Jusque là plus digestes en featuring pour Erykah Badu ou Flying Lotus qu’en solo malgré les productions de ce dernier, les syncopations cosmo-funk du bassiste de Brainfeeder Stephen Bruner gagnent en profondeur de champ sur cet Apocalypse touché par l’émotion de la perte d’un être cher, celle du jazzman Austin Peralta décédé prématurément l’an dernier et dont les claviers scintillants habitaient trois titres de l’opus précédent.

Associé à son compère de label Mono/Poly, FlyLo semble en effet s’être investi davantage dans le son de ce nouvel album prévu pour le 3 juin et dont le site de la radio ricaine NPR nous offre la primeur, la production stellaire et rétro-futuriste troussée par le duo (Tenfold, The Life Aquatic) n’étant pas pour peu de chose dans le degré d’élégance d’un ensemble qui culmine sur l’élégie finale A Message for Austin/Praise the Lord/Enter the Void, entre lyrisme emphatique des orchestrations et pointillisme rêveur de la 4-cordes.

Si un certain romantisme nu-soul (Tron Song, Without You) se taille toujours la part du lion sur ce successeur de The Golden Age Of Apocalypse, ne serait-ce que dans le falsetto légèrement vibrant de cet ancien collaborateur de Bilal ou Sa-Ra et ses basses lascives aux contours liquides (Oh Sheit It’s X), le simple exercice de style vintage est cette fois transcendé par un regain de liberté rythmique (Lotus and the Jondy) et l’ambivalence de ses émotions, gommant la frontière entre introspection mélancolique et groove fervent comme sur le parfait Heartbreaks + Setbacks :