Le compositeur polonais Henryk Górecki s’est éteint vendredi à l’âge de 76 ans.
Contemporain des Ligeti, Stockhausen, Penderecki et Arvo Pärt - les deux premiers nous ayant eux-mêmes quitté ces dernières années - Górecki jouissait d’une égale influence sur tout un pan de la musique actuelle (de Michael Nyman à John Zorn en passant par Talk Talk ou Max Richter) mais aura été le seul - hormis peut-être Ligeti aux pièces largement utilisées par Kubrick et plus récemment par Scorsese dans Shutter Island - à passer la barrière des initiés à la musique "savante" avec l’enregistrement de sa Symphonie No. 3 pour soprano et orchestre dite "Symphonie des chants plaintifs" par le London Sinfonietta en 1991.
Un succès commercial inattendu pour une oeuvre maîtresse sur le thème de la séparation dont le désespoir dépouillé parvient à évoquer en trois mouvements minimalistes la tragédie indicible des camps de concentration et les lamentations traditionnelles et sacrées de la musique de l’Europe de l’Est, mais continue d’échouer à faire connaître les pièces plus avant-gardistes et dissonantes de Górecki, pourtant une bonne porte d’entrée dans la musique classique contemporaine avec des compositions répétitives aux harmonies simples et jamais complètement atonales.
Et comme IRM reste Indie Rock Mag, il nous eut été difficile de ne pas clore cet hommage par celui du duo mancunien Lamb, auteur sur son album éponyme en 1996 d’un fameux Górecki samplant le deuxième mouvement de la Symphonie No. 3 et qui aura contribué, dans une certaine mesure, à populariser le compositeur auprès d’un public encore plus large :