Hadrien (Chant/guitare/clavier/batterie, Cédric (Guitare) et Clémence (Basse/clavier/guitare)enregistrent en 2005 leur premier EP sous le nom de Foxglove - Train EP

Entièrement autoproduit par le groupe avec l’aide de Joshua Hudes (ex clavier de Tchikiboum) ce premier EP est une pépite annonciatrice d’un futur prometteur où tout devient possible.

Toutes les compositions sont soignées et l’on est loin des premiers mp3 échangés sur ce forum. Le style du groupe est affirmé et les amateurs de noisy pop se réjouiront de trouver dans ce premier EP les influences inspirées des meilleurs groupes de noisy : Sonic Youth, My Bloody Valentine et Ride. C’est un EP particulièrement accrocheur qui reflète une singularité naissante et qui incite à garder un oeil grand ouvert sur Foxglove.

Personellement, je regrette que le son de la basse soit trop faible dans ce mix toutefois plutôt réussi. Le groupe gagnerait à mettre leur bassiste plus en avant à l’instar d’une petite soeur Gallup ou d’une Hook(ie) Girl.

Something wrong titre d’introduction à l’univers des Foxglove est enjoué et efficace. Je n’ai pas apprécié d’emblée la coupure proposée par le groupe mais il faut reconnaître que le clavier qui suit ce break parvient à nous entraîner dans une folie bien appréciable.

At the station late at night vous fera vite passer votre entrain pour la danse et nous rappelle que Foxglove n’est pas un groupe qui respire l’insouciance et la légéreté. Le contraste des deux premiers titres, la partie de basse vrombissante, l’atmosphère pesante du morceau seraient ils autant de pierres d’attente vers un changement de climat ? Une dépression sonique est elle en marche ? Etouffant et sombre.

Loser’s life et son riff énergique et omniprésent façon Buzzcocks ou plus récemment Bloc Party rejoue la carte du contraste. C’est un single possible que je préfère à Something wrong. On respire à nouveau et on pense immédiatement qu’il faudra bien, un jour, aller voir ce groupe sur scène !

Hype débute et on se dit tiens ! Ils nous font du Placebo... Toutefois la tension du riff à la Molko laisse vite la place à un mur de son jouissif et généreux façon Ride. Couches de guitares saturées et superposées, hurlements et ligne de basse martelante, merveilleuse seconde guitare en deuxième partie. Incontestablement le titre de cet EP !

Everyone is anyone, titre désesperé, est un régal de nostalgie dont la longueur (8:39) trouve réponse à sa hauteur dans sa force d’étouffement. Décalages d’accords basiques et de sonorités bruitistes, Foxglove vient, mine de rien, en deux titres successifs de nous prendre à la gorge. Une belle montée en puissance pour ce deuxième titre parmi mes favoris.

Time to leave titre de fin plutôt bien choisi achève le bal obscur dans une mélancolie digne des mélodies de Leonard Cohen. Dépression maladive et fin du rêve proposés par un EP qui mérite cette juxtaposition de citation :

"Je devine que les rêves ont toujours une fin, ils ne s’épanouissent pas mais se dégradent" Ian Curtis.