Charlotte Gainsbourg - Rest
Tout a déjà été dit ou presque sur ce Rest avec lequel Charlotte Gainsbourg prend soin de ne pas somnoler. Parfois, il convient pourtant de prendre son temps - deux mois constituant désormais une éternité - pour appréhender une oeuvre, particulièrement lorsque celle-ci est amenée à cliver.
1. Ring-A-Ring O’ Roses
2. Lying with You
3. Kate
4. Deadly Valentine
5. I’m a Lie
6. Rest
7. Sylvia Says
8. Songbird in a Cage
9. Dans Vos Airs
10. Les Crocodiles
11. Les Oxalis
Ainsi, les haters se sont déchaînés en clamant que la fille de Serge chante de plus en plus comme sa mère Jane Birkin voire sa demi-soeur Lou Doillon. Ce n’est pas tout à fait faux, bien que l’auteure du génial 5:55 ait toujours cultivé cette fausse candeur vocale qui s’accommode volontiers d’une hauteur qu’elle parvient à prendre sur le rest(e) des éléments.
Après IRM et Stage Whisper, deux albums produits par Beck, la Française délègue cette prérogative à son compatriote SebastiAn, fidèle à Ed Banger Records. Ajoutons à cela la présence de Guy-Manuel de Homem-Christo, moitié des Daft Punk, à l’écriture sur Rest, et un soupçon de "french touch" rôde assurément sur cette sortie.
Néanmoins, Rest n’est pas un 5:55 bis, l’oeuvre pensée avec les musiciens de Air restant clairement le sommet de la discographie de Charlotte Gainsbourg. Si Rest n’atteint pas la profondeur et la cohérence d’ensemble du disque dévoilé onze ans plus tôt, il n’en contient pas moins, après une adaptation nécessaire à leur appropriation, ses grands moments.
L’étonnamment sobre - lorsque l’on sait qui l’a écrit - Rest fait partie de ceux-ci, les boucles de claviers s’avérant aussi graciles et hypnotiques que la voix susurrée de Charlotte Gainsbourg. Cette voix fait justement partie des grandes réussites du disque, parvenant à drainer un poids suffisant pour ramener vers le bon goût des instrumentations oscillant entre fulgurances bien senties et montées emphatiques ravivant les sonorités cheap de la fin des années 70.
Dès le Ring-a-Ring O’Roses d’ouverture, l’aspect "border line" des compositions apparaît, et lorsque l’auditeur aura compris que Charlotte assume une certaine nostalgie, les mélodies prennent le pas et les arrangements de cordes, dont certains sont assurés par Owen Pallett, ajoutent à l’aspect mélancolique de ce disque de deuil. Le spectre de son père émane d’ailleurs de titres tels que Kate, I’m A Lie ou même Dans Vos Airs, lorsque les ambitions orchestrales tutoient une pop plus élémentaire.
Jamais irritant, Rest est ouvert aux quatre vents et aime confronter des horizons tantôt contraires, tantôt complémentaires. La pop d’un Songbird in a Cage composé par Paul McCartney est ainsi parée d’effets électroniques que ne renieraient pas Sebastien Tellier tandis que Sylvia Says et Deadly Valentine apparaissent comme la rencontre, forcément synthétique, entre l’onirisme aéré des premiers Air et l’aspect cheap mais néanmoins ambitieux présent dans l’oeuvre d’un Giorgio Moroder.
Sans égaler 5:55, Rest n’en est pas moins un album ambitieux - pour peu que l’on accepte cet aspect nostalgique trouvant un écho dans certaines orientations instrumentales - qui, malgré la collaboration avec SebastiAn, permet plus que jamais à Charlotte Gainsbourg de s’affranchir de l’influence de ses collaborateurs pour produire le disque qui lui ressemble le plus : ancré dans un siècle qu’elle ne peut, de par son parcours, que fantasmer (terme qu’elle emploie sur Les Oxalis) tout en s’intégrant dans une époque qu’elle marque à tous les égards.
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