Sous le pseudo de Quasiimado et désormais donc de ChozoQuasiiMado, un certain Kevin Kelbach natif de Cleveland dont le post-rock loin d’être bancal et difforme ferait plutôt de l’œil (puisqu’il n’en a qu’un de valide selon Victor Hugo) aux amoureux de feu Labradford avec ses lentes et spacieuses méditations sélénites.

Multipliant les références à l’astronome Johannes Kepler et à son rêve de voyage vers la Lune matérialisé par la nouvelle Somnium, l’EP du même nom semble ainsi faire sien le mouvement de notre austère mais fier satellite au fil de ces quatre titres aussi majestueux qu’épiques.

Épiques, oui, malgré ou plutôt grâce à cette lenteur mesurée qui ne se départit jamais d’une intensité toute cinématique, culminant en fin de parcours sur les 10 minutes élégiaques d’un titre éponyme qui voit soudain la tension s’effacer devant la mélancolie de ces riffs étirés à l’extrême. Une torpeur à la mesure de ce désert astral et de ses étendues de poussières immaculées que l’homme viendra finalement fouler au son d’un piano résigné :

Quant au projet de Kevin Kelbach, il vient encore de muter, revêtant cette fois l’identité de  !QUAA !’s Ambient Orchestra le temps d’un Reclusion songeur aux cuivres minimalistes et langoureux :