Nouvelle fuite de radiations du côté du réacteur polonais Gapik, dont on avait passé sous silence les suées noise-ambient grouillantes et magnétiques de l’impressionnant Fission en juin dernier faute de streaming en intégralité (quelques extraits ici tout de même). Heureusement Cezary n’a pas rebouché la fissure et c’est au grand jour que cette nouvelle série d’inédits toujours transmis depuis l’an 2010, cru béni pour l’auteur de The Sum Of Disappearing Sounds (cf. les volets 1, 2, 3, 4 et 5) suinte ses ondes sinistres et lancinantes avec la même austérité caustique et glaçante qu’à l’accoutumée, avant de s’envoler vers un ailleurs plus clément.

Ça commence par une fissure dans le béton d’où chuinte le flux oscillant d’un rayonnement malaisant, le vertige s’installe, on se sent nauséeux et bientôt un élancement constant nous laboure les synapses comme un acouphène puissance dix au sortir d’un concert de Merzbow (Sketch [#0507]). Puis, pulsant d’un quasi silence bien trop feutré pour être honnête, quelques douces harmonies dronesques dont les discrètes fluctuations finissent par s’avérer de plus en plus claustrophobiques (Sketch [#0509]) annoncent en creux - en ventre mou diront les paresseux mais il faut avouer que 19 minutes, c’est long - le climax à venir. Pas d’explosion toutefois chez Cezary Gapik et cette fois le final aux faux airs de méditation transcendantale pour circuits imprimés s’avère même inhabituellement apaisé, flirtant avec l’onirisme ethno-ambient d’un Steve Roach bardé d’interférences noisy.