Prévu pour le 4 avril chez Warp, le cinquième album de Bibio s’appelle Mind Bokeh, référence tirée du japonais au flou d’arrière-plan d’une photographie sur lequel se détache le sujet. Une parfaite métaphore en somme de ce "balancement entre le familier et l’étrange" dont parle Stephen Wilkinson à propos du successeur d’ Ambivalence Avenue dont ce nouvel opus semble prendre la suite directe si l’on s’en remet aux courts extraits dévoilés par le trailer ci-dessous :
Glitch-hop, funk vintage, synth-rock, house bariolée, acid-jazz, pop tropicaliste... autant d’influences qui devraient à nouveau se télescoper pour éloigner encore un peu plus la musique de Bibio de l’univers pastoral et bucolique de ses premières réalisations plus ambient et acoustiques mais sans en perdre de vue semble-t-il la dimension onirique et nostalgique. Ainsi, comme le fait remarquer l’Anglais, "en japonais "bokeh" signifie flou mais aussi "brouillard" ou même "démence". J’ai intitulé cet album Mind Bokeh parce que j’étais intéressé par l’effet de détacher son esprit du point de focus, aussi bien par la méditation qu’à travers les drogues ou autre - c’est un état de l’esprit plutôt étranger aux Occidentaux".
En témoigne la production toujours aussi brumeuse du premier single Excuses dont la vidéo et ses effets d’éclairage au néon collent à la perfection avec le spleen nocturne de cette électro-pop à la fois planante et concassée, croisant les abstractions déconstruites de The Books et le chant distant et presque atonal d’un José González sur un beat proche de l’abstract hip-hop :