Ce quatuor, composé de David Vives, François Lamouret, Jean-Baptiste Elineau et Sébastien Dekoninck, fait planer une atmosphère lourde et sombre à l’aide de mélodies envoûtantes et de rythmiques construites. Cela se ressent dès les premières mesures de Paris Pris De Panique, véritable montée en puissance de plus de neuf minutes. Autant dire que l’entrée en matière ne mérite pas de reproches. Ce crescendo tourne autour d’un thème récurrent que les instruments vont étoffer au fur et à mesure pour finalement s’apaiser, tel le calme venant après la tempête.
C’est d’ailleurs la douceur qui va introduire Starkovskaïa, composé de deux parties principales entrecoupées de manière quasi léthargique par de lointaines réminiscences. Il en ressort des lignes de batterie épileptiques dignes de The Third Eye Foundation accompagnées par des guitares saturées. On reste sur notre faim...
Et en guise de dessert, le groupe nous sert une épopée onirique avec Gennevilliers aux sonorités rappelant parfois M83. On a droit une fois de plus à une superposition musicale où chaque couche s’imbrique avec les autres dans une harmonie parfaite afin d’édifier une composition profonde. Il en est de même pour les successions de mélodies, chacune étant liée à la précédente et savamment dosée, créant toute la richesse et la subtilité du morceau.

La musique de Lovely Girls Are Blind est finalement et simplement expressive, mêlant finesse et complexité. A la fois latente et lancinante, elle devient comme évidente. Malheureusement, cet EP demeure trop court et on ne peut que souhaiter un album dans le futur. En attendant, on peut visiter leur site http://lovelygirlsareblind.tk sur lequel il est possible d’écouter et de se procurer Gennevilliers ainsi qu’une autre démo de quatre titres tout aussi prometteurs (comme l’excellent 3x3+2).