Leonis - Europa
"A la recherche du sample perdu ! Europa est un voyage sur une longue route dont le terminus est en nous-même". Et si la chronique s’arrêtait ici ?
1. Prodgorica
2. Stockholm
3. Tirana
4. Vienna
5. Zagreb
6. Sofia
7. Lisboa
8. Helsinki
9. Sarajevo
10. Budapest
11. Kiev
12. Athens
13. Vilnius
14. Praha
15. Berlin
16. Valletta
17. London
Cela serait sans doute manquer de respect à Leonis, qui fait partie de ces artistes qui gagneraient tellement à être connus d’un public plus large. Ne tuons donc pas dans l’œuf la possibilité de défendre la dernière production d’un Français qui semble ici au sommet de son art.
Polyvalent - il est également plasticien et signait ainsi la pochette du premier volet de notre compilation hommage à Twin Peaks qu’il terminait avec un On Reinig Road fascinant et réutilisé ici sous le titre Helsinki - Leonis ne se trompe pas lorsqu’il s’agit de décrire son univers. Alors encore une fois, à quoi sert le chroniqueur ?
Peut-être à offrir modestement un écho à un artiste de talent qui ne s’apprécie que lorsque l’on accepte de retirer ses œillères. Il faut en effet accepter de voir plus loin que le bout de son nez et d’être bousculé dans ses habitudes à l’écoute des sifflements d’un intriguant Sofia ou des rires soutenus et exagérés d’un Kiev en forme d’offrande à un peuple qui compte actuellement les occasions de se fendre la poire.
Décrit à juste titre l’an passé comme "onirique" à l’époque où Leonis travaillait encore sur le projet, Europa est tout sauf convenu et le tour de force de Leonis réside dans sa capacité à conjuguer l’originalité et la simplicité. Aucun morceau ne s’achève de la manière imaginée par l’auditeur, mais ces contre-pieds ne sont jamais vécus comme des attaques ou des trahisons. Le Français crée un jeu de pistes dans lequel il est évident et même réjouissant de s’aventurer.
Leonis s’oriente de plus en plus vers un hip-hop qu’il met à l’honneur sur Leo & Pipo Music, label dont il est le fondateur. L’écoute approfondie des compositions de Dodie Manta semble avoir orienté le Parisien vers un "hip-hop triste", tel qu’il le définit lui-même, que ce soit sur Valletta ou l’introductif Podgorica.
Quelques éléments plus classiques voire presque pop percent néanmoins, comme sur l’enthousiasmant Sarajevo qui semble s’inspirer de la boucle principale au piano du Colorblind des Counting Crows, convoquant finalement une atmosphère mêlant grâce, mélancolie, étrangeté et résilience. Un savant mélange représentant brillamment ce qu’est la capitale détruite par les bombes il y a à peine plus de vingt ans.
A l’instar d’un Lisboa mêlant musique d’épouvante et fulgurance jazzy, l’étrangeté reprend finalement toujours le dessus et, telles les aiguilles qui s’accumulent sur une poupée vaudou, ces fulgurances peuvent être considérées autant comme des excroissances que comme des corps étrangers, rappelant parfois dans la démarche Dr Geo et ses expérimentations enthousiasmantes (Stockholm).
Sur Europa, la musique concrète de Leonis se nourrit donc de beats polis mais toujours contondants aux entournures, de samples savamment produits et d’un soupçon de mélancolie transmise par des sonorités parfois difficiles à décrire tant l’association qui en résulte est improbable. Mais jouissive. N’ayons pas peur des mots, il faut une bonne dose de génie pour accoucher de pareil ovni.
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