Autant le dire d’emblée, les puristes fuiront probablement Orange Spray comme la peste. La faute à des sonorités qu’ils jugeront trop faciles et lorgnant vers des univers aux références moins prestigieuses.

En effet, s’il ne s’agit pas là du courant dominant, un parfum de R&B se dégage des trois titres qui composent l’EP Orange Spray. Si cette orientation musicale est loin d’être celle que nous défendons le plus dans nos colonnes - si nous étions un petit peu plus radicaux, elle pourrait même parfois être rédhibitoire - il convient de reconnaître les bonnes récoltes même lorsqu’elles prennent pied dans le jardin du voisin.

C’est précisément le cas de Marti Ann. Le duo vénézuélien composé de Nico Motezuma et Elio Bustillos ne tolère ni les compromis, ni la demi-mesure, ce qui n’a finalement rien d’étonnant lorsque l’on sait que leur son s’inspire du climat d’un pays qui n’a que deux saisons : celle des pluies et l’été.

Sans l’ombre d’un doute, c’est la saison sèche qui inspire le duo signé sur le label français Emprise Music. Électronique, la chill du duo évoque celle de Tycho, figure de proue du registre, tout en s’autorisant des incursions plus pop voire, on l’a dit, R&B, et ce au regard du flow d’Elio Bustillos et de quelques réminiscences vocales féminines.

Les puristes et les haters s’associeront pour détester Orange Spray, arguant que What If, le morceau final - et effectivement le moins intéressant - lorgne trop sur un R&B easy-listening pour être honnête. Ce n’est pas forcément faux, tout dépendant du niveau auquel on place le curseur. Pour autant, il intervient après deux titres efficaces et inspirés qui seront parfaits pour accompagner une farniente sous un soleil tropical. On s’en contentera aisément.