Arcade Fire - Neon Bible
On pensait la rédaction d’indierockmag divisée autour de ce second album des montréalais, mais finalement, notre chroniqueur en chef a su mettre tout le monde d’accord. Que vaut donc ce Neon Bible ?
1. Black Mirror
2. Keep The Car Running
3. Neon Bible
4. Intervention
5. Black Wave / Bad Vibrations
6. Ocean Of Noise
7. The Well & The Lighthouse
8. Antichrist Television Blues
9. Windowsill
10. No Cars Go
11. My Body Is A Cage
C’était sûr. Sûr qu’on allait tous en parler. Sûr qu’il allait faire couler de l’encre (ou plutôt chauffer les claviers, devrait-on dire). Personnellement, je n’ai pas attendu ce disque avec une impatience invraisemblable. D’abord je n’avais pas aimé le premier, puis la musique d’Arcade Fire s’était imposée à moi via des performances scéniques à la limite du formidable. Et puis je m’étais mis à écouter Funeral en boucle, en zappant l’insupportable milieu de disque qui selon moi gâche ce bel album, et puis... plus du tout. Finalement, j’avais réussi à oublier un peu les Montréalais, au profit de leurs compères les Dears qui, eux, avaient sorti un album en tout point parfait et inusable à mes oreilles. Et les revoilà partout, sur toutes les lèvres, en début d’année 2007. Alors quoi de neuf ? Nouvelle suréstimation, progrès, déception ?
Rien de tout cela, finalement. Assez passe-partout à la première écoute, parce qu’on s’est habitué à eux (même si on compte toujours quelques réfractaires) ce nouvel album s’inscrit logiquement dans la continuité de Funeral , en respectant la règle du deuxième album : on fait pareil, mais on change un tout petit peu. Ben oui, ils allaient pas faire un disque de funk, non plus...
Riche en instrumentations inhabituelles mais étrangement similaire, Neon Bible gagne un point car il ne contient pas de faute de construction notable, comme un titre trop pénible ou trop lent qui casserait le rythme. On retrouve des touches originales mais pas trop, comme l’intro à la mandoline sur Keep the car running qui éveille en moi de très lointains souvenirs zeppeliniens ou les trompettes et cordes vaguement mariachi de la fin de Queen of Noise, mais point trop n’en faut, tout cela est léger. La mystique inhérente au disque fait suite à l’élegie funèbre du précédent, avec l’orgue magistral d’Intervention qui pose une ambiance à glacer le sang... mais c’est sans compter sur la montée en puissance de ce titre si typique du groupe. Le son se fait un peu plus synthétique au début de Black wave / Bad vibrations mais on est en terrain connu avec le chant en français, avant une double cassure voix-rythme intéressante qui, si elle n’est pas novatrice, est rafraîchissante tant le climat général du disque est lourd et le son grave, comme noyé dans une débauche de couches d’instruments mélangés... un peu comme un plat trop gras et indigeste mais qu’on aime quand même avaler en grandes quantités jusqu’à l’écoeurement.
On attendra donc un nécessaire renouvellement au 3ème opus, bien entendu, mais même si rien ne se passe, Arcade Fire reste un groupe unique, bien loin des références ou de sa pseudo-ribambelle de suiveurs...
Voilà. Pas un disque à se taper le cul par terre ni à faire bravo avec les fesses, performance qui est réservée à notre chroniqueur Spoutnik, d’ailleurs... Impossible de monter le disque aux nues pour ma part. Mais n’est-ce pas là un réflexe de défense naturel quand un groupe est si applaudi et si loué et quand leur Bible était attendue comme le Messie ? C’est tout de même un disque à l’écoute duquel on se surprend à dire : "Ho, mais il est bien quand même, ce disque !" parce qu’ils ont du talent et des tripes.
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