Le streaming du jour #1483 : Lauren Stuart meets The Monkberry Moon Orchestra - ’s/t’
Comme de plus en plus de musiciens, Lauren Stuart a fait appel aux dons de ses fans pour financer la production de son nouvel album, via la plate-forme de crowdfunding KissKissBankBank.
A vrai dire, l’assertion précédente est légèrement erronée, puisque ce troisième volet de la discographie du Lyonnais n’est pas tout à fait une oeuvre solitaire. Fort de la réalisation de The Golden State of Mind en 2007, puis celle de The Book of Love six ans plus tard, il s’est en effet acoquiné avec le combo suisse The Monkberry Moon Orchestra pour accoucher des onze pistes délivrées en novembre 2016. Mais pour comprendre la genèse de cet opus, il faut remonter deux ans en arrière.
2014 fut en effet une année majeure pour les Helvètes puisque c’est à cette période qu’ils délivrèrent leur premier opus, Velvet Glove. C’est aussi à cette époque qu’ils rencontrèrent Lauren Stuart. Un coup de cœur artistique aussi bien qu’amical, de ceux qui donnent envie de poursuivre un petit bout de chemin ensemble. Et cela fonctionne à plein régime sur ce disque où les rôles sont répartis de manière limpide : les Genevois jouent et arrangent des compositions qui sont écrites par Lauren Stuart.
Au final, ce disque recèle le meilleur de nineties parfaitement digérées. On y entend aussi bien les influences de Yo La Tengo que celles de Belle & Sebastian, voire ponctuellement Eels pour les guitares délibérément juvéniles et pleines de réverb’ (Love Is Not Funny Anyway) ou même Oasis pour cette nonchalance rythmique entraînante (We Are The Freaky Nasty People). Remarquez au passage que les titres des morceaux tendent à renforcer la justesse des comparaisons respectives.
Mais c’est surtout le spectre d’Elliott Smith qui plane tout au long de l’album, du jeu de guitare mélodique et percutant de Peter Parker au chant de Faraway Girl en passant par Heaven Got So Much To Say. Forcément, ce disque ne reste pas bloqué dans la seule décennie 90’s, et c’est ponctuellement bien plus loin qu’il va puiser ses références, comme avec un Soul Mission aux accents de Bob Dylan pour cette acoustique aux harmonies traînantes, qui rappelle également The Cigarett Duet de Princess Chelsea au niveau vocal pour l’alternance entre les voix masculine et féminine. C’est aussi à des artistes contemporains, comme Teleman ou Avi Buffalo, que l’on pense ponctuellement.
Bref, l’alchimie fonctionne entre les deux formations, et cette collaboration nous amène à souligner le fait que le crowdfunding peut encore avoir de l’intérêt, étant entendu que la multiplicité des campagnes de financement par ce biais tendent pourtant à dénaturer la démarche.
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