2017, l’Islande en 50 albums et 10 EPs - Pt. 3/3 (de 10 à 1 + EPs)
50 albums et 10 EPs, il n’en fallait pas moins pour résumer l’année musicale islandaise (à une exception près). Nous sommes d’ailleurs toujours étonnés de constater le nombre d’albums (tant en variété qu’en qualité) que produit cette île de 330 000 habitants (soit l’équivalent du département de la Charente ou de la ville de Nice) ! Si certains disques sont déjà passés dans nos colonnes, ce top va permettre, on l’espère, de dresser un panorama plus large, quoique non exhaustif, de ce qui est sorti dans cette contrée du nord en 2017.
Si classer ces albums qui sont tous devenus indispensables dans ma discothèque n’a pas été une mince affaire, le classement des dix derniers est un vrai casse-tête tant ces artistes m’ont profondément touchée. Toutefois, par souci de cohérence, je me suis fait violence... jusqu’au podium : il m’est en effet impossible de départager les trois artistes de tête.
Part. 1 : de 50 à 31
Part. 2 : de 30 à 11
10. ADHD - ADHD 6
« ADHD » est l’acronyme anglophone du trouble du déficit de l’attention. Pourtant, il en faudra de l’attention pour ne pas se perdre dans les méandres jazz fusion où le quatuor nous emmène, avec un saxophone omniprésent.
9. Epic Rain - Dream Sequences
"A l’instar de sa pochette, Dream Sequences est un disque sombre au-dessus duquel perce néanmoins une certaine clarté. Et si les échelles présentes sur l’illustration graphique donnent une bonne idée du chemin à suivre pour rejoindre la lumière, c’est en renouant avec ce mélange de trip-hop et de hip-hop qu’Epic Rain emporte la mise sur ce long-format à l’atmosphère enfumée mais jamais fumeux."
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8. Kælan Mikla - Mánadans (2013–2014)
"Il règne sur ce disque, un désespoir ambiant flirtant avec des fulgurances fiévreuses (Næturdætur). Force est de constater que le triptyque basse / batterie / voix fonctionne très bien et derrière ce line-up d’apparence simple, Kælan Mikla nous emmène pour une promenade tout en contraste allant même jusqu’à nous faire pénétrer dans la ville fantôme d’un vieux western que semble évoquer Umskiptingur."
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7. Úlfur - Arborescence
Néo-classique expérimental teinté d’une pointe d’électro, Arborescence est un album aux allures kaléidoscopiques où les soundscapes contemplatifs apportent un sentiment de liberté si propre aux grands espaces. Car la nature n’est jamais loin dans la musique d’Úlfur et l’apaisement qui s’en dégage pourrait sonner comme une réponse à l’hyperactivité de l’artiste.
6. Úlfur Eldjárn - The Aristókrasía Project
Voyage inter-temporel aux allures cosmiques, Úlfur Eldjárn a su trouver l’équilibre parfait entre électro et néo-classique, donnant à The Aristókrasía Project une dimension romantique (I Feel Love), à laquelle se greffe un sentiment d’émerveillement (The History Of Science). Mais la mélancolie n’est pas en reste, avec notamment Blue Eyes et ses envolées de cordes.
5. JFDR - Brazil
"Tout ici est délicatesse et retenue, des arpèges de guitare à la sensibilité de la voix, construisant ainsi un fil conducteur subtil et cohérent, nous entraînant d’un moment de grâce à un autre. Parmi ceux-ci, Instant Patience où se mêlent dans le même temps force et fragilité, antagonisme si prégnant dans le pays natal de l’artiste.
Avec Brazil , destination lointaine au dépaysement garanti, JFDR arrête le temps pour nous conter de précieux rêves aux mélodies enchantées alliant néo-classique et post-pop."
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4. Gyða Valtýsdottir - Epicycle
Sorti d’abord en 2016 en Islande uniquement, puis en octobre 2017 à travers le monde, Gyða Valtýsdottir nous offre, avec cet Epicycle, une relecture de pièces du répertoire classique. La démarche, humble, s’inscrit dans le plus grand respect de leurs compositeurs. Ici, nous ne pouvons qu’être admiratifs devant la virtuosité de la violoncelliste. Mais au-delà de ses talents d’interprète, c’est la justesse des arrangements qui font de cet album un incontournable de 2017. De Schubert (Opus 100), à Olivier Messiaen (Louanges à l’Éternité de Jésus), en passant par Prokofiev (Vision), Gyða Valtýsdottir apporte une part d’elle-même à ces compositions, les rendant dès lors résolument modernes et ce, même lorsqu’il s’agit d’une œuvre que l’on estime datée de la fin du IIe siècle avant J-C (Seikilos Epitaph).
1. Sólveig Matthildur - Unexplained Miseries & The Acceptance Of Sorrow
"Le ton est donné dès les premières notes où nous entrons dans un univers inquiétant reflétant parfaitement le titre de cette ouverture : en proie à une angoisse latente, il n’est pas vraiment question de faire la fête ici. Sur cette introduction, les nappes de synthés évoquent Angelo Badalamenti, notamment dans Mulholland Drive. A cela s’ajoute le chant élégiaque et possédé qui viendra nous hanter tout au long de ce disque. L’ambiance est ainsi posée avec ce downtempo sombre et élégant."
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1. Mammút - Kinder Versions
"Oscillant toujours entre post-punk et trip-hop, mais s’approchant peut-être plus encore que par le passé de ce second versant, les cinq islandais convoquent une atmosphère neurasthénique dont ne se départissent jamais les neuf compositions finement produites.
A l’instar du clip de Breathe Into Me, enregistré sur leurs téléphones portables lors d’une pause récréative au milieu de la neige séparant deux prises, Mammút est en permanence pris entre deux tentations diamétralement opposées. La volonté d’écouter ses envies se heurte ainsi à quelques névroses obsessionnelles conduisant le quintet à toujours vouloir rendre une copie impeccable."
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1. IDK IDA - The Bug
Voilà donc l’exception de ce top ! The Bug n’est pas un album islandais stricto sensu, toutefois, ayant été découverte par le biais de Myrkfælni, magazine consacré à la scène underground islandaise, et étant basée à Reykjavik, IDK IDA a finalement toute sa place ici.
"IDK IDA parvient à créer un décor musical, fait de synthés, bidouilles électroniques et field recordings, sur lequel elle pose parfaitement sa voix - voix aux multiples facettes, allant même jusqu’à prendre des accents soul (Game Of Tag). Car en effet, ce chant, envoûtant, constitue l’une des nombreuses forces de The Bug , et l’on pourrait évoquer Beth Gibbons, non pas pour une similitude de leurs timbres, mais pour cette capacité à allier fragilité et puissance aussi bien que pour leurs interprétations possédées."
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10. Aska - Út Við Sundin Grá
9. ROHT - ROHT
8. Íbbagoggur - Marglyttur Eða Hrákaljóð
7. GANGLY - Gangly EP
6. Hatari - Neysluvara EP
5. Stereo Hypnosis & Futuregrapher - Toqqissivoq
4. Une Misère - 010717
3. Russian.Girls - To The Bone
2. Án - Ljóstillífun
1. Madonna + Child - All Around U
Sans aucune sortie à ce jour, ce groupe ne pouvait donc pas figurer dans cet article. Il aurait toutefois été dommage de passer à côté d’Andy Svarthol et de leur magnifique Tímafrekja, tant au niveau visuel qu’au niveau musical. Une de mes chansons préférées de 2017 !
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