Il est vrai qu’on attendait avec impatience des nouvelles de Yules, qui semblent enfin lancés pour de bon, et que rien ne semble pouvoir arrêter. Après avoir décroché leur ticket pour les Francofolies le 15 juillet, c’est donc une mise en bouche qu’ils nous offrent avec la sortie digitale de ce nouvel EP le 7 juin, en attendant la sortie de leur deuxième album, Strike A Balance, en septembre.

Leur univers, toujours aussi doux et apaisant, est toujours un plaisir à retrouver. Ici, c’est donc sur un titre enjoué (le seul qui sera retenu pour l’album, paraît-il), qu’on ouvre le bal avec arpèges rapides et glockenspiel discret. Absolute Believer semble taillé pour l’été, et avec ses nappes de cordes délicates et son tempo enlevé, ses breaks de guitares cristallines et de banjo, on se fera un plaisir de l’écouter en auto pendant nos randonnées estivales, avant de le ranger précieusement au côté d’autres artistes tout aussi délicats tels les Clientele ou les Kings of Convenience par exemple. On sent à l’écoute de ce titre que le prochain album sera encore une fois une merveille de production, avec cette finesse et ces splendides harmonies vocales qu’on aime tant. Le sens époustouflant de la mélodie de ce groupe n’est même plus à remettre en question.

Le deuxième titre nous entraîne vers des cieux plus folk. C’est simple, on pourrait, au début de ce disque, penser qu’on a fait un aller simple dans un pays imaginaire où Willie Nelson côtoierait les Pink Floyd en train de composer la BO de More. L’écho sur la voix et l’orgue Hammond en fond n’est pas étranger à cette impression, bien entendu.

Kindhearted Mother, quant à lui, joue la carte de l’apaisement, voix de velours posée sur un rythme brossé un peu plus jazzy, avec solo d’harmonica à la clef. Un réel bonheur... avant de retrouver une deuxième version, plus calme et tranquille d’Absolute Believer, dans laquelle on retrouve les superpositions de voix et de choeurs, une marotte et une signature inimitable du groupe (très sûrement issue d’une fascination sans bornes pour Brian Wilson, dont ils reprennent parfois le God Only Knows en concert), pour finir le voyage en beauté et en douceur.

Seule la brièveté du disque est frustrante, et on espère de tout notre coeur que tout l’album sera de la même trempe. Yules réussit avec brio le passage de l’après premier album, en proposant des chansons toutes différentes et pourtant très personnelles et identifiables au premier coup d’oreille. La marque d’un grand groupe et celle des grands compositeurs. Rien de moins.

Myspace de Yules
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