Ce qu’il y a de bien - entre autres - avec les EPs, c’est qu’on peut vous en toucher un mot en deux-deux quand c’est tout le temps que l’on a à consacrer à une chronique après une journée bien remplie. Prenez ce nouveau track de 20 minutes de Vanishing Twin par exemple, excellent trio londonien emmené par Cathy Lucas (Innerspace Orchestra) avec l’ex Tomaga (projet auquel a malheureusement mis fin le décès il y a bientôt 4 ans du regretté Tom Relleen), Valentina Magaletti. Un groupe dont on n’avait jamais vraiment pris le temps de parler en ces pages malgré la très belle impression laissée par leur concert parisien d’il y a trois ans avec Les Marquises en première partie, où leur pop psyché rétro-futuriste était apparue plus dense, plus hypnotique, plus krautrock que sur disque, avec toujours ces chouettes atomes crochus vocaux et mélodiques avec Stereolab.

Après un Afternoon X réussi sans casser des briques l’an passé, le trio nous avait gratifiés en janvier d’un 3-titres, Life Drummer, joliment éclaté entre synth-pop lorgnant sur l’EBM, spoken word tribal en japonais de la bassiste Susumu Mukai et litanie en italien sur fond de polyrythmies percussives, chacune des membres donnant ainsi de la voix sur un titre dans sa langue maternelle. Un EP qui ouvrait sur une approche plus expérimentale dont Tell Me Not Here est en quelque sorte l’aboutissement, évoluant en un souffle d’un crescendo de tension maximaliste et entêtant aux arrangements mêlant cordes et électronique, capable de laisser de l’espace tantôt au piano de Valentina Magaletti tantôt aux vocalises Laetitia-Sadier-esques de Cathy Lucas, à des breaks plus ambient et texturés entre acoustique, field recordings et percussions feutrées. Voilà, les 5 minutes sont écoulées, on vous épargne la conclusion et on vous laisse vous régaler.