Mettre les architectures musicales d’une scène locale au diapason des structures citadines de son fief ou de ses alentours, c’est tout l’enjeu des City Series initiées en 2009 par la Blogothèque.
Une version itinérante des fameux "Concerts à emporter" qui après Rennes et Bordeaux à posé cette année ses valises à Nantes, en coopération avec l’association Trempolino gestionnaire de la Fabrique, projet multifacettes et lieu privilégié de création artistique de la préfecture ligérienne.
Du béton des entrepôts désaffectés aux paysages des bords de Loire, de la solennité des musées à l’animation des transports en commun en passant par le Stade de la Beaujoire ou le paradis des amateurs de vinyles que constitue le magasin Mélomane, 8 musiciens ou formations du cru se sont ainsi succédés en juin dernier devant la caméra de thomR pour autant de sessions désormais en ligne sur le site de Trempolino.
MANSFIELD.TYA from KIDAM on Vimeo.
On y découvre notamment les filles de Mansfield.TYA, qui font justement l’actualité avec leur troisième album Nyx, en spectres victoriens dans un blockhaus à la mesure de leur pop gothique et lancinante, ou les excellents A Few My Nephew venus troubler en douceur la quiétude du Musée des Beaux-Arts à coups d’harmonies vocales désarmantes et de radieuses cavalcades mélodiques (on en apprendra d’ailleurs un peu plus sur les influences de leur psyché-pop gentiment schizophrénique en lisant cette interview accordée au magazine nantais Pulsomatic), tandis que Marc Morvan, ex 3 Guys Never In déroule sa folk majestueuse en trio au milieu des squelettes de dinosaures et autres animaux empaillés du Musée d’Histoire Naturelle que la caméra semble vouloir ramener à la vie au son du violoncelle mélancolique de son compère Ben Jarry.
MARC MORVAN & BEN JARRY from KIDAM on Vimeo.
On pourrait citer également la folk électrique des prometteurs My Name Is Nobody, les percussions chamaniques de l’Australien Will Guthrie (photo) accoquiné avec l’Américain Scott Elwood au banjo le temps d’un petit classique instantané de country habitée, ou encore la pop lo-fi d’Am Lily Andorphin qui délaisse l’électricité de son premier album éponyme et trouve un écho nostalgique inattendu dans la reverb’ du Gyrorama au sommet de la Tour du Lieu Unique : du beau monde en somme pour cette troisième édition qui aura par ailleurs le mérite de révéler aux oreilles de certains une scène indépendante en pleine ébullition.
AM LILY ANDORPHIN from KIDAM on Vimeo.