour vous un combat en dehors du cadre musical ?

Tim Holland : Vous savez, quand je suis venu m’installer ici, en Arizona, je me suis trouvé impliqué avec des groupes qui défendent les sols sacrés des Amérindiens, mais ça m’a quelque peu passé. C’était à propos de cet endroit qu’on appelle San Francisco Peak, là où les indiens pensent que leurs proches vont après la vie. Le souci c’est qu’ils ont construit un téléski dessus et qu’ils voulaient utiliser de l’eau recyclée sur les montagnes pour y créer de la neige artificielle parce qu’il y a une sécheresse en Arizona de nos jours due à un truc qu’on appelle réchauffement climatique. Néanmoins, il y a quelque chose à propos de l’activisme lié à tout ça qui m’a vraiment irrité, l’idéologie générale des gens de Flagstaff (Arizona), les politiciens façon show-biz… [NdT : “bumpersticker politics” = politiciens qui font leur campagne à coups d’autocollants sur les pare-chocs des automobiles] On est là, en train de discutailler d’une montagne et il y a des gens qui meurent au Darfour et en Irak ? On s’engueule sur le monde des morts et il y a des gens qui crèvent de faim ! …ouais, le poids des Amérindiens pèse vraiment sur moi, j’allais chercher les pointes de flèche avec mon grand-père quand j’étais gamin. Néanmoins, à la fin, mon vrai activisme c’est quand je regarde au loin depuis mon porche… J’aime à penser, et je pense que si je peux écrire des bonnes chansons et donner vie à ces idées, ça a beaucoup plus de sens que sortir protester un jour et retourner au boulot le lendemain, je suis en état de protestation tous les jours. Je crois que c’est le bon moment pour parler d’un livre audio que Yasamin et moi lisons et qui s’appelle “La CIA parle” avec Doug Valentine. C’est sur l’opération Phoenix, l’effort de contre-insurrection au Vietnam et ses implications en Irak.

Indie Rock Mag : Vous vous êtes essayé au "tout instrumental" avec Poly.sci.187, sorti début 2007. Si l’occasion se présentait, seriez-vous tenté de composer sur des images, pour la bande originale d’un film indépendant par exemple ?

Tim Holland : Ouais, comme je l’ai dit dans le dernier paragraphe, ces gars voulaient que je produise et que je narre un audiobook sur la guerre du Vietnam après avoir entendu mon boulot sur Poly.sci. Je vais faire un autre projet instrumental après ce livre audio, j’aime bosser sur les beats.

Indie Rock Mag : Plus que jamais avec ce Poly.sci.187, votre projet Mansbestfriend semble être votre champ d’expérimentation. Est-ce une démarche consciente ?

Tim Holland : Un future conscient ? [NdT : jeu de mot ou erreur de lecture entre “feature” et “future” ?] Tout ce truc musical est voué à la disparition, mec. Tous les labels et tous les artistes sont en état de crise en ce moment. C’est le mode dans lequel je me sens le plus à l’aise, c’est presque comme si tout ce qui était stimulant avait disparu, et maintenant c’est vraiment de l’art pour l’art, créer quelque chose dont tu puisses être fier.

Indie Rock Mag : Le label Anticon, dont vous êtes rappelons-le l’un des co-fondateurs avec Alias, Jel, Doseone, Pedestrian et Odd Nosdam notamment, s’est encore étendu récemment avec les signatures de Thee More Shallows ou SJ Esau. Comment cela se pase-t-il quand Anticon sollicite un artiste ou vice-versa ? La décision de signer un nouvel artiste sur le label est-elle collégiale, tout le monde doit être d’accord ?

Tim Holland : Si on donne à quelqu’un un CD qu’il aime, il le donne aux aînés du village, et nous votons. S’il obtient la majorité nous le sortons. S’il fallait que tout le monde soit d’accord rien ne sortirait, mais il y a des disques sur lesquels nous sommes tous d’accord.

Indie Rock Mag : Radiohead et Saul Williams s’affranchissant de leur maison de disques et proposant leurs nouveaux albums à prix choisi sur internet, est-ce au fond une démarche comparable à celle d’Anticon ?

Tim Holland : Non pas du tout. Saul Williams était une star de ciné qui a fait de la musique avec Rick Rubin et Trent Reznor. Radiohead est le plus gros groupe depuis les Beatles. Qu’ils deviennent indépendants, ça ne veut rien dire. Tout le monde sait qu’il n’y a plus d’argent à gagner avec la musique, alors supprimer les intermédiaires quand on est déjà disque de platine n’est pas ce qu’on pourrait appeler un risque, ça veut juste dire qu’ils vont devenir plus riches. Ce que Saul et Trent ont fait était plus risqué, et il semblerait que ça ait payé pour Saul. Je crois que quand des gens qui vendent des millions d’albums décident de devenir indépendants ils insultent ceux qui ne quémandaient pas les miettes sous la table de l’empereur pendant toutes ces années… Pitchfork ou qui que ce soit vont prétendre qu’ils sont des génies parce qu’ils ont fait ça, mais ce n’est qu’une simple décision commerciale. Quant à moi, le fait que je sois indépendant a toujours été une question d’idéologie. Eux le font maintenant parce que c’est plus lucratif d’éliminer les intermédiaires à cause du fait que les circuits de distribution sont tous assis là à rien foutre.

Indie Rock Mag : Une structure comme celle du label, était-ce le seul moyen pour vous, sans être connu au départ, de pouvoir vivre de votre art sans le compromettre dans la conjoncture actuelle ?

Tim Holland : Exactement.

Indie Rock Mag : Quels sont les albums sortis en 2007 qui vous ont le plus marqué ? Et plus généralement, écoutez-vous beaucoup la musique des autres ?

Tim Holland : Je n’écoute pas beaucoup de musique. Le seul groupe que j’ai toujours apprecié, en dehors d’Anticon, pendant les 5 dernières années, c’est A Silver Mt. Zion. Je crois que ça révèle quelque chose à propos de ma personnalité compulsive et obsessionnelle. Je peux écouter A Silver Mt. Zion en permanence, mais aucune autre musique moderne, des fois je me mets un petit M. Ward. Mais la plupart du temps si je veux écouter de la musique je mets du gangsta rap. La plupart du temps j’écoute des radios de débats ou d’info (NdT : “talk radio” = radios non musicales) Néanmoins, de manière générale, je n’aime pas toutes ces merdes à la mode qu’ils y passent, tous ces trucs passifs, et le fait que 99% du temps les artistes d’aujourd’hui ne disent rien d’important sur leurs disques. Si ta musique n’a absolument pas une once d’originalité, pourquoi se fatiguer ?

Indie Rock Mag : Que pensez-vous de The John Venture, avec lesquels vous avez partagé la scène du Ground Zero à Lyon en décembre dernier ? Ce cross-over entre les groupes Angil et B R OAD WAY est un peu notre 13 & God à nous, français...

Tim Holland : Des gars vraiment cool. Ce show était incroyable. Lyon, c’est fabuleux.

Indie Rock Mag : Plus généralement, l’influence du label Anticon qui s’étend jusqu’à des pays comme la France ou le Japon, c’est une source de fierté pour vous ?

Tim Holland : Je suis content qu’on aie pu emmener notre musique vers les gens et je suis heureux qu’il y ait des gens qui l’aiment.

Indie Rock Mag : Vous citez Guy Debord sur votre album avec Skyrider, et vous samplez à nouveau Michel Legrand sur The Bones Of My Pets... Y a-t-il d’autres artistes français que vous admirez et qui influencent votre musique ?

Tim Holland : Ces derniers temps j’ai adhéré aux idées de Beaudrillard. J’aime bien Foucault aussi. La plupart de mes penseurs favoris sont français, il y a quelque chose avec la France, même si c’est un stéréotype, il doit y a voir une raison qui fait que tant de bonne philosophie vienne de France. Si Sarkozy suit son idée la France va ressembler à Disneyworld d’ici 2012, mais on verra bien ce qui se passera. Tepr [NdlR : moitié de feu Abstrackt Keal Agram, parti en solo depuis 2003] est français, et je trouve qu’il fait des beats épatants.

Indie Rock Mag : La situation politique en France, un pays qui a tant critiqué la politique des Etats-Unis par le passé pour finalement en prendre le chemin, c’est quelque chose qui vous révolte ?

Tim Holland : Je crois que c’est fascinant. Avant la guerre en Irak tant d’européens s’étaient montrés tellement consternés par le fait que nous allions envahir le pays, se comportant à mon idée comme si nous étions si stupides et démunis : “en France nous nous serions mis en grève en une seconde”. Avant l’Irak nous avons eu les plus grandes manifestations du monde, AVANT toute guerre c’est globalement ce qui se passe chez nous. C’était un phénomène unique, j’écoutais une interview de Zizek hier, son avis sur ces manifs c’est qu’elles n’ont rien accompli, tout le monde était satisfait… les manifestants sont retournés au boulot et les politiciens ont pu dire “c’est pour la liberté d’expression que nous nous battons en Irak”. Maintenant les pays qui se sont opposés à la guerre en Irak se mettent en ligne pour envahir l’Iran (Sarkozy et Merkel). Que peut-on en dire ? C’est le yin et le yang, la résistance et l’oppression… 8 ans de Bush pour avoir une présidence Obama… En Europe les banlieues sont sous la sharia, les juifs d’Israël veulent rendre le plateau du Golan, le président Bush parle à Dieu, les gens à Haïti meurent de faim à cause des gens en Chine qui donnent leurs céréales à manger aux vaches dont ils se nourrissent et utilisent 30% de ces céréales pour fabriquer de l’éthanol, une voiture explose à Bagdad et quelqu’un au Brésil perd son téléphone portable, nous vivons dans un monde où quelques actions bien planifiées peuvent changer notre histoire, et pour une raison ou une autre tous les joueurs foncent vers les résolutions les plus dangereuses, ce qui aura des conséquences imprévisibles. Est-ce que quelqu’un avait pensé que la guerre en Irak signifierait que la maison de ma mère gèlerait en hiver et que le marché de l’immobilier en Amérique imploserait ? Le monde est plein d’absurdités, le mieux c’est que personne ne se prenne trop au sérieux ou pense qu’il a une solution simple pour les problèmes mondiaux, ce à quoi nous avons à faire face est nouveau (mélangé à un peu d’ancien). A chaque fois que je pense savoir ce qui va se passer, quelque chose de pire arrive. Sauf pour Obama, je suis excité à l’idée des perspectives de sa présidence. La recherche de la vérité n’est pas un chemin étroit et rectiligne…


Tous nos remerciements à Tim Holland pour s’être prêté au jeu, avec toutes ces questions ça n’a pas dû être pas une synécure.

De même pour la traduction, dont s’est chargé Lloyd_cf avec le perfectionnisme qui le caractérise. Un grand merci à lui également.


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