Commençons par la très agréable entrée en matière que fut Moddi. Petit groupe norvégien aux allures islandaises (ils ont enregistré leur album sur cette terre de musique avec, aux manettes, Valgeir Sigurðsson qui a justement travaillé avec Björk et Múm). Le groupe repose sur Pål Moddi Knutsen, chanteur/guitariste qui pourrait être le pendant vocal masculin de, pour y revenir, Björk. Ils sont juste quatre (Pål + basse + batterie + violoncelle), éparpillés sur la grande scène de l’AB, qui semble bien trop grande pour eux. Pour la petite histoire, le concert du soir était initialement prévu dans l’AB Club, nettement plus petite. Pål, les longs cheveux blonds en broussaille et vêtu d’un gros pull en laine, décline des compositions totalement dépouillées, douces à souhait (peut-être un peu trop parfois). Parfaite mise en bouche donc.

Bien qu’ayant aimé leur dernier album, Down The Way, je craignais d’Angus & Julia Stone un concert trop calme, monotone et répétitif. Et finalement, j’ai bien fait de leur donner une chance.

Directement on se sent comme chez soi : le fond de la scène est affublé d’une énorme imitation papier peint avec quelques cadres photos qui pendent, des petites lampes et loupiotes se retrouvent ça et là sur scène. De plus, Angus et Julia n’hésitent pas à partager des anecdotes avec le public (morceaux choisis : For You a été écrite par Julia en souvenir de l’amour qu’elle avait porté à un homme par le passé, Just A Boy a été écrite par Angus pour une femme "spéciale" qu’il a rencontré en tournée, après un concert), ce qui les rend forcément plus proches. Musicalement, je n’ai rien à reprocher à cette soirée. Julia en multi-instrumentiste complètement bluffante n’aura pas arrêté de passer d’un instrument à l’autre (guitare sèche et électrique, violon, trompette, ukulélé, djembé, piano, harmonica), les maîtrisant tous. Rajoutons que sa voix en live est complètement ahurissante et fait se dresser les poils. On aura eu toutes les configurations et toutes les ambiances possibles avec jusqu’à 6 musiciens (ils sont accompagnés d’un bassiste, d’un batteur et de deux violoncellistes), partant du simple guitare/chant hyper touchant jusqu’à la configuration complète qui vous fait trémousser le derrière. Pas une seconde d’ennui donc pour une setlist agencée de main de maître. Quand après le rappel de deux chansons, les lumières s’allument, on a l’impression de sortir d’une soirée entre amis. Et c’est là qu’on se rend compte qu’ils ont fait fort.

Deux vidéos :