Il aura donc fallu attendre leur troisième sortie avant de trouver Grúska Babúska dans nos colonnes ! Pourtant, ne serait-ce que par son nom aux allures de poupées russes, notre curiosité ne pouvait être qu’attisée par ce trio islandais, qui n’en est donc pas à son coup d’essai. Ce Tor pourrait d’ailleurs bien être la révélation de ce mois de septembre.

Cet ovni, sorti via le décidément incontournable Möller Records, aurait toutefois aussi bien pu être adoré que détesté tant il jongle avec les styles. Mais c’était sans compter sur Refurinn qui fait office d’accroche parfaite et mettra tout le monde d’accord. Comme sur l’ensemble du disque, une ambiance céleste accompagne ce titre introductif qui se mue au fil des minutes en incantation trip-hop, et dont la rythmique finale n’est pas sans rappeler The Third Eye Foundation, période Little Lost Soul.
Les trois islandaises jouent avec les sons et les rythmiques, allant du hip-hop (Plötuspilari) à la dream pop (Konsertina, faisant écho à du Amiina entrecoupé d’une techno subtilement jouissive), en passant par de l’électro darkwave qui flirte avec des frontières hardcore (Princess ?), en nous prenant systématiquement à contre-pied. Impossible ici de deviner à l’avance la direction que prendra un morceau, ce qui donne à Tor une dimension totalement passionnante.
A l’instar de Refurinn qui était une ouverture parfaite, Skuggar Dansa vient brillamment conclure cet EP, reprenant à la fois des ingrédients des titres précédents tout en préparant notre imaginaire pour un nouveau voyage, différent mais probablement tout aussi curieux. A découvrir absolument !