Diagrams - Dorothy

Après être tombé sous le charme du recueil de poèmes Tall Woman Looking de Dorothy Trogdon, Sam Genders a fait de cette dernière sa muse, ajoutant aux mots – écrits pour l’occasion – de cette dernière une structure musicale qui constitue l’essence de son troisième album. Ce dernier succède au Black Light initial de 2012 et surtout au sommet Chromatics paru il y a deux ans, et tutoie peut-être plus que jamais la grâce et la beauté.

1. Under The Graphite Sky
2. It’s Only Light
3. I Tell Myself Voir la vidéo Diagrams - I Tell Myself
4. Everything
5. Motherboard
6. Crimson Leaves
7. Wild Grasses Voir la vidéo Diagrams - Wild Grasses
8. Winter River
9. Under The Graphite Sky (Poem)

date de sortie : 11-05-2017 Label : Full Time Hobby

Loin de la grandiloquence dans laquelle s’est engouffré Tunng sur ses deux dernières sorties, Sam Genders parvient toujours à trouver le juste équilibre entre spleen dépouillé et mélodie mouvante. Pourtant, s’il a bien refermé le chapitre Tunng, le Londonien semble plus que jamais proche d’un Mike Lindsay avec lequel il fondait le combo en 2003. Après leur collaboration sur l’album homonyme d’un projet baptisé Throws dont la majesté était saluée dans nos colonnes, les artistes collaborent de nouveau.

En effet, si Dorothy est à considérer comme un disque de Diagrams à part entière, la production a été confiée – après une séance de mixage pour Throws – à Mike Lindsay et Kristofer Harris. Inévitablement, les références de Dorothy sont peu ou prou les mêmes que sur un Throws dominé par l’influence de Sam Genders.

Ainsi, Everything et ses arpèges mélodieux et onctueux n’est pas sans évoquer Nick Drake, les cordes de Wild Grasses font penser aux Tindersticks, une certaine emphase vocale en plus, tandis que les vents mélancoliques de Motherboard rappellent aussi bien Sufjan Stevens que Beirut. Tout sauf un hasard lorsque l’on sait que Kelly Pratt, musicien chez ces derniers mais également auprès d’Arcade Fire ou St Vincent, a assuré certaines parties sur ce disque.

Par ailleurs, les cuivres d’un Winter River contribuent à suspendre le temps. La clarté des percussions, le caractère soyeux des parties vocales et les essentielles respirations se mêlant à de subtiles harmonies font de ces neuf compositions cotonneuses l’une des plus riches collections de chansons de l’année.


Pour éviter le ronronnement, les stimulations, quelles qu’elles soient, sont essentielles. En s’appuyant sur les textes d’une nonagénaire américaine et en renouant depuis une paire d’années avec un vieux camarade, Sam Genders parvient à s’affranchir de toute routine. Ce qui était initialement un projet alternatif devient clairement la tête de gondole des travaux du Londonien qui explore plus que jamais la clarté et la beauté apaisée.

Chroniques - 23.09.2017 par Elnorton
 


Articles // 30 décembre 2017
2017 en 3D pour conclure - 1/3 (de 35 à 51)

Que dire de plus sur cette année 2017 lorsque l’on a déjà pris la plume plus que de raison pour la commenter ? La question rhétorique appelle sans doute une réponse absurde et tirée par les cheveux. Et si pour conclure 2017, il s’agissait de rassembler - en trois parties de 17 - les conclusions des chroniques des disques qui ont compté (...)



Diagrams met l'ex frontman de Tunng sur les rails du succès

En temps normal on y aurait réfléchi à deux fois avant de vous parler d’un disque déjà sacré "album du mois" chez Magicrpm. Non pas que cette chère revue pop moderne ne soit parfois d’excellent conseil mais il est fort à parier que la visibilité du groupe dans nos contrées n’aura dès lors plus grand besoin de notre modeste contribution. Mais voilà, c’eut (...)