L’Overd00’s : 2008
L’overd00’s du Forum Indie Rock ici retranscrite par la rédaction est le fruit de deux mois passés par nos membres à dresser le bilan de la décennie qui vient de s’achever. Tout au long des semaines à venir, nous allons vous faire replonger dans le meilleur des années 2000, 11 articles qui viendront fleurir la Une du Mag, résultat d’une élection passionnante, éprouvante et agrémentée des choix tout à fait personnels de la rédaction. Souvenirs et découvertes garantis.
Marche arrière toute pour cette première descente dans notre overd00’s ici estampillée 2008. Ce n’est pourtant pas si loin, de Bleu Pétrole à Alopecia en passant par Third ; mais déjà quelques chef-d’œuvres oubliés et coups de cœur surprenants viennent voler la part des Rook, Oracular Spectacular ou Modern Guilt. Il n’y en aura pas pour tout le monde, mais avec 20 albums retenus soit par référendum, soit par la rédaction, ça vous laisse de quoi vous régaler en attendant 2007.
Alain Bashung - Bleu Pétrole
Bashung nous offre un album presque posthume des plus touchants, entre ballades pop entraînantes, reprises majestueuses et chansons dotées d’une sensibilité à fleur de peau. Un dernier voyage musical particulièrement réussi pour ce musicien qui nous manque déjà et qui met ici un superbe point final à sa discographie déjà très fournie, tant quantitativement que qualitativement.
(flozik)
B R OAD WAY - Enter The Automaton
Auteurs en 2005 d’un premier album d’ambient cinématique aux accents post-rock passé quasi inaperçu, les stéphanois auront su tirer le meilleur de leur joint-venture avec Angil pour développer leurs recherches soniques autour de la voix doucement éraillé de Fabb et d’un songwriting mélancolique jusque là inédit chez eux, s’ouvrant à une poptronica plus rythmique aux textures glitchy particulièrement travaillées sans rien perdre de leur goût pour les atmosphères subtilement évocatrices, à l’image du tubesque Stop Motion illustré de manière toujours aussi fascinante par VJ Raize :
(RabbitInYourHeadlights)
Black Mountain - In The Future
Les Black Mountain auront réussi à sortir un deuxième album quasi parfait en cette année 2008. On pourrait croire qu’un paradoxe existe entre la musique du groupe et le titre de l’album, la pochette, mais il n’en est rien. Car si le côté heavy rock seventies est inévitable, c’est pour mieux claquer des chansons rétro-futuristes hallucinantes de son et de sens, entre ballades mélancoliques, morceaux épiques et envolées psychédéliques. Scotchant.
(flozik)
Borko – Celebrating Life
Chaque année, c’est toujours la même chose. On l’attend impatiemment, on la cherche attentivement, et on la découvre par hasard lorsqu’on ne s’y attendais plus. Il s’agit bien sûr de la claque islandaise annuelle. Et en 2008, c’est Borko qui se faisait un plaisir de nous l’offrir. Une claque d’autant plus bienvenue que l’album ouvre sur un sample répétitif de voix qui ne laisse rien augurer de bon. Et puis, la machine s’emballe, les ambiances traditionnelles islandaises, non sans rappeler múm se mettent en place, mélangées à des expérimentations électroniques que ne renierait pas Moby (notamment sur ce Shoo Ba Ba où l’influence est évidente), appuyées par une voix étrangement envoûtante. Telle est la recette appliquée tout au long d’un album cohérent par Borko. La barre est tellement haute que l’on ne risque pas d’être indulgent avec le successeur de Celebrating Life.
(Elnorton)
Deerhunter - Microcastle
Toute la malchance du monde n’aura pas eu raison de l’ambition créatrice de Bradford Cox, auteur ces deux dernières années d’une paire de diptyques passionnants, en solo avec la facette expérimentale et ambient d’Atlas Sound comme en groupe avec celle, plus efficace mais tout aussi atmosphérique de Deerhunter, signant avec ce Microcastle - accompagné de l’album inédit Weird Era Cont. - un précis de shoegaze cotonneux aux subtils entrelacements mélodiques parfois noyés dans un tourbillon noisy hérité tout droit de My Bloody Valentine. Furieusement classe.
(RabbitInYourHeadlights)
Envelopes - Here Comes The Wind
Sorti discrètement en février 2008, Here Comes The Wind a fait son petit bout de chemin pour se retrouver aux portes du top 100 de la décennie presque deux ans plus tard. Ce deuxième album confirme le statut de dignes successeurs des Pixies de ce groupe franco-suédois, et ce dès Party, le morceau d’ouverture. Ici, les guitares sont de rigueur pour produire un rock brut fait-maison nuancé par des lignes de basse mélodiques ainsi que des claviers et autres bidouillages divers virant parfois à l’électro. Le tout est relevé par les voix d’Audrey Pic et d’Henrik Orrling qui se succèdent et se mélangent pour faire de cet opus un condensé de fraîcheur et de bonne humeur !
(spydermonkey)
Flying Lotus - Los Angeles
Profitant des brèches ouvertes par le breakbeat organique de Prefuse 73, les chroniques martiennes de Leila, les fascinantes abysses du Mezzanine de Massive Attack ou les ébauches d’instrus jazzy et cosmiques du Donuts de J Dilla, Steven Ellison réinvente l’abstract hip-hop en donnant aux lieux de perdition de la Cité des Anges des reliefs en clair-obscur sur ce deuxième album fondamental qui lui permit logiquement de rejoindre l’écurie Warp, avant de fonder son propre label Brainfeeder pour dessiner au côté de Ras_G ou Dr. Strangeloop l’électro du futur, tout aussi spirituelle que groovesque.
(RabbitInYourHeadlights)
Girls in Hawaii - Plan Your Escape
Retour gagnant pour les belges, quatre ans après From Here To There et un immense succès rencontré. Et si la recette de base est la même, mélange de fraîcheur et de dynamisme, l’ensemble est incontestablement plus osé et disparate. De la frénésie retenue du début d’album, aux plus beaux instants de douceur suivants, jusqu’à la mystérieuse froideur finale, les Girls In Hawaii tiennent la barre haute tout du long. En l’espace de douze morceaux, les wallons nous transportent mine de rien de ce qui ressemble à un début de journée estival jusqu’à une apparente et sombre soirée hivernale. Et ils nous ont bien eu, car aveuglés par leur talent de composition, on n’a rien vu venir !
(Pol)
Gotye - Like Drawing Blood
Véritable tourbillon de sonorités et d’influences diverses, Like Drawing Blood est un petit condensé ingénieux de samples en tout genres où funk, trip-hop, pop, soul et électro se renvoient la balle à tour de rôle. Orchestré par un mystérieux belge expatrié du nom de Gotye, ce mille-feuilles en apparence indigeste réussit la prouesse de réunir quelques-unes des plus fabuleuses compositions qu’il nous ait été donné d’écouter ces dernières années. Aussi improbables les unes que les autres, l’ambiance lunaire et mécanique de Hearts A Mess, la complainte faussement militaire Coming Back ou l’imprononçable tube funky sauce 70’s Learnalilgivinanlovin, cohabitent le temps d’un voyage dans l’espace et le temps haut en couleurs.
(Pol)
Leila - Blood, Looms & Blooms
Bidouilleuse scénique pour Björk sur la tournée de Post signée ensuite par Aphex Twin sur son label Rephlex, Leila avait démarré sous les meilleurs hospices, inventant sur une paire d’albums spleeniens, organiques et mouvants une forme de r’n’b mutant aux allures de trip-hop martien. Guère étonnant dès lors de la retrouver chez Warp pour son troisième et meilleur opus après 8 années de hiatus, virage vers une étrange pop onirique qui nous fait partager entre malaise et fascination les rêveries candides et autres cauchemars aquatiques de l’anglaise d’origine iranienne. Flottant au gré des courants cosmiques, vagues de drones et autres répliques sismiques (cf. l’instrumental Mettle, aussi abrasif que tubesque), les voix de Roya Arab - soeur de Leila et chanteuse notamment sur le merveilleux Londinium d’Archive -, Martina Topley-Bird ou encore de l’habitué Luca Santucci font merveille, de même que le timbre toujours juvénile de Terry Hall, ancien chanteur des Specials dont les hybridations menées par Jerry Dammers sur le séminal More Specials, après Diabologum ou Tricky, n’en finissent décidément pas de faire des petits. Et c’est justement Terry Hall qui tient le micro sur cette version live de Time To Blow, assez fidèle à l’originale :
(RabbitInYourHeadlights)
The Mountain Goats – Heretic Pride
Rendez-vous compte, ne pas voir la tête de John Darnielle dans notre bilan aurait été possible. La faute à un songwriter si prolifique, si talentueux que s’accorder à savoir quel est le meilleur entre Tallahlassee, The Sunset Tree, Get Lonely, Heretic Pride et j’en passe rien qu’au cours de cette décennie, relève de l’exploit. Et un autre exploit, à la charge de ceux qui n’auraient pas encore franchi le cap Mountain Goats, serait celui de plonger dans cette discographie pléthorique. Du coup me revient la tâche ô combien facile de convaincre des convaincus (ou pas).
Car au fil des albums, le groupe - et même si The Life Of The World To Come semblerait me contredire - prend chaque fois un peu plus de cette ampleur capable d’emmener la folk des débuts vers une douce folie dont on ne peut faire que des éloges. C’est ainsi que John Darnielle a été élu tour à tour par les critiques comme "le meilleur parolier américain non hip-hop" d’un côté et comme l’un des "100 meilleurs songwriters encore en vie" de l’autre. Quant à la folie, le passé du leader des Mountain Goats n’y est certainement pas étranger : battu par son beau-père, puis poète, infirmier en psychiatrie, attiré entre autres par les monstres de Lovecraft, panseur des maux de ses nombreux fans, la vie de John Darnielle n’est pas un long fleuve tranquille. Jusqu’où ira-t-il avec son groupe, on n’ose même pas l’imaginer au rythme où tout ça s’enchaine. Mais avec cet Heretic Pride plus bigarré et impeccable que jamais et l’imagination foisonnante de son leader, on peut parier que le groupe fêtera ses vingt ans de carrière l’an prochain sous les ovations du public.
(indie)
Notwist (The) - The Devil, You + Me
C’est avec l’humilité des plus grands que Markus Acher et sa bande signaient en 2008 ce successeur tant attendu de Neon Golden, dont la pop électro-acoustique a rapidement su se faire une place à part dans le coeur des amoureux du groupe. Plus spontané, moins travaillé en terme de production que ses deux prédécesseurs mais tout aussi subtilement arrangé, plus chaleureux aussi dans l’ensemble malgré une mélancolie persistante, The Devil, You + Me, classique en devenir, touche au cœur avec ses morceau les plus épiques (Good Lies, Gloomy Planets, Alphabet) comme dans ses passages plus posés ou épurés (The Devil, You + Me, Sleep, Gone Gone Gone), livrant même avec Where In This World l’une des chansons les plus majestueuses et déchirantes du répertoire des allemands :
(RabbitInYourHeadlights)
Portishead - Third
Third, but not last. On l’espère du moins. D’ailleurs, on n’attendait pas Portishead à pareille fête et pourtant ce troisième LP risque de devenir un album majeur de la décénnie, à défaut d’être forcément l’un des albums de cette année 2008. Si le groupe s’est lentement détourné du trip-hop originel, c’est au profit d’une musique encore plus maîtrisée et plus froide, et le rendu est pour le moins réussi. Barrow et ses acolytes vont toujours farfouiller de ci de là avec minutie ; les influences semblent différer quelque peu mais les émotions demeurent à fleur de peau. La voix de Gibbons est toujours aussi fragile et le tout sonne comme une superbe fable mélancolique, malgré quelques soubresauts plus rythmés. On ne se remettra pas aisément d’une telle décharge d’émotions et de qualité.
(flozik)
Roommate - We Were Enchanted
Ce We Were Enchanted de Roommate nous prouve une fois de plus que sur des fondations somme toute classiques, il est possible de faire différent, de raviver la flamme. Que ce ne soit pas au goût de tous (encore heureux), que le charme n’opère pas à la première écoute (étrange), je peux le comprendre. Mais deux ans après sa sortie, cet album prend avec regret le chemin des chef-d’œuvres oubliés. Qui pour s’en plaindre ? On vit très bien avec nos trésors "cachés" mais trouver un public à nos passions, un public qui devrait être nombreux autour de Kent Lambert, relève tout de même du minimum que l’on puisse faire en regard des nombreuses émotions offertes à l’écoute de cet opus. C’est donc en toute logique qu’on pose cet album dans l’overd00’s, un incontournable puisqu’on vous le dit, et puisqu’on continuera encore et encore à louer les talents de songwriter de l’américain, cet indescriptible charme dont il a le secret, jusqu’à ce que le monde entier revienne à la raison.
(indie)
Sunset - The Glowing City
Après le shoegaze, le post-punk, la folk, le post-rock ou l’ambient sur l’impressionnant Bright Blue Dream dont on n’arrive toujours pas à comprendre la paradoxale cohérence, l’humble mais ambitieux Bill Baird s’attaque à la pop avec ce deuxième opus de Sunset sorti à peine quelques mois plus tard. Mais une pop à sa démesure, phagocytant toutes les influences et les atmosphères imaginables (chamber pop, sunshine pop, électronica, dream pop, disco-rock, pop gothique, musique tribale, indus, noisy pop, psychédélisme, jazz, country et on en passe) avec force cuivres, percussions et autre basse ronde sur près de 80 minutes d’une rare densité dont le souffle, l’évidence et la luxuriance en continu n’ont guère connu d’équivalent dans le genre ces dernières années que chez Sufjan Stevens ( Illinoise ) ou Sigur Rós ( Takk... ). On ne sait pas encore si The Glowing City a tué la pop pour ces dix prochaines années comme Radiohead avait pu le faire avec OK Computer pour le rock à guitares ou les Beastie Boys avec Hello Nasty pour le hip-hop, encore faudrait-il que son auteur soit enfin reconnu au-delà des limites étroites du cercle de fans transis, mais ce qui est certain c’est qu’on n’a pas fini d’explorer, de digérer et de redécouvrir à l’infini ce chef-d’oeuvre aussi fascinant que gargantuesque.
(RabbitInYourHeadlights)
Tindersticks - The Hungry Saw
Aujourd’hui de retour avec le beau Falling Down A Mountain qui entre americana fiévreuse et mélancolie lumineuse nous permet enfin de retrouver le psychédélisme dissonant et les mélopées soul/folk subtilement orchestrées de leur superbe Second Album, les Tindersticks renouaient déjà en 2008 avec l’excellence de leurs débuts, signant après la parenthèse solo de leur leader Stuart Staples cet album du retour en grâce, classique avec un grand C du haut de son rock feutré et de ses ballades ouatées aux arrangements épurés.
(RabbitInYourHeadlights)
TV On The Radio - Dear Science
Le problème de TV On The Radio pour ce Dear Science, tous les grands groupes l’ont connu, à savoir quel sens donner à un album succédant à un chef-d’œuvre tel que Return To Cookie Mountain ? Là où certaines formations se noient, les new-yorkais ont choisi de garder le même état d’esprit et la même fraîcheur, en étoffant encore leurs influences. Au final, ils nous offrent un disque dont la qualité des arrangements fait qu’il se bonifie à chaque écoute, et qu’on y découvre à chaque fois de petits détails ignorés jusque-là. Disque dynamique, s’appuyant sur des morceaux qui donnent la pêche, il serait dommage toutefois de le résumer à cela et de ne pas apprécier la dimension mélancolique bien présente sur cet album des plus réussis, qui surclasse même son prédécesseur. On ne dira jamais assez de bien de ce Dear Science.
(Elnorton)
U.S. Christmas - Eat The Low Dogs
C’est vrai que l’on peut se demander ce que cet album vient faire dans ce bilan de la décennie : bien d’autres auraient certainement mérité tout autant leur place ici. Mais voilà, d’abord il y a cette signature chez Neurot, label toujours intéressant (qui aura sans doute permis à cet opus une exposition plus large que ses trois prédécesseurs) et puis cette musique éprise de grands espaces qui pose U.S. Christmas en lointains cousins sales et effondrés des Black Mountain. Au menu de ce Eat The Low Dogs, des guitares plombées aux riffs psychédéliques très très crades, des claviers divers et fangeux, un thérémine omniprésent, une voix désespérée mais rageuse et un certain lyrisme noir. La formule est certainement répétitive sur la longueur mais elle marque en profondeur et finit par s’imposer durablement. D’ailleurs, difficile d’extraire le moindre morceau de ce western violent et atmosphérique où duels entre pistoleros chargés en substances illicites, grandes cavalcades amphétaminées sous un soleil de plomb et ralentis extrêmes dignes de Peckinpah se disputent la vedette. Partout ce lyrisme désespéré, cette voix arrachée au fort pouvoir de suggestion qui s’extirpe du maelström de guitares et d’ondes diverses qui tapissent l’assise érigée par les tempi lourds et lents. Soit une belle fresque sonore, homogène, noire et cramée, évidemment perfectible mais au pouvoir de séduction immédiat.
(leoluce)
Vampire Weekend - Vampire Weekend
Il faut bien l’avouer, Vampire Weekend est loin de recueillir nos faveurs au sein du Mag. Pourtant force est de constater que les percussions africaines et les folles rythmiques de la jeune formation new-yorkaise ont eu raison de bon nombre des membres de notre forum et qu’à ce titre ils méritent amplement leur place dans ce classement. Avec de faibles moyens de production, c’est par un certain exotisme inhabituel sur les ondes radio rock que ces lycéens de l’époque sont parvenus à creuser leur trou. Il leur reste à présent à passer du stade de fraîche révélation à celui d’incontournable. Affaire à suivre.
(Pol)
Why ? - Alopecia
En associant des éléments aussi peu assortis que le flow nasillard de Yoni Wolf et les joyeusetés mélodieuses d’une pop gonflée au xylophone, Why ? établit un véritable électrochoc dans l’univers indie-rock. Étonnamment accessible aux premiers réfractaires des sonorités hip-hop, comme aux plus adeptes amateurs d’ambiances opaques, Alopecia réunit le temps d’une première moitié d’album les plus efficaces des tubes de l’année. Se laissant par la suite emporter par leurs idées les plus insolites, les chefs de file du label Anticon parviennent à retenir tant bien que mal notre attention jusqu’à la fin, tout en se laissant aller à quelques expérimentations moins radiophoniques mais qui à la longue participent au charme intégral de ce troisième opus.
(Pol)
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US Christmas sur IRM
- Sulfure Session #1 : Aidan Baker (Canada) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Sulfure Session #2 : The Eye of Time (France) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Aidan Baker + The Eye of Time (concert IRM / Dcalc - intro du Sulfure Festival) - Le Vent Se Lève (Paris)
- Nappy Nina & Swarvy - Out the Park
- Greg Cypher - Hello, I Must Be Going
- Hugo Monster feat. Paavo (prod. LMT. Break) - Checks In The Mail
- Bruno Duplant - du silence des anges
- Roland Dahinden performed by Gareth Davis - Theatre Of The Mind
- Hochzeitskapelle - We Dance
- Adrian Younge - Linear Labs : São Paulo
- Grosso Gadgetto - Addictive Substance Compilation
- R$kp - Weird Place
- Taylor Deupree - Ash EP
- IRM Expr6ss #14 - ces disques de l’automne qu’on n’a même pas glissés dans l’agenda tellement on s’en foutait : Primal Scream ; Caribou ; Tyler, The Creator ; Amyl and the Sniffers ; Flying Lotus ; The Voidz
- Tarwater - Nuts of Ay
- Simon Fisher Turner - Under The Arches
- Hochzeitskapelle - We Dance EP
- Karen Willems, Romke Kleefstra & Jan Kleefstra - IT DEEL III